CHRONIQUES DE CONCERTS

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OBSCENE EXTREME FEST 2014
Avec : Implore, Sperm of Mankind, Suffer the Pain, Ojciec Dyktator, Clitgore, Livstid, Chiens, Dark Horse, Whoresnation, Gutalax, ACxDC, Katalepsy, Final Exit, Zombie Inc., The Kill, Master, Inhume, Kruger, Mururoa, Deaf Kids, KaliYuga, Epicardiectomy, Idiot Ikon, Masochist, Nazareno El Violento, Gutslit, Besta, Rectal Smegma, Abortion, Warcollapse, Beheaded, Vitamin X, Nunslaughter, Wehrmacht, Brutal Truth, Possessed, Cryptic Slaughter, Eyehategod, Demonical, We are the Damned, Warfect, Human Cull, Behind the enemy Lines, Utanförskapet, Dehydrated, Skoda 120, Forenssick, Filthy Charity, Nuclear, Bolesno Grinje, Radiolokator, Ultimo Mondo Cannibale, Accion Mutante, Kadaverficker, Türbokrieg, Contrastic, Prophecy, Vallenfyre, Cripple Bastards, Morgoth, Immolation, Doom, Corrupt Moral Altar, Killchain, Twisted Truth,
Date du concert : 17-07-2014  
Lieu : Battlefield - Trutnov [ Hors-France ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.obsceneextreme.cz/index.php?option=com_content&view=featured&lang=en&itemid=360  
Interview :  
   
Date de la chronique : 05 septembre 2014 - Chroniqueur : Doc.Douggy - Photographe : Doc.Douggy https://www.facebook.com/denis.d.brogar  


Et c'est parti pour une deuxième édition consécutive : 2200 km aller-retour direction Trutnov en République Tchèque pour ce qui sera la 16e édition de l'OBSCENE EXTREME FESTIVAL. Après avoir fêté les 15 ans l'an dernier, et entre autres avoir découvert (pour ma part tout du moins) l'un des meilleurs festivals de musique extrême en Europe, il m'était impossible de ne pas y retourner ! Festival à taille humaine car il n'accueille en tout et pour tout que 5 à 6000 personnes sur 4 jours, l'OEF gagne en popularité chaque année car proposant des groupes venant du monde entier dans une ambiance conviviale, sur une seule scène et dans un cadre plutôt luxuriant (si ce n'est une partie du camping en pente...), entouré de forêts sur le Battlefield. Ce sont alors cette année pas moins de 69 groupes programmés sur ces 4 jours dont, pour les têtes d'affiche on peut retenir le dernier concert de la tournée Européenne de BRUTAL TRUTH, la présence de MASTER, INHUME, POSSESSED, MORGOTH, WEHRMACHT ou encore EYEHATEGOD en tête d'affiche; du Crust, du Powerviolence, du Grindcore et ses dérivés (GUTALAX qui joue à la maison), bref, du lourd et du gras dans la joie et la bonne humeur. Plutôt que de vous faire une analyse complète de tout les groupes qui se sont succédés sur la scène, je reviendrai plutôt sur les moments forts, les surprises et découvertes faites lors de cette édition.
Et alors que dès le mercredi la fête bat déjà son plein entre ses jeux du "Freak Festival" qui ont lieu l'après-midi (courses de benne à ordures, concours de vomi, et autres joyeusetés); suivi d'une soirée "Hardcore Italien" en compagnie de ED, E.U.'S ARSE et RAW POWER. Pour ma part, c'est plutôt les 12h de route qui m'attendent, sachant notre arrivée prévue pour le jeudi midi. Arrivé sur place, il faut encore installer le campement, chercher son billet et bracelet aux couleurs de l'Argentine (Coupe du Monde oblige) pour les invités, et moins de chance pour les festivaliers qui eux ont le leur aux couleurs du ... Brésil... (On pouvait pas savoir, hein....)

