CHRONIQUES DE CONCERTS

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BEHEMOTH
Avec : Behemoth, MGLA, Secrets of The Moon
Date du concert : 28-10-2016  
Lieu : Transbordeur - Lyon [ 69 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/slhproductions  
Interview :  
   
Date de la chronique : 30 octobre 2016 - Chroniqueur : Chart - Photographe : Chart https://www.facebook.com/chartlivephotography  


Visiblement le black metal n'est plus aussi underground qu'il a pu l'être à ses débuts. En effet, le concert de ce soir a été programmé dans la salle du Transbordeur. Le dernier passage de BEHEMOTH avait été programmé au CCO. Mais justement, il s'agit d'un concert de BEHEMOTH et ce groupe n'a fait que prendre de l'ampleur depuis la sortie de « Evangelion » en 2009. Il faut dire que cet album a marqué un véritable tournant dans la carrière du groupe et l'a propulsé là où il devait se retrouver. La bande à Nergal était prête à gravir cette ascension, le public aussi puisque aujourd'hui BEHEMOTH n'a aucun mal à remplir cette salle du Transbordeur.

Ce sont les allemands de SCRETS OF THE MOON qui ont l'honneur d'ouvrir cette soirée. Le style est particulier et relativement proche du doom ou du post rock. On joue évidemment sur la lourdeur et l'ambiance avec un chant clair prenant. Afin d'en rajouter un peu sur l'ambiance, SECRETS OF THE MOON a droit à des lumières bleues très basses. Dommage car on ne voit pas grand chose mais cela n'enlève rien à la musique du groupe qui elle est très prenante. On est aussi un peu loin de l'époque où les plateaux proposés étaient cantonnés à un seul style. Aujourd'hui nous avons droit à un peu plus de diversité et à quelques découvertes qui valent le détour. SECRETS OF THE MOON est incontestablement une bonne découverte.

Cela fait 16 ans que MGLA s'est formé à Cracovie en Pologne mais seulement 8 ans que le groupe nous propose des albums. MGLA a pris son temps avec 3 albums, en 2008, 2012 et 2015. C'est sous la forme d'un duo que le groupe fonctionne en studio mais lorsqu'il s'agit de se produire en concert, on retrouve deux musiciens supplémentaires à la basse et à la guitare. C'est souvent le cas dans les groupes de black metal. MGLA est un retour évident aux racines du black metal norvégien. Cela paraît tellement fou de les voir se produire sur une si grande scène quand on pense aux petites scènes qu'ont du se farcir ces groupes il n'y a pas si longtemps. Mais cela fonctionne à la perfection au Transbordeur. Le son est impeccable et la touche visuelle tout autant. En effet, les musiciens jouent avec le visage dissimulé par une sorte de foulard noir. Aucune chance d'identifier qui que ce soit de cette manière. Capuche et perfecto en cuir viennent compléter cet accoutrement simple mais efficace. On a vite fait de rentrer dans l'ambiance et de se plonger dans cette musique prenante. J'ai toujours trouvé que le black metal pouvait avoir des aspects assez oniriques. MGLA vous prend aux tripes et vous embarque dans leur univers pour un concert unique et franchement intéressant. Un groupe à suivre de très près.

L'histoire de BEHEMOTH c'est l'histoire d'un groupe qui au fil du temps prend de plus en plus d'ampleur et cela fait 25 ans que ça dure. A la sortie de « The Satanist » en 2014, le groupe jouait encore dans des salles de moyenne importance mais avec deux ans de plus, le groupe continue d’asseoir sa popularité. Et pourtant tout a bien faillit s'arrêter avec la maladie de Nergal en 2010. Le groupe tarde alors à sortir un nouvel album car après la guérison de son chanteur guitariste emblématique, c'est au tour du batteur Inferno de tomber malade. Finalement paraît en 2014 « The Satanist » et s'ensuit une tournée qui se prolonge encore aujourd'hui. Le groupe ayant frôlé la disparition, on se doute que les fans et le public metal s'est intéressé d'un peu plus près à BEHEMOTH. Cela a eu un effet sur la perception du projet et lui a redonné un côté bien plus humain. Dans tous les cas, BEHEMOTH est un monstre du metal qu'il faut à tout prix voir sur scène. Après une rapide introduction pour se mettre dans l'ambiance le groupe arrive avec l'écrasant « Blow Your Trumpets Gabriel ». Avec ses riffs lourds du début, on se plonge doucement dans cette ambiance pesante. La mise en scène et les lumières sont proprement hallucinantes, dignes des plus grands. C'est un point fort que le groupe a toujours su développer et qui tout le long du concert me laisse admiratif. Il n'y a rien à dire, des shows d'une qualité visuelle telle que celle-ci sont d'une rareté absolue. Mais avec un univers tel que celui-ci, il faut développer ces aspects là. Cela fait toute la différence et le groupe l'a parfaitement compris. On en revient à notre set-list et après une entrée en matière dans la lourdeur, BEHEMOTH nous offre un « Furor Divinus » d'anthologie suivi d'un « Messe Noire » tout aussi furieux. Le groupe maîtrise parfaitement son propos et ses riffs diaboliques. La musique peut paraître complexe mais ne manque pas de mélodies entêtantes sur un fond de brutalité intense. Les titres s'enchaînent à toute vitesse avec des perles comme « Oro Pro Nobis Lucifer » en suivant logiquement l'album « The Satanist » jusqu'au très puissant « O Father O Satan O Sun ! » qui fini d'achever tout le monde avec bien entendu les masques en fin de morceau qui viennent encore une fois confirmer cette exception visuelle dont le groupe a le secret. Après une courte pause pour bien marquer la séparation entre l'interprétation live de l'album « The Satanist » et la suite, BEHEMOTH revient sur scène pour une série de titres qui constitue l'essentiel en 5 actes de la musique du groupe. On commence naturellement avec l'énorme « Ov Fire and the Void » qui longtemps a ouvert les concerts du groupe. Plus brutaux mais tout aussi incontournables les excellents « Conquer All » et « At The Hand ov God ». On ne peut échapper dans un rappel tel que celui-ci à « Slaves Shall Serve » qui a marqué durablement tous ceux qui ont écouté et apprécié l'album « Demigod » en 2004. Le groupe finit en beauté avec le plus vieux de ses titres joué ce soir, « Chant For Eschaton 2000 » sorti en 1999 sur « Satanica ». Une manière très vivace de remercier et saluer le public de ce soir.

Il aurait été très dommage de rater cette soirée. BEHEMOTH devient de plus en plus incontournable dans le milieu du metal et un show comme celui-ci, on n'en voit pas très souvent. On remercie bien entendu SOUNDS LIKE HELL pour sa programmation de qualité. On les salue aussi pour avoir réussi à monter un concert comme celui-ci dans une grande salle à Lyon et on leