CHRONIQUES DE CONCERTS

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EYEHATEGOD
Avec : Eyehategod, dopethrone, red mourning
Date du concert : 22-04-2015  
Lieu : Le Totem - Rilleux [ 69 ]  
Affluence : 130  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/slhproductions  
Interview :  
   
Date de la chronique : 24 avril 2015 - Chroniqueur : Black.Roger - Photographe : Black.Roger http://black-roger.tumblr.com  


Ce mercredi 22 avril, Sounds Like hell productions nous proposait au Totem de Rilleux (près de Lyon), une soirée sudiste, marécageuse, sludge si vous voulez avec bien entendu les légendaires EYEHATEGOD de Louisiane, les Canadiens de DOPETHRONE et les frenchies du southern-metalcore RED MOURNING. L’affluence escomptée n’était pas tout à fait au rendez-vous, pourquoi ? Nul ne le sait vraiment car les métalleux et les rockers sont assez insaisissables quand il s’agit de pronostics.
Et pourtant les 130 personnes présentes ce soir vont se vautrer dans la musique boueuse et malsaine de trois formations représentant bien le son Nola, voyage musical death et heavy blues from the bayou de la Nouvelle Orléans pour faire simple.

Alors, c’est parti, on embarque dès 20heures pour ce voyage initiatique avec RED MOURNING de Paris.
Au départ j’ai pris ce groupe pour une formation metalcore de plus et rien ne m’avait vraiment accroché dans leur musique. Mais là ce soir je retrouve une formation avec sans doute l’esprit hardcore, mais surtout avec des compositions de metal sudiste qui transpirent le blues de par notamment l’utilisation par le chanteur d’un harmonica qui ne fait qu’approfondir leur démarche plus près du Mississippi que de la capitale frenchie.
Frontman charismatique donc, accompagné de musiciens talentueux dans le style et compositions introduites souvent par des samples nous transportant dans la chaleur moustiquaire du sud des « states ».
Leur show de ce soir m’a donc réconcilié avec les Franciliens avec des compositions variées et bien interprétées. Mais la question que je me pose est la suivante : Red Mourning avait-il sa place dans cette affiche où deux groupes sont viscéralement impliqués dans une démarche doom/sludge plus « boueuse », plus « sale » où l’on se sent propulsé dans une démarche non-conformiste et empoisonnée au final. Peut-être et même surement que Red Mourning a assuré ce soir, aucune remarque là dessus, c’était propre et carré, trop ?
A revoir donc dans d’autres conditions dans une affiche moins « forte » d’identité.
Set-list en photo.

Les Canadiens de DOPETHRONE vont maintenant placer la barre bien haute avec tout d’abord un son énorme, grésillant, qui introduit le trio sur scène, on se croirait sur le tarmac de l’aéroport de Roissy !
Si on leur demande le genre auquel ils sont affiliés ils vous diront « du « scum fuck blues », moi je dirais que c’est du « doom/sludge blues sous amphétamines ».
Le chant est abrasif comme du papier/verre, la guitare miaule son désespoir sans fin, la basse racle les planches de la scène, le tout sur un tempo de mamouth où quelques accélérations viennent de temps en temps nous sortir d’une certaine torpeur. Mise en transe garantie, vous n’en sortirez pas vivants après le set. Ce set gras, graisseux (pléonasme ?) dans une ambiance où coule la sueur à volonté au bas des amplis, sur le front du public aussi.
Alors tous les potets sont dans le rouge avec une certaine perte de qualité de son en découlant mais cela est le but du jeu, ce jeu voulu par ces trois lascars de Montréal au Quebec « la belle province ». Ici ce serait plutôt le noir de la descente aux enfers, mais que voulez-vous on aime ça quand on est accro …
Leur dernier opus « Hochelaga » nous est jeté en pâture avec des titres qui nous interpellent comme par exemple « Scum Fuck Blues » et « Riff Dealer », je ne vous fais pas un dessin. Mais au final tout est bon dans la discographie de Dopethrone, la « came » est bonne, savourez donc les yeux fermés. Qu’une hâte, revoir encore et encore ce groupe qui pourrait-être l’enfant bâtard issu d’une copulation improbable entre ST-VITUS et FORGOTTEN TOMB comme dirait mon ami Franck, compagnon de pavillon666.

Set-list en photo.

Gros morceau de la soirée, EYEHATEGOD arrive maintenant sur scène et nous fait le coup du « check » rapide avant son set qui devrait être d’enfer, du moins nous l’espérons.
Et ce n’est pas gagné entre le frontman qui s’accroche au pied de micro comme à une bouée de sauvetage et l’un des « gratteux » qui enfume la scène « clope sur clope ».
Mais la formation a de la bouteille. Celle du bourbon frelaté de contrebande et autres délices cachés pour nous envoyer une vague de compositions boueuses et sales (encore !) où l’on s’enfonce dans les marécages du bayou en éclatant sur notre front les bestioles des marais.
Bref, c’est une image un peu simpliste de ce que délivre le quintette, mais c’est à peu près la réalité. Bien entendu le son est énorme, parsemé de larsens, mais l’ambiance est là, et sur scène on essaie d’assurer un certain « jusqu’au boutisme » après le tsunami Dopethrone, c’est un challenge qu’il faut relever malgré l’état physique douteux de certains musiciens du groupe.
Mais EYEHATEGOD c’est quand même une légende, une entité culte qui a la vie dure après 25 années de vomissements dégueulasses, de guitares baveuses et d’attitudes immorales. Ce soir les musiciens jouent en ultime défi, ils en ont tellement vu dans leur carrière et la machine écrase toujours tout comme un rouleau compresseur. Les vieux briscards tournent encore et toujours et nous font profiter en outre ce soir, de leur dernier opus intitulé tout simplement « Eyehategod » avec de nouvelles compositions au menu, on ne les attendait plus sur ce terrain là. C’est donc un événement en quelque sorte, un événement en soi pour ceux qui adulent les rebelles de la Nouvelle Orléans, et j’ai donc aimé cette prestation de 1heure 15 ce soir dans le bayou de Rilleux et son totem même si cette prestation a pu sembler décousue à certains moments.
Mais la magie EYEHATEGOD a opéré encore une fois pour un public concerné qui en voulait encore et encore, mais pas de rappel, nous avons eu quand même notre « dose », reconnaissons-le !


Voilà donc un plateau metal placé sous le signe du doom/sludge/blues qui a fait mouche pour un certain public, alors merci qui ? Merci Sounds Like hell productions de nous avoir fait voyager ce soir dans les contrées malsaines des « states » pour notre plus grand plaisir.






 


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