JOUR 1 :

Il est déjà 15h quand je prend place sur le site, le temps de récupérer quelques tickets boisson/nourriture alors que CLITGORE, combo Roumain de Goregrind est en train de déferler sur la scène. Plutôt intéressant, on a déjà une bonne part de public dans le pit, autant que sur la partie de l'amphithéâtre étant à l'ombre, car ce week-end on atteindra facilement les 30° au compteur pour un grand ciel bleu, que du bonheur ! Et même si CLITGORE est le 5e groupe à jouer déjà sur scène, la journée ne fait que commencer. Enchaînement sur LIVSTID, et changement total de style vu que l'on part sur du Crust/Punk de bonne facture, brutal à souhait, ceux-ci tournant avec Idiot Ikon que j'aurais le plaisir de voir du lendemain. C'est après leur passage que j'aurai à faire au premier des 4 groupes Français invités cette année et qui revient une seconde fois en terre Tchèque : CHIENS. Le combo issu de l'est France à fait parler de lui cette année avec la sortie de "Vultures are our Future", un album très rapide et brutal, et qui se ressent sur scène, grâce à leur hurleur Jubs, en forme. Et contrairement à cette puissance sur scène, on y voit le sourire de ses protagonistes affiché sur le visage, heureux d'être présents. DARK HORSE, quant à eux, tout en étant moins brutaux montre de sacrés crocs et punchent. Déjà connus pour avoir participé à l'édition Australienne de l'OEF, le quatuor livre un set parfait. Pause bière et retour sur WHORESNATION, second groupe Français à passer. C'est plus axé grindcore que leurs homologues de Chiens et vaut son pesant de cacahuètes le quatuor arpentant la scène quant certains n'hésitent pas à y monter pour tenter son stage diving. Avec cette prestation, WHORESNATION ont de quoi se faire une place de choix dans notre paysage extrême Français, bravo, malgré un public un peu moins présent. Et si l'on regarde le programme, on comprend pourquoi : GUTALAX enchaîne derrière. Alors que j'entendais parler des Tchèques pour la première fois il y a un an ici même, ce ne sera pas moins que mon 3e concert des fabricants de matière fécale. Et là, on peut dire que le combo à le vent en poupe ! Impossibilité totale d'aller au premier rang, on sort les déguisements, ballons gonflables et autres joyeusetés pour une partie de carnaval relativement intense ! Ca danse, ça monte sur scène, à un point que le crew a du fil à retordre et que l'on voit à peine le groupe derrière un mur de festivaliers qui monte sur scène pour danser. Et tout le monde y va de son pas de danse, pour un concert digne de Patrick Sébastien... Le groupe de Goregrind y va de ses tubes que sont "Asshole Ghost – Wishmaster" ou encore "Robocock". C'est avec ce genre de groupe que le slogan du Festival "Freak & Friendly" prend tout son sens, et surtout pour un combo dont je vois la côte de popularité monter en flèche et faire un carton n'importe où ils passent (Les Nantais seront heureux d'apprendre qu'ils joueront chez eux en Octobre, avant de passer au "Loches en Grind" quelques jours plus tard). GUTALAX, une valeur sûre à voir au moins une fois qui réunit et fait danser. Petite pause après ça, je regarde de loin AcxDC qui enchaînent parties de "Punk/Powerviolence" avec des passages plus "Sludge". J'évite les russes de KATALEPSY et le slamming Brutal Death, sachant que je les verrais une semaine plus tard à Lille et qui, entre nous, ont tous leurs titres qui se ressemblent... les Japonais de FINAL EXIT qui passent derrière sont quant à eux totalement impressionnants ! Parties "Noïse" et "grind" qui s'enchaînent dans un maëlstrom qui vont même limite me rappeler du jazz poussé à l'extrême. Totalement ahurissant. On avait pas encore eu notre dose de zombies, mais les Autrichiens de ZOMBIE INC. Pensent le contraire ! A côté d'une mise en scène reflétant bien leurs textes grimés comme leur homologues mangeurs de cerveaux, ceux-ci nous servent un "Death'n roll" bien executé et "groovy" à souhait. Avec Final Exit juste avant, ces deux groupes font partie des découvertes de la journée. THE KILL présentent bien sans être exceptionnels, et c'est surtout la tête de cette soirée que j'attend avec la présence de Mr Paul Speckman et de son Death old school : MASTER. Et comme le nom de son groupe, ceux-ci sont des maîtres du genre. Entre "The Witchhunt" qui vient de sortir et dont nous aurons quelques extraits, c'est surtout un retour sur une discographie bien complète que viendrons même regarder Jimmy Bower (Eyehategod) et Kevin Sharp (Brutal Truth) du côté de la scène, n'hésitant pas à se servir dans la bouteille de Jack reservée au patron. Une heure de show est suffisantes pour faire gonfler les cervicales devant un parterre de fans occupant tout autant le pit que les bancs de l'amphi. MASTER sont bels et bien de retour avec un line-up qui paraît stable, et prêts à asséner l'Europe à la rentrée ! Cette première soirée est finie? Non, non histoire d'asséner un dernier coup de poing avant de se coucher, INHUME ferme la marche de ce jeudi. Silence radio depuis la sortie de leur dernier album en 2010, pourtant ils sont bien là et n'ont pas perdu de ferveur sur scène et nous servent un Brutal Death/Grindcore au groove intense, servi par une prestation qui me fera retourner à leur productions studio, ne les ayant pas vu depuis 2005 et me laissant exactement le même souvenir : ça punche ! Impossible de terminer cette première soirée sans le Hellshow et ces gens accrochés à des anneaux pour un spectacle burlesque, comme l'an dernier. Bon allez, j'accroche 15 minutes avant de m'en retourner à ma couche, car cette année, même si la fête continue dans le stand bar, pas de Mustach....

