CHRONIQUES DE CONCERTS

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GHOST
Avec : Dead Soul01, Ghost02
Date du concert : 24-12-2015  
Lieu : Le Radiant - Caluire [ 69 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://lasasconcerts.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 01 décembre 2015 - Chroniqueur : Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat  


Voici enfin une date que j’attendais non pas comme le messie car vu le contexte ce serait déplacé, mais plutôt avec une impatience démoniaque.
Pour moi c’était en effet un baptême du feu car je n’avais jamais eu la chance de voir Ghost auparavant et je piaffais d’envie de voir ce groupe devenu désormais mythique depuis longtemps.

Mais tout d’abord intéressons nous à cette première partie qui visiblement ne doit pas intéresser grand monde puisque je suis le seul dans le pit photo.
Le trio suédois des Dead Soul n’ont pas choisi le concept le plus simple de la musique. Ils fonctionnent en trio avec un chanteur et deux guitaristes qui tripotent aussi du clavier et même plutôt bien.
Une chose qu’il faut immédiatement reconnaitre, c’est que les bonhommes ont sacrément du talent et délivrent une musique plutôt sobre et très brute de décoffrage.
Leur musique est très mélodique et surtout très au point. N’oublions jamais que dans le concept du trio on a rarement le droit à l’erreur.
Ils cultivent un côté planant aussi bien qu’hypnotique et sur scène ils sont relativement prenant. Le chanteur à une voix assez profonde et les deux gratteux font preuve d’un gros niveau.
Les lignes mélodiques sont particulièrement belles et pas du tout sirupeuses ce qui est agréable. Les solos qu’ils échangent tout au long du set ne manquent pas de technique et sont magnifiques.
Même s’ils sont peu nombreux sur la scène, ils déploient vraiment du jeu et on se laisse très facilement embarquer par cette musique très aérée qu’ils pratiquent avec beaucoup de talent.

Après un excellent set, les Dead Soul s’éclipsent pour laisser la place au changement de plateau qui fait l’objet d’un sacré remue ménage car la scène des suédois tient un espace considérable.
En effet, lorsque l’on joue à six sur les mêmes planches avec une mise en scène du feu de dieu où la distribution des rôles et des postes est particulièrement précise, il faut se montrer patient avant que tout soit calé au micron.

Aux abords du pit photo ça s’échauffe. La horde des photographes est arrivée au pas de charge et attend déjà dans les starting blocs.
L’obscurité totale tombe sur le Radiant. Puis des jets de lumières percent peu à peu l’obscurité inondant la scène d’une clarté sépulcrale sur un fond de musique liturgique.

Les Ghouls sont les premiers à rentrer en scène dans cette pénombre et lorsque la lumière se fait, c’est Papa Emeritus III qui apparait dans ces light teintés de ténèbres et nous savons d’ores et déjà que la grande cérémonie à déjà commencé.

Les cinq Ghouls qui composent l’ensemble des musiciens du groupe sont absolument magnifiques avec leurs masques qui les font plus ressembler à des sortes de gargouilles plutôt qu’aux goules de la mythologie arabe qui ont plutôt une apparence féminine ou animale.
L’un est au clavier, un autre à la batterie, un à la basse et deux aux guitares. Tous vêtus dans le même styles, il est difficile de les distinguer les uns des autres s’ils n’ont pas leurs instruments.
Ils sont d’un excellent niveau et rivalisent de virtuosité quant à l’exploitation de leur instrument.

Seul problème au Radiant ce soir, le son ce n’est pas franchement ça. Si d’un côté nous avons affaire à un véritable déluge de lumière qui rend le spectacle absolument magnifique et époustouflant, niveau son ils se sont un peu mélangé les pattes tant et si bien qu’il est impossible de discerner le son des deux guitares. On entend trop la basse et la voix de Papa Emeritus III est hyper métallique et traîne atrocement sur les « ccchhhhe » et ça, c’est digne de l’inquisition comme torture.

Mise à part ces quelques détails le show est totalement énorme. Les membres de Ghost sont sans cesse en mouvement et alternent leurs emplacements sur la scène du Radiant telle une chorégraphie. Tout l’espace est occupé en permanence tant et si bien que l’on dirait qu’ils sont une véritable horde sur les planches.
Les échanges rythmiques et solos entre les guitaristes sont non seulement précis et d’une grande qualité mélodique, mais il en va de même lorsqu’ils jouent les même lignes ensemble dans un chorus assez époustouflant.

La silhouette sombre de Papa Emeritus troisième du nom, se déplace majestueusement sur la scène au travers des jeux de lumières hypnotiques, de fumées d’encens liturgiques, devant un magnifique fond de vitraux illuminés de circonstance.
Bien que le groupe ait été formé en 2008, deux Papas Emeritus sont déjà passés par là, figeant leur empreinte vocale au sein de l’histoire musicale de Ghost.

Le dernier Papa Emeritus, qui a du surgir dans entrailles de l’enfer suite à une élection soldée par une fumée noire, est un chanteur totalement charismatique.
Bien que son contact avec le public soit très proche et parle souvent de sexe, il n’en reste pas moins un frontman tout à fait étonnant, possédant une voix de glace taillée pour la cold wave.
Vêtu de ses habits liturgiques sombres et de sa tiare, sa présence est très forte et assoit une personnalité d’une force monumentale. On ne peut pas rester insensible, surtout lorsqu’il se penche cash vers vous lorsque vous êtes en train de le photographier.
Bien plus qu’un pape, je retrouve plutôt en lui cet effet de prêtre obscur, dominateur et sombre prêt à capturer votre âme si vous la laissez un peu trop trainer dans son sillage.

Personnellement, la musique de Ghost pour moi n’est pas métal ou doom metal ou tout de que vous voulez. Elle se situe à différents carrefours de la musique dont elle tend à récupérer ce qu’il y a de plus froid pour en faire quelque chose de majestueux car il faut bien le dire, leur show est résolument majestueux.

A les écouter avec beaucoup d’attention, je retrouve des teinte progressives, cold wave, folk, vieux hard rock des années ’70 à la Rush. C’est plein de petites choses comme ça qui font que leur musique est captivante et passionnante.
Et on peut le dire sans rougir, c’est un pur moment de rock et de plaisir partagé entre le groupe et le public de Ghost qui s’avère d’ailleurs très éclectique. Pour une fois il n’y a pas vraiment d’étiquettes ni de marque de fabrique et cela change de bien des concerts où tout se ressemble.

Le mythe du groupe qui se veut occulte et satanique est particulièrement bien assis et le public aime ça, tant et si bien qu’il en redemande.
Après nous avoir régalé des titres de leur dernier album « Meliora », ainsi que des titres des deux précédents, agrémentés d’une superbe session acoustique, les Ghost vont prendre congé et finiront en apothéose sur un dernier chef d’œuvre où les light soudain s’éteindront alors que la musique continue et là d’un seul coup d’un seul, le Radiant s’illumine, la scène reste dans l’obscurité, ils ont bel et bien disparu tels des spectres.

Un immense merci à La SAS Concerts, ainsi qu’à Oliver de Replica Promotion pour avoir eu la gentillesse de convier Pavillon 666 à cet évènement exceptionnel.
Merci également au Radiant qui nous a une fois de plus accueilli entre ses murs pour partager les affiches magnifiques qu’ils ont coutume de recevoir dans leur superbe salle.












 


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