CHRONIQUES DE CONCERTS

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BLACK ARTS CEREMONY III
Avec : Behexen, horna, fen, temple of baal, kult, malkhebre, deathrow, dux
Date du concert : 04-10-2014  
Lieu : CCO-Villeurbanne - Lyon [ 69 ]  
Affluence : 350  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/pages/Wintermoon-Productions/103734066367787  
Interview :  
   
Date de la chronique : 06 octobre 2014 - Chroniqueur : Black.Roger - Photographe : Black.Roger http://black-roger.tumblr.com  


Voici donc le BLACK ARTS CEREMONY III, ou comment rassembler le même jour presque 400 personnes au CCO de Villeurbanne pour participer à un office black-métal conséquent mettant en scène pas moins de 8 groupes venus de Lyon, de France, d’Italie, d’Angleterre et de Finlande.
Wintermoon Productions et son équipe de bénévoles a bien organisé cet événement qui va satisfaire un public de passionnés, mais aussi de curieux qui vont découvrir au travers de cette affiche différents styles de cet art noir musical , et plus si affinités.

Même si l’ouverture des portes se fait à 15heures l’après-midi ce Samedi 4 octobre, un public déjà en nombre accueille le premier groupe à 15heures 30, @ savoir les Lyonnais de DUX.
Le trio se complait dans un black old-school, franc du collier, sans fioritures, mais avec une énergie et une violence redoutables. « Lanleff » leur dernier EP vinyl de 2014 avait du vous mettre « la puce à l’oreille » entre autres. Et là, cet après-midi DUX fait ronfler les lignes de basse, met en avant ses riffs ciselés et redoutables avec un chant sauvage d’écorché vif. Une petite demi-heure de de black true et cru bien intense qui permet d’ouvrir les débats avec un bon son SVP et un public interressé.

Ce ne sera pas le calme plat non plus pour la suite avec DEATHROW. Ce sera farouche, groovy, presque black n’roll, mais un black n’roll ravageur de neurones, puissant et massacreur, bref qui ne fait pas dans la dentelle. En effet Deathrow est le projet solo de Thorn batteur de Blut Aus Nord entre autres qui se retrouve ici au chant et à la guitare. Petite demie heure aussi pour cette horde de black-metal pur puisant son énergie dans les balbutiements du style. Et malgré quelques soucis techniques venus perturber le set, nous avons aimé cette facette brute de décoffrage et sans concession.

Set-list en photo.

Il est déjà 17heures à l’horloge du CCO et déjà la troisième formation se présente sur scène, ça ne traine pas ce soir.
Cette formation a pour nom MALKHEBRE et le chanteur arrive sur scène une bouteille de jack à la main, en boit quelques gorgées pour mieux recracher le liquide sur l’assistance, puis donne le reste du flacon aux premiers rangs.
Le ton est donné pour une prestation pas comme les autres faite surtout de rage, de déclamations, d’invocations où la « provoc’ » est bien de mise. Regardez donc les inscriptions de chaque côté du kit de batterie ! Et puis le frontman ne manquera pas de déclarer que le black-métal n’est pas une musique faite pour tout le monde, Satan reconnaitra les siens ! Ce groupe schizophrène et brutal donc se révèle en fait plus sur scène que dans ses enregistrements. Sur scène Malkhebre vous prend à la gorge avec son black sombre et poignant qui ne peut laisser indifférent. Tout comme son dernier album (le premier « full-lenght ») intitulé « Revelation » remplit de dissonances, de voix hystériques et de mélodies empoisonnées. Et ce soir c’est la même ambiance mais en live, et encore une fois j’ai aimé ce black sulfureux et avant-gardiste.

Place maintenant au groupe KULT venant d’Italie et qui roule sa bosse depuis 12 ans déjà, pas des novices donc même si l’an dernier Werewolf, chanteur d’origine à laissé sa place à Tumulash. Leu récent album de 2013 « Unleashed from Dismal Light » confirmera cet état de fait.
Avec KULT nous restons dans le black old-school à la Bathory, Venom, Gorgoroth et autre Inquisition. Un black certes rugueux mais prenant aux tripes comme le black de l’école Norvégienne dont ils semblent être adeptes. Pas d’improvisations plus modernes à l’horizon, mais un black accrocheur aux riffs efficaces même si entendus bien souvent. Rien d’original donc mais une démonstration live convaincante, on fut donc « convaincus » ce soir par leur set.


Après les avoir vus au dernier Hellfest cet été, on remet le couvert avec TEMPLE OF BAAL qui n’a pas déçu jusqu’à présent. On aime ce mélange de black et de death bien dosé prôné par le quatuor Parisien faisant un peu figure de vétéran dans la scène frenchie car formé en 1998.
Leur dernier opus en date « Verses Of Fire » donnait le ton d’un certain retour aux sources, tant mieux. Alors oui, ce soir tout y est, agressivité, voix bien death du chanteur, musique tranchée, riffs saignants, variété des compositions avec des moments plus « planants », plus glauques aussi qui font ressortir ensuite des envolées guerrières à la Marduk. Bref, en live Temple of Baal nous a prouvé encore une fois qu’il maitrisait bien la bonne recette épicée et brutale qui s’appelle black-death, que demander de plus ?

Set-list en photo.