Jour 2 :

Repos du guerrier dûment mérité mais de courte durée, ce sera plutôt la matinée qui servira à celle-ci après être passé au Supermarché du coin...
D'autant que la journée risque d'être longue avec pas moins de 24 groupes au compteur pour ce vendredi qui démarre à 10h pour se terminer vers 3h du matin. Et c'est parti !
Alors que j'entend le crust/punk des locaux (Prague si je puis dire) KRÜGER alors que je redescend sur le site, ceux-ci font dans l'efficacité, alternant entre ses deux chanteurs/ses. Ce qui rend l'autre groupe local de sud Bohème, MURUROA un poil plus anecdotique. Là, où on attendait pas DEAF KIDS, ex-one man band japonais qui ici en trio propose un Grindcore/Noïse plutôt intéressant si on passe sur un son de guitare brouillon. La première surprise de la journée, je l'accorde aux Nancéens/Tunisien de KALIYUGA. Auteurs d'un premier E.P prometteur, le quatuor mené par une vocaliste qui aura vite fait de tomber la chemise sous ce soleil de plomb, propose quelque chose de frais entre Crust/Grind et parties plus influencées Black metal de quoi encore prouver que l'Est de la France à la côte chez les programmateurs de l'OEF !
Je ne reste qu'un titre ou deux à EPICARDIECTOMY qui dans son genre Brutal Death / Slam ravit les amateurs, mais qui n'apporte rien de nouveau non plus (réference à Katalepsy la veille...) et m'impatiente au bar en attendant la venue des Suédois d' IDIOT IKON. Il faut dire que leur premier E.P sorti l'an dernier m'a directement tapé dans les conduits auditifs un Hardcore/Crust énergique qui n'est pas sans rappeller Disfear ! Et si les textes scandés par Lindberg (At the Gates) ont une forte ressemblance, ici c'est un hybride de Wonderwoman qui reprend le tableau tout en paillettes et avec quelques kilos en plus. Et en mode "femme libre" elle nous fait même des roulades et des roondades sur scène, que du spectacle ! Sur certains morceaux c'est l'un de leurs roadies qui vient taper le featuring sur des morceaux rock'n roll, pêchus qui à l'égard des musiciens qui enchaînent les backings et les allers-retours sur toute la scène donnent du punch. Si l'on passe sur les têtes d'affiche, voilà un groupe qui a marqué le week-end. Et le groupe qui suit, dans un style bien différent vu que là on parle d' "extrême Grindcore" marque les annales, car c'est pas tous les jours qu'on peut voir un groupe Thaïlandais et pourtant à l'autre bout du monde ça bouge aussi, ne serait-ce qu'avec MASOCHIST ! Certes, ils font pâle figure à côté des grosses pontes Européennes ou Américaines, mais se donnent à fond, tellement à fond qu'on en sourit quand on s'aperçoit qu'à la moitié du titre, ils étaient en train de reprendre "Ace of Spades" de Mötorhëad, leur chanteur n'hésitant pas à faire tourner son micro pour que chacun puisse aussi s'exprimer. C'est après leur prestation que j'irais les saluer et apprendre qu'ils n'avaient jamais joué sur aussi grosse scène... Certes pas très facile de tenter un dialogue entre un Français et un Thaïlandais, mais leur bonne humeur communicative est passée auprès des quelques personnes restées dans le pit !
Avec les mexicains de NAZARENO EL VIOLENTO on continue le tour du monde de musique extrême, ceux-ci alliant parties purement Grindcore et parties lourdes tirant sur le Sludge. GUTSLIT, groupe Indien (facile de les reconnaître, certains portent un turban * cliché *) sont plus dans une veine Brutal Death, bien exécuté et qui laisse l'occasion à la découverte. BESTA qui suivent m'ont moins marqué, alors que tout comme Gutalax la veille, RECTAL SMEGMA réveille les faiseurs de carnaval et on ressort les ballons et autres matelas gonfables pour faire la fête dans la joie et la bonne humeur, au "bree-bree" de leur chanteur gonflé aux hormones (et pas que !) du Goregrind en bonne et dûe forme ! Grosse attente du week-end, c'est la présence d'ABORTION qui en fait, m'aura tout bonnement déçu. Typé dans un "Mincecore" minimaliste comme le font leurs créateurs Agathoclès, le trio la joue plus que minimal sur scène, comme leur musique me diriez-vous. Ou c'est peut-être l'ambiance de Rectal Smegma qui est redescendue... Une prestation qui pour ma part ne restera pas dans les annales à côté de ce que j'ai pu voir cet après-midi. La présence de WARCOLLAPSE à l'affiche de cette année à motivé nombre d'amateurs de Punk/Crust (comme on le verra avec la tête d'affiche de la soirée à venir) et malgré une présence plutôt rare côté scénique à de quoi raviver quelques neurones à crêtes, d'autant que pour beaucoup, ceux-ci font office de vétérans du genre et on comprend pourquoi ! Intemporels, l'efficacité des morceaux et de mise !
