CHRONIQUES DE CONCERTS

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WASHINGTON DEAD CATS LES 30ANS
Avec : Dj Vegas01, Atomics Rotors02, Washington Dead Cats03
Date du concert : 14-11-2015  
Lieu : CCO - Villeurbanne [ 69 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://zefreaksfactory.wix.com/freaks-factory  
Interview :  
   
Date de la chronique : 19 novembre 2015 - Chroniqueur : Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat  


Jessica fait de la résistance et nous ne pouvions qu’être à ses côtés pour lui donner raison et la soutenir.
En effet, moins de 24h après les tueries insensées qui ont ensanglanté Paris et notamment la mythique salle de concert du Bataclan, les divers évènements culturels de France et de Navarre étaient annulés les uns après les autres.

Jessica Morrigan et son association Freaks Factory ont fait le forcing et ont décidé de ne pas baisser leur froc face à l’adversité et de maintenir ce concert prévu depuis longue date.
C’est ça le vrai courage. Alors que tout le monde baisse le rideau, allumer plein pot les rampes d’éclairage et faire savoir que nous sommes là avec le rock en étendard et l’envie d’hurler à la face du monde que nous allons continuer de vivre pour ce que nous aimons et en ce que nous croyons.

Le public arrive doucement au CCO dans une ambiance quelque peu plombée alors que DJ Vegas se démène derrière ses platines avec la ferme volonté d’installer une grosse ambiance rockab’ dans une salle qui se remplie timidement.

C’est avec énergie et d’excellentes connaissances en la matière, qu’elle nous bombarde de titres qui vont des fifties jusqu’à nos jours. Ainsi, nous retraversons les décennies avec Eddy Cochran, Gene Vincent, Johnny Burnette jusqu’au Hillbilly Moon Explosion en passant par les Cramps et bien d’autres encore. Le rockabilly ne meurt jamais et la foi et la passion que nous avons dans la musique non plus.
Bref, DJ Vegas est là pour ouvrir la soirée en musique et sur la scène du CCO, elle se donne à fond pour faire un peu décoller l’ambiance épaisse qui doit planer un peu partout dans le ciel de cette France meurtrie.

En attendant, dans les couloirs du CCO, de bien jolis stands sont installés à l’intention du public présentant des créations de toutes sortes dans le ton de la soirée.

Puis arrive le moment du décollage imminent avec les languedociens d’Atomics Rotors et leur psychobilly bien déjanté.
Le jus passe direct et la salle se débride. Les rythmes effrénés des sudistes font tomber les masques, le rock a enfin reprit ses droits et le public bouge.
Les Atomics Rotors ont littéralement pris la scène d’assaut et c’est avec un psychobilly à l’acide sulfurique digne des Météors qu’ils envoient la sauce.

Si les pseudos punks de la vague California skate boardin’ ont la fâcheuse habitude de frimer à mort avec leurs grattes en porte couilles, Jeff Slim Bones lui, tient sa pelle haut perchée tel un fusil d’assaut. Sa voix rageuse est rythmée par les riffs rapides et tranchants qu’il tire de sa télécaster.
Rémy Wild Slap avec ses mains d’acier tient une cadence effrénée sur sa contrebasse tandis que Charly Little maltraite sa batterie sur des tempos à défriser tout le public.

Le set est sans pitié, sans concession et ça va à 200 à l’heure, à peine le temps de respirer entre les morceaux.
Les Atomics Rotors depuis la dernière fois que je les avais vus sont totalement montés en puissance. Nous avons désormais affaire à du vrai gros costaud et les trois garçons n’ont pas fini de secouer les scènes psychobilly à huit sur l’échelle de Richter.
Le plus de ce set est l’invitation des languedociens à faire venir sur scène « La Morregan » ou Jessica pour les intimes qui au son du rock’n roll va jouer avec le feu, nous gratifiant ainsi d’un spectacle inattendu et magnifique.

Mat Firehair nous le dira durant le concert : « C’est la musique qui sauvera nos âmes, pas le reste ».
Le ton est donc donné et les Washington Dead Cats entrent en piste pour un set mémorable qui va foutre le feu au CCO et dont la saveur ne sera que plus intense compte tenu des évènements.

Devant l’adversité, les parisiens n’ont pas abdiqué et sont descendus à Lyon pour faire acte de résistance. Mat rendra notamment durant le set un hommage très émouvant aux victimes du Bataclan car des amis à eux s’y trouvaient, notamment un qui fut blessé. La fille de Mat se trouvait dans un bar à côté du Bataclan et ce qu’elle vécu fut terrible. Les mots de Mat furent bouleversants et il était très difficile de ne pas avoir cette énorme boule dans la gorge en l’écoutant.

Alors les Washington Dead Cats se sont vengés par la musique et nous ont fait un show à déchainer les feux de l’enfer.
Depuis 1984 ils ont eu une carrière en dents de scie avant d’effectuer un gros revival dans les années 2000. Ils n’ont jamais rien perdu de leur verve, ni de leur côté théâtral et encore moins de leur coté burlesque, qui font que je les ai toujours considérés comme les Cramps français.

Avec ce nouvel album : « Under the creole moon », ils prennent un nouvel élan. De plus cette tournée symbolise le 30ème anniversaire du groupe, par conséquent on se doutait bien qu’ils n’allaient pas nous délivrer une set liste à deux balles, mais qu’ils allaient mettre le paquet.
Effectivement, ça a été énorme. Mat était totalement déchaîné et a passé la moitié du concert en calcif léopard. Je vous jure qu’à des moments j’ai eu la vision de Lux Interior sur scène à travers Mat, tant ce dernier était quasi en transe.

Je vous rassure, les autres membres des Washington Dead Cats n’étaient pas en reste non plus. The Duke a fait péter des riffs d’enfer sur sa gretsh, assurant le chant additionnel en compagnie del Guanako à la basse. Seaweedyo à la batterie a du avoir mal aux bras après le concert. Pour la section cuivre et bois, Angela est à la trompette et Kallhim GG au sax.
La belle Angela nous fera même profiter sur un titre de sa voix de velours, un peu blues, un peu jazz.

Les Wash ont chauffé à blanc la scène du CCO. Malgré tout ce qu’il s’est passé, ils sont venus et croyez moi ils n’ont pas fait le voyage pour rien. Nous avons pris du rock’n’roll plein la tronche jusqu’à l’overdose.
Les Wash sont quand même revenus pour un rappel de deux titres mais n’ont pas eu le loisir de continuer plus longtemps, les horaires du CCO étant ce qu’ils sont.
Au final, une énorme soirée de résistance en mode rock’n roll, pleine d’émotion intense et d’humilité.

Encore merci aux groupes de s’être déplacés compte tenu du contexte dramatique et tendu des deux derniers jours.
Un immense merci à Jessica et son association Freaks Factory pour avoir convié Pavillon 666 à ce concert désormais mythique et surtout pour ne pas avoir jeté l’éponge et d’avoir maintenu ce concert contre vent et marée, rien que pour montrer aux ordures qui nous menacent et nous haïssent, que nous ne changerons pas notre manière de vivre.

Cette chronique est tout particulièrement dédiée aux nombreuses victimes qui sont tombées sous les balles de la haine le 13 novembre 2015 dans la salle du Bataclan à Paris.
For those about to rock, we salute you…








 


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