C’est bien beau tout ça, mais le black dit « ambiant » et travaillé ça existe dans l’affiche de ce soir ? Oui, nous l’avons rencontré vers 20 heures sur scène, il s’appelle FEN et se présente sous la forme d’un trio british, un trio qui va nous faire déguster son black progressif à la mode londonienne.
Leur dernier album « Carrion » a été classé comme étant « difficile » par la critique, et ce soir en live sur la scène du CCO ce sera la même chose. Du black-métal qui semble rebuter un peu le public qui ira en grand nombre se « réfugier » dans le hall de la salle de concert et au « fumoir » extérieur.
Et pourtant, si vous vous donnez la peine de rentrer dans le jeu des londoniens vous vous appercevrez que ce trio nous propose des compositions riches et travaillées dans une démarche atmosphérique faisant place soudainement à un déchainement black puissant et rageur. Nous avons même droit à des voix claires par ci, par là qui m’ont fait penser, tenez vous bien à la musique des Doors par moments. Variété donc dans leur prestation qui ne peut vous laisser indifférents. Car tout coule de source, sans « à coups » naturellement, passant du « shoegaze » au brutal et au violent facilement.
Une découverte donc pour ces british qui nous étonnent avec trois enregistrement déjà à leur actif dont le dernier de 2013 « Dust Walker » reconnu favorablement par la critique. Ce soir, aucune fausse note sur scène, du travail d’orfèvre, une main de fer dans un gant de velours, excellent tout simplement.

Beaucoup de monde était venu ce soir pour les deux hordes Finlandaises, HORNA et BEHEXEN, c’est certain.
Alors, nous allons commencer par HORNA et sa messe noire introduite par Tuomas, chanteur encapuchonné, chapelets en mains et croix renversée sur le côté de sa robe de bure noire. Certains lyonnais avaient gardé un bon souvenir de la prestation des finlandais donnée il y a quelques années au Lyon’s Hall et désiraient revoir cette horde maléfique pour confirmer leurs impressions bien évidemment. Ces black-métalleux Nordiques purs et durs qui ne laissent jamais indifférents sont là ce soir devant nous, alors que la cérémonie commence.
Bien sûr en plus de 20 ans de carrière Horna a vu son live-up originel bien boulversé. Ne reste en effet des débuts du groupe que le guitariste Mynni Luukainen. Mais Horna a traversé les ans sur sa barque noire avec la même hargne, la même volonté de faire mouche au travers de compositions variées. Ne rechignant pas à nous proposer de la mélancolie à certains moments avec une voix éraillée vous faisant tressaillir entre passages aux riffs thrashisants et passages entrainants non dénués d’agressivité.
Le groupe semble maintenant parvenu à une certaine mâturité de bon aloi et ce sera difficile pour eux de faire mieux par la suite, nous verrons bien. En tous cas ce soir la magie noire Horna a encore opéré pour un public aux anges (au diable pardon !) qui a apprécié hautement de par ses manifestations physiques et ses regards intenses en direction du groupe. Enorme prestation donc, nous n’avons pas été déçus du voyage poignant scandinave.

Set-list en photo

Vite, vite, il ne reste qu’à peine une heure pour BEHEXEN, la salle du CCO ne faisant pas de « cadeau » sur le timing vous le savez…
Alors pas le temps de dire « ouf » que la machine de guerre de Tempere se met en place en n’oubliant pas de nous enfumer avec de l’encens. Ce qui ne sera pas un mal car pendant la prestation d’Horna les odeurs de mort ou de rats crevés nous ont vraiment « titillé » les narines, on se serait cru à un concert de Watain.
Bien, revenons- en à BEHEXEN qui ne va pas faire dans la dentelle comme l’on dit communément, à grand coups de blasts et de riffs monstrueux où la voix stridente de Torog survole le tout tel un voile morbide et glauque.
Comme leurs compatriotes d’Horna, Behexen est actif depuis une vingtaine d’années et possède une importante discographie soit dit en passant. Ce soir Behexen a choisi de nous offrir une set-liste plus « rentre dedans », moins mortuaire que dans ses dernier enregistrements. Alors ce sera la guerre dans le CCO avec ce black haineux et brutal qui vous passe les neurones au scalpel et vous met dans un état second. La fin du set sera elle aussi brutale à 23heures 07 exactement, laissant un public exsangue et hébété par toute cette violence musicale et verbale. Public qui en aurait bien reprit une louche de ce sang noir, mais pas de rappel donc, dommage……………. Dommage oui car cette soirée finit un peu trop brutalement, mais ne crachons pas dans la soupe du black-métal, BEHEXEN a assuré son set de façon implacable. Certains ne manqueront pas de faire la comparaison ensuite entre les sets de Horna et Behexen. Long débat s’il en est, mais ces deux têtes d’affiche nous ont comblé, n’est-ce pas là le principal ?

Set-list en photo

Ce BLACK ARTS CEREMONY III fut donc une réussite c’est certain. Les 8 groupes de l’affiche nous ont drapé, chacun à leur manière, dans des voiles noirs musicaux et nous avons apprécié hautement, qu’ils en soient remerciés. Remerciements également à Wintermoon productions qui fait vivre le black-métal dans notre région de façon bien sentie, avec passion et compétences.






 


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