Peu de Brutal Death à l'affiche si on la compare à l'an dernier, mais BEHEADED ont leur lot de fans, et si pour ma part après quelques écoutes studios c'est pas trop ma tranche, en version "live" ils auront eu l'honneur de me retourner les cervicales. Brutaux, techniques à souhait, le son de l'amphi leur va à merveille ! Suite aux Maltais, étonnamment ce sont les Hardcoreux Néerlandais de VITAMIN X qui prennent place, ce qui a pour effet de faire monter la chaleur dans le pit en cette fin d'après-midi (et me permettra d'aller manger un bout...). A affiche internationale, on pourrait aussi ajouter styles tout aussi variés car après une heure de Brutal Death et de Hardcore, on passe à quelque chose de plus "Old school Death/Thrash" avec NUNSLAUGHTER. C'est le moment de sortir les vestes à patchs et les bracelets cloutés pour tous ensemble headbanguer au nom du démon, 45 minutes qui vont passer à une vitesse phénoménale avec une setlist qui revisite les productions du quatuor de Cleveland au 27 ans de carrière et qui ne prend pas une ride à l'égard de " Angelic Dread" sorti en début d'année dont on aura quelques extraits. C'est rapide, c'est "Thrash" et on s'en prend plein la tronche ! Et là, ça ne s'arrête plus pour les 3 prochaines heures ! Premier des deux sets programmés WEHRMACHT (qui remettront le couvert du lendemain, remplaçant Cattle Decapitation qui a annulé sa tournée Européenne) nous propose un show de folie qui n'aura de cesse de voir du passage sur scène, un véritable bloc de festivaliers n'hésitant pas à monter pour acclamer l'un des piliers du Crossover/Crust des années 80 ! Entre les "Shark Attack", "Drink Beer Live Free", "Suck my Dick" ou encore "Biermacht" qui porte le nom du même album (1987), ce qui fait l'exclusivité du show c'est la présence de Scott Petterson, batteur/chanteur de CRYPTIC SLAUGHTER (!!) qui vient pousser la chansonnette et reprendre avec ses collègues "Money Talks" ou encore The Ides Of March / Wrathchild / Murder In The Rue Morgue (Iron Maiden), un des temps forts du week end ! Et les temps forts on les enchaîne car à peine on se remet de ses émotions pour se préparer à la dernière date de la tournée Européenne de BRUTAL TRUTH, qui signera aussi la toute dernière Danny Lilker ayant prévu d'arrêter la musique en septembre pour ses 50 ans. A grand show, bouchées doubles (pas concernant la mise en scène hélas) mais un Curby qui arrivera en plein set avec un énorme gâteau d'Anniversaire afin que tous en coeur ce sont 5000 personnes qui le lui chantent, banderoles à l'appui. Un set qui me fera oublier la prestation décevante du Neurotic Deathfest au printemps dernier, mais qui laissera de beaux souvenirs à l'un des bassistes les plus influents de la scène metal extrême, "Bon anniversaire Danny et à la prochaine !"
Après ce show haut en couleurs (si l'on prend en compte le tee-shirt orange "OEF Crew" porté par Kevin Sharp et le gateau d'anniversaire) ,à peine le temps d'aller saluer les Américains et faire une photo souvenir que retenti déjà devant un amphithéâtre quasi complet retenti l'intro qui sonne le glas d'un des groupes créateur du "Death metal" : POSSESSED. Première date de leur tournée estivale mené par Jeff Beccera qui malgré la perte de l'usage de ses jambes impose le respect, le combo pionnier du genre déferle ses meilleurs titres tirés des 3 albums que constitue leur discographie. Et à l'image d'un groupe restructuré autour de Jeff Beccera, les chansons ne prennent pas une ride et on se prend un hybride de "Thrash/Death old school" en pleine face ! En même temps des morceaux comme "Pentagram", "The Eye of Horror", "The Heretic" ou l'enchaînement final "The Exorcist/Death Metal" à de quoi en ramener plus d'un à ses classiques. Et tout comme Brutal Truth avant, POSSESSED quitte la foule sous une énorme ovation. Culte.
Les ex-Centinex de DEMONICAL reviennent quant à eux sur un Death metal tout aussi "old school" genre première scène de Stockholm (Dismember, Entombed pour ne citer qu'eux parmi les influences) et maintiennent en vie un flambeau qui est maintes fois repris mais rarement égalé si ce n'est que par quelques-uns. Et il faut dire que ceux-ci en font partie ! Puisant surtout dans "Death Infernal" (2011) ils reviennent aussi sur le petit dernier en date "Darkness Unbound" (2013) et leurs deux premiers albums. Un bon set, car il reste difficile de passer après Brutal Truth et Possessed, mais une prestation professionnelle et sans fausse note. "Keep Old school Death metal Alive !"
Epuisé par ces 4 dernières heures intenses, je fini par quitter le site après quelques morceaux de WE ARE THE DAMNED, groupe portugais oscillant entre Death'n roll et parties crust qui ne sont pas sans me rappeler l'époque "To Ride, Shoot, ..." d'Entombed. Direction le camping, deux pains au lard dans l'estomac et un bon dodo m'attendent, tant pis si je fais l'impasse sur HUMAN CULL et WARFECT qui auront la dure tâche de fermer le bal cette nuit. Et apparemment, je suis pas le seul à avoir pris cette décision !

JOUR 3 :

Allez, dernière ligne droite ! Le temps n'a toujours pas changé, et la rosée du matin a vite fait de sécher l'herbe du camping et à 10h alors que démarrent BEHIND THE CEMETERY WALL, groupe local et suivis des Suédois d'UTANFÖRSKAPER, pour ma part, la bouteille de jus de fruit éclatée dans la tente me fera descendre lors du dernier morceau de DEHYDRATED (nettoyage oblige), combo découvert il y a peu et dont j'aurais préféré voir le set entier, car les 30 minutes accordées au groupe de "Technical/Melo Death" sibérien avec une sacrée nana au chant aurait mérité d'y rester bien plus longtemps... Une prochaine foiss j'espère ! SKODA 120 autre groupe local aux 20 ans de carrière sonne bien vieillot, mais fout la pêche à cette heure-ci, suivi par un show des colombiano/espagnols de FORENSSICK très brutal. Le dernier groupe Français du festival, FILTHY CHARITY, sont quant à eux pas totalement au point, la faute sûrement dûe à un gros hiatus de près de 15 ans... En effet, le trio Marseillais n'est remonté sur scène que depuis un an, et le ur Grindcore old school aux accents punk, mais la bonne volonté y est (en plus d'être tous sympathique ) et le côté "Garage" de leurs morceaux se prêtent bien à l'ambiance du trio sudiste. Derrière, on repart en mode tour du monde avec un groupe Chilien de Thrash : NUCLEAR. Dans une veine très "Néo Thrash", le quintette donne un peu d'air frais avec des compos qui dénaturent si l'on jette un oeil à tout ce que j'ai pu voir jusqu'à présent. Sans réinventer un style dans lequel ils excelent, ils nous assènent un set très carré, envolées de solos/poses des deux guitaristes qui s'en donnent à coeur joie, appuyé sur une base rythmique et un chant qui détonne. Une excellente découverte pour un groupe dont on a pas spécialement l'habitude d'entendre parler lorsque l'on voit leur nationalité. Amateurs de headbanging, je vous conseille de vous jeter sur leur dernière prod' "Jehovirus" en attendant de la nouveauté ! Avec BOLESNO GRINJE qui jouent ensuite, on revient à un Grindcore plus conventionnel, intéressant pour qui veut de la nouveauté... D'ailleurs, ça fait monter la température de quelques degrés dans le pit ! Un poil moins brutal et plus groovy, RADIOLOKATOR sont dansants avec leur "Thrash garage". J'aurais peut-être plutôt préféré les voir se succéder à Nuclear plutôt que Bolesno Grinje, tout en sachant que comme leurs prédécesseurs, nous ne sommes pas toujours habitué du Thrash metal Croate ! Les amateurs de Goregrind vont en avoir pour leur grade avec les très réputés ULTIMO MONDO CANNIBALE à l'affiche ! Le trio Romain qui tire son nom d'un film Italien sorti fin 70's (dans lequel le personnage principal passe les 3/4 du film à poil, chose que l'on verra que dans des pornos de nos jours...), fait dans le riff efficace qui fait danser les foules. Rien de nouveau sous le soleil si ce ne sont de jolis masques de catcheur, une voix passée dans une cuvette de chiotte et du groove... ACCION MUTANTE, malgré un nom attirant me sont restés très anecdotiques, au point de me demander si j'étais pas plutôt au bar durant leur set. Quelques soucis techniques viennent entâcher la prestation de KADAVERFICKER, mais passé ça entre un look bien spécifique (bassiste en string, couvert de faux sang et cagoule; ou le gratteux avec son tablier et sa chapka...), ça reste efficace. Influences nombreuses entre parties à la limite du Sludge, couplées à des rythmiques plus appréciées dans la sphère Grindcore. Ca vaut son pesant de cacahuètes.
