Le château de St-Anin à Feyzin (près de Lyon) était un lieu de rassemblement des rockers et métalleux de la région Lyon-St-Etienne ce Vendredi soir 20 Novembre à l’appel des organisateurs membres du groupe Corkage en l’occurrence.
Ici pas de couvre-feu, pas de voisinage immédiat donc les concerts « qui font du bruit » peuvent s’y dérouler en toute quiétude. Et ce soir 6 formations venues de Lyon et de St-Etienne vont se défouler sur scène tels, BURDEN DOWN, CORKAGE, DEADLYSINS, KERNEL PANIK, SORASTRELLA et MYTHARK. Place donc dès 20 heures au rock, stoner, thrash, death et black dans une bonne ambiance créée par la « famille métal » encore une fois.

Cette soirée débute avec la prestation d’un groupe qui m’est inconnu mais qui va retenir toute mon attention. Il s’agit de BURDEN DOWN de Lyon, un quatuor rock/métal avec un fort penchant stoner. Les envois sont plombés par un duo basse/batterie à toute épreuve, énergique en diable. La voix est « râcleuse » et les riffs arrachent bien, que demander de plus ? Ce groupe récemment formé n’a encore que peu de concerts à son actif mais fait preuve d’une aisance redoutable en live, on aime tout simplement, belle découverte donc.

C’est CORKAGE de Lyon, dont les membres sont aussi organisateurs de la soirée comme dit plus haut, qui prennent la suite dans cette belle et grande salle avec des plafonds « à la française », château oblige !
Le quintette n’est pas Belge mais semble « avoir la frite » ce soir. Il balance le son sans attendre devant un public de connaisseurs et de curieux. Le groupe s’est « auto-étiquetté » death/grunge, alors est-ce l’un ou l’autre de ces styles qui domine. Pas vraiment car Amine le chanteur est bien dans ses « growls » et derrière lui riffs et soli aventureux sont plus ambiancès rock, grunge si vous voulez.
En tous cas la sauce prend bien, les compositions de leurs albums sont toujours intéréssantes en live où elles prennent toute leur dimension c’est un fait. Corkage a su créer son propre style, peut-être complexe au premier abord, mais procurant une ambiance particulière depuis des arpèges progressifs jusqu’aux déchainements thrash/death qui renversent tout. Et là leurs titres travaillés sont très appréciés, plus amplifiés que sur leurs enregistrements dont le son s’était révélé un peu faible sur les bords. Alors là ce soir ce fut une démonstration sans faute de leurs possibilités, bravo !

Les thrashers fous de Lyon DEADLYSINS ne sont pas venus ce soir à St-Anin pour rigoler (un peu quand même), mais pour nous balancer dans les dents leur thrash old-school sans concession avec un son à décorner un bouc en rut.
Mat en fait des tonnes sans lâcher son pied de micro qu’il remue dans tous les sens et nous provoque avec sa voix rauque passée au « débouche-évier ». Les twin-guitaristes, Laurent K et Laurent B rivalisent de riffs décapants, Lambert fait ronronner sa basse et Xavier (also HYSTERIA) cogne fort pour le plaisir de tous.
Le gang des Lyonnais va piocher dans sa discographie (Old-School, Dementia et Anticlockwise ) les compositions percutantes en live comme les récents « Trashing Metal Anticlockwise » et « In Praise of Haermorrage », mais aussi dans le plus ancien répertoire comme « Cannibal Holocaust » et l’écrasant « D.E.P.C. ».
Alors l’ambiance en est à son comble avec le set des Deadlysins, encore un set de tueurs à leur actif, ce fut excellent tout simplement (qui a dit comme d’habitude ?).

Changement de groupe, changement de style avec les Stéphanois de KERNEL PANIK qui « osent » nous proposer un rock aux textes en français.
Alors de suite nous pensons à Lofo puis plus profondément à No One Is Innocent. Mais ce ne sont que des fils conducteurs pour vous amener aux compositions particulières de cette formation et leur univers musical où se côtoient profondeur poétique et déluge métallique dans une ambiance surprenante bien maîtrisée qui vous tient en haleine.
Alors, rock prog, métal alambiqué, rock gras et consistant ? Un peu de tout cela en fait. Car Kernel Panik ne ressemble à aucun autre groupe du rock à la française des 90’s et l’on apprécie les textes de ces compositions qui ne peuvent qu’exploser en live dans un déluge rythmique et guitaristique, une main de fer dans un gant de velours pourrait-on dire. Pourquoi pas, en tous cas mention très bien pour leur set qui en a surprit plus d’un dans le bon sens du terme évidemment.


Restons dans un domaine rock/métal particulier avec SORASTRELLA de Lyon/St-Etienne.
Sorastrella, c’est du « brewtal rock » selon la définition de leur musique. Soit, mais encore, vous qui n’avez jamais écouté les compositions de ce groupe atypique, ni même assisté à l’une de leurs démonstration en concert vous voulez savoir.
Vous prenez une chanteuse à voix claire, un bassiste venant du death, deux guitaristes éprouvés et un batteur très présent qui interprétent des textes puissants flotants sur une mer démontée avec le but d’instaurer une ambiance particulièrement changeante, vous mélangez le tout et vous obtenez le son Sorastrella. Difficile pour moi de vous décrire en détail leur démarche, le mieux ce serait…que vous assistiez et participiez à l’un de leurs concerts, pour apprécier (ou pas) leur style, si style il y a bien entendu. Mais ce Vendredi soir à St-Anin nous avons largement apprécié et ce fut bien, même très bien, tout simplement.


Afin de terminer en beauté cette troisième édition de la Dark Souls Night III il convenait de voir la prestation d’un groupe de black/death symphonique. Ce fut donc MYTHARK de St-Etienne qui fut chargé de clôturer cette soirée.
Voici déjà 4 années que cette entité nous propose ses compositions influencées par des mythes et légendes et par la littérature de Dante Alighieri et H.P Lovecraft notamment.
Passionis le chanteur porte bien son nom au vu et à l’écoute de ses prestations vocales enflammées. Un guitariste, un bassiste et un batteur donnent vie à leurs titres sur fond de claviers samplés qui apportent une certaine profondeur et le côté symphonique voulu par leurs compositions. Le groupe semble très motivé en live, il se donne à fond, passionnément !
Il nous fera profiter notamment des compositions de leur premier EP « The Art Of Myths ».
Je n’ai pu rapprocher leur démarche, comme je le fais souvent, d’aucun groupe de black qui les aurait influencé. Alors, malgré un travail à effectuer au niveau de la voix, je pense que cette jeune formation peut nous surprendre à l’avenir, pourquoi pas !


Cette soirée conviviale placée sous le signe de l’eclectisme rock/metal fut donc une réussite assurément. Organisation au top (merci à l’orga), public ayant répondu présent, ambiance bien sympathique, groupes amicaux, tout cela a donc contribué à la réussite de cette nuit métallique, vivement une 4ème édition de cet accabit !