Dernier concert de l’année pour le Warmaudio et pour Sounds Like Hell Productions. Au vu de l’affiche haute en couleur dans les deux sens du terme, l’année devrait bien se terminer pour tout le monde, du moins musicalement parlant. Grosse affiche, quatre groupes, très bonne affluence, ça devrait le faire sans problème ce soir à Décines.
Ce coup-ci j’étais à peu près à l’heure à 2 morceaux près, mais un fâcheux incident digne des plus mauvais scénarios de science fiction va me faire rater tout le set de Destrage dont je n’ai quasiment rien pu écouter et dont je n’ai pu prendre aucune photo.
Les changements de plateaux vont assez vite, pas le temps de trop souffler et de récupérer ses esprits que déjà The Contortionist entre en scène. Quelle claque mes amis !! Voilà un groupe qui va prendre le contrôle des esprits de tout le Warmaudio et nous faire un truc d’enfer.
Je n’ai jamais aimé les tissus sonores et étiqueter à tout va tel ou tel groupe car j’estime que ça ne rime pas à grand-chose. Je pense plutôt qu’il existe des groupes qui font des choses bien ou encore d’autres choses que l’on apprécie moins bien. Mais dans le cas présent, c’est vraiment une musique atypique, captivante, à la croisée de tout un tas d’autres musiques y compris le jazz. Les américains déroulent leur manteau de rêve depuis la scène jusqu’au font de la salle et je sens tout le monde partir avec eux. Des lignes mélodiques superbes, une musique en parfaite harmonie entre les silences et soudains les envolées sonores les plus violentes.
L’omniprésence de Mike Lessard, le chanteur, m’impressionne, il est la tension nerveuse du groupe. Tout semble se hérisser puis retomber dans le silence selon son flux vocal.
L’ensemble des musiciens de « The Contortionist », sont tous d’excellents techniciens et des musiciens de haute volée. Avec eux, chaque note prend vie. Lorsqu’ils jouent, la musique prend tout de suite une autre dimension et c’est un vrai bonheur.
J’étais dépité à la fin de leur set car j’avais l’impression qu’il n’avait duré que 3 minutes. Je pense que nous étions tous particulièrement unanimes, nous en souhaitions encore et encore, jusqu’au bout de la nuit s’ils le pouvaient…
Re-changement de plateau, quand soudain retenti dans les façades des flonflons festifs débouchant sur une musique digne de la parade des dessins animés ou encore l’entrée des clowns au cirque. Mais au lieu des clowns ce sont les anglais de Safety Fire qui entrent en scène. Les Safety Fire ont remplacé ceux de The Faceless qui devaient venir mais qui ont malheureusement déclaré forfait.
Le set débute sur les chapeaux de roue dans un style très noisy et surtout dissonant.
Ils raccrochent vite avec leur style Metal Progressif très précis avec des grattes dont les sangles sont ajustées au ras des dents histoire de gagner en précision de jeu.
Ca cogne bien et ils ne font pas semblant. C’est un style vraiment particulier que le leur, pas forcément facile d’accès à la première écoute vu que c’était la toute première fois que je les écoutais.
Par contre, le public semblait totalement conquis, c’était mérité et c’était bien là l’essentiel. The Safety Fire ont bien mouillé le maillot et pour un groupe qui n’a que 3 ans d’existence, on peut dire qu’ils tiennent sacrément bien la scène et ont été impeccables du début à la fin.
Les heures tournent et le public trépigne, quand enfin : Here Come The Heroes !! Non pardon, c’est un autre titre, c’est Protest The Hero qui prend d’assaut la scène du Warmaudio à 200 à l’heure et aux premiers riffs, on devine déjà que ça va envoyer du lourd.
Le public s’est massé dans le pit et ça bouge déjà à fond. Saga Canada, attention les secousses !!
Les morceaux déboulent en avalanche, la scène et la salle s’enflamment comme si on y avait balancé des cocktails molotov, c’est tout simplement énorme.
Rody Walker au chant, fait marrer tout le monde avec ses anecdotes qu’il nous conte entre les morceaux. Tout y passe, la bière, les chapeaux, l’accent québécois etc. Nous aurons même le droit à un déguisement impromptu avec une tête de cheval.
Franchement, c’est génial !! En plus d’être d’excellents musiciens et show men, ces mecs sont bourrés d’humour et tout le monde passe un sacré bon moment.
Carrés, techniques et talentueux, on se régale avec ces 4 gars qui maîtrisent parfaitement la scène. C’est une bonne musique, dynamique, positive, de celle qui vous contamine immédiatement.
On m’avait vaguement parlé de « Mathcore », mais comme vous le savez, je déteste les étiquettes sonores, alors pour moi, une sombre synthèse entre les Mathématiques et le Hardcore, cela ne m’inspire pas grand-chose (Je plaisante bien sûr)
Non, franchement, c’est du bon gros rock qui décoiffe tout et qui vous met une ambiance du tonnerre et qui vous décolle de terre, que du bonheur en somme.
Ce set explosif va également me paraître hyper court. Le public brulant va acclamer tellement fort les canadiens, qu’ils vont revenir pour un rappel.

C’était superbe !! Merci à tous ces groupes d’avoir fait le chemin jusqu’à Décines pour nous ravir l’âme et le cœur.
Un grand remerciement aux filles de Sounds Like Hell Productions qui m’ont réservé un accueil chaleureux.