Vient le moment de l'annonce officielle, l'ayant déjà entendue plus tôt dans la journée : MACHETAZO ne seront pas de la partie, l'un des membres s'étant fait interner en H.P la veille, le groupe a par la même splitté... A quoi va-t-on avoir le droit alors? Bah... à GUTALAX & Friends pardi ! Mais j'y reviendrai après le set des Texans de PROPHECY et un retour à du bon vieux Death metal des familles. Le combo, après un hiatus de presque 10 ans est revenu sur les devants de scène depuis 4 ans maintenant. Mais sans renouveller ni même innover, ça devient rapidement barbant et on a l'impression d'entendre l'eternel même morceau, dommage... Et donc retour logique à GUTALAX, qui permettra à ceux qui les ont loupés de se rattraper, mais aussi de présenter un nouveau morceau et d'avoir quelques guests de choix comme Radim (SPASM, qui d'ailleurs était présent tout le week-end en compagnie de ses deux filles) et Lugubrious (HAEMORRHAGE). On reprend le même tableau que l'avant-veille et on oublie que le matin même un avion était abattu au dessus du sol Ukrainien. Un micro Univers où règne bière, joie, et gaieté...
Et enfin les choses sérieuses commençent... Entre un VALLENFYRE et un Greg Mackintosh en pleine forme qui tout comme ses musiciens savent prendre possession de la scène, c'est assez plaisant de retrouver le groupe de Old School Death ici, malgré un nouvel album "Splinters" en demi-teinte. Fort heureusement les titres passent le cap du "live" assez facilement. Puis c'est l'occasion de voir Adrian Erlandsson (At the Gates) et de pouvoir échanger quelques mots avec lui, tel un gamin... Rendez-vous pris pour début octobre en compagnie de Bolt Thrower et... MORGOTH que je verrais quelques heures plus tard investir cette même scène; mais entre deux y'a aussi CRIPPLE BASTARDS, le combo tchèque de Hardcore/ Grind qui tout autant que WEHRMACHT ne prennent vraiment pas une ride malgré leurs 25 ans de carrière. Ca défouraille et met en condition avant MORGOTH qui en plus de préparer une tournée à l'automne nous sert l'un des sets du week-end. Ce sont donc en toute logique, les deux albums cultes du groupe "Cursed" et "The Eternal Fall" qui sont mis en avant et une fois n'est pas coutume, j'irai même pousser le vice et monter sur scène pour pousser la gueulante avec Marc qui me tend son micro au début d'"Isolated". Histoire de se laisser un sacré souvenir, en prévision du mois d'Octobre avec, je l'espère de la nouveauté en poche !
Suite au concert de la veille (et l'annulation de Cattle Decapitation) ce sont donc les WEHRMACHT qui reprennent du service pour nous remettre le feu, exactement comme la veille. Rien de nouveau, mais toujours aussi grandiose !
LA grosse tête d'affiche de la soirée revient tout de même à IMMOLATION. Pas vraiment fan des productions studios du combo, faut tout de même que c'est ultra carré et précis sur scène, autant au niveau de la prestation qu'au niveau sonore. Bien sûr c'est le dernier en date qui est mis en avant ("Kingdom of Conspiracy"), mais qui ne les empêche pas non plus, au bonheur des appréciateurs de faire le tour de leur disco sur l'heure de set qui leur sont donné. Une valeur sûre de la scène extrême actuelle. C'est la dernière ligne droite et je commence à le sentir aussi bien dans les cervicales que le dos, les jambes, etc... Mais impossible de louper DOOM derrière. Je ne suis pas extrêmement connaisseur du combo culte de Crust/Thrash, mais leur prestation au Hellfest il y a quelques années maintenant m'avait soufflée. Et c'est la même encore une fois à Trutnov. Retour sur une sacrée disco, et surtout des titres incontournables comme "Fear of the Future". CORRUPT MORAL ALTAR, les derniers ajoutés à l'affiche sont fort intéressant proposant un Sludge qui ressemble à Eyehategod, couplés à des parties plus "bastard" et impulsive. Bonne découverte, tout autant que KILLCHAIN, jeune combo de Death/Grind qui en finira une bonne fois pour toute avec moi. La bière et ses 3 jours intenses en son me font rendre anecdotique la prestation de TWISTED TRUTH qui fermeront cette 16e édition (si l'on ne prend pas en compte l'aftershow du dimanche au niveau du bar).

BILAN :

Au final, encore 3 journées extrêmement bien remplies en émotions, rencontres en tout genre et près de 24h passés sur les routes d'Europe pour se retrouver à l'un des festivals les plus intéressants de notre vieux continent en matière de musique extrême et underground. "Underground" un mot qui ne plaît pas à tous et surtout aux puristes de cette scène "Anti-Commerciale" qui commençent hélas à bouder l'OBSCENE EXTREME, la faute à une affiche qui se veut plus diversifiée ou proposant des groupes qui à ce niveau possèdent déjà une certaine notoriété. Pour ma part, je ne pencherai pas en leur faveur, car on les compte sur les doigts de la main les festivals proposant une affiche qui met en avant l'Underground mondial durant la journée, mais laissant aussi la place aux têtes d'affiche, qui si elles le sont, ce n'est pas pour rien. Bref, que de grosses claques si on parle des combos de Death Old School qui s'y sont succédés (VALLENFYRE, MORGOTH, MASTER, POSSESSED) autant que pour les pionniers (WEHRMARCHT/CRYPTIC SLAUGHTER, DOOM), la montée en puissance du Goregrind (GUTALAX, RECTAL SMEGMA, ULTIMO MONDO CANNIBAL) et même, "surprise" avec EYEHATEGOD; tout autant que nos groupes Français, toujours bien représentés sur le Festival, autant qu'au nombre de ses festivaliers de la même nationalité (et des nationalités différentes sur ce week-end, j'en ai croisé !). Mais la palme revenant tout de même à Curby et son équipe qui en l'espace d'un week-end nous font visiter un monde où le mot d'ordre est " Stay Brutal "! (NUCLEAR, MASOCHIST, GUTSLIT,...)
Un été sans OBSCENE EXTREME FESTIVAL, c'est comme un été sans soleil, impensable, pour un rendez-vous qui d'années en années gagne en popularité, signe de la qualité d'un festival de renom.
Un grand merci à Curby et son équipe, aux groupes et festivaliers rencontrés lors de ce week-end, et bien entendu : A l'année prochaine ! Stay Freak !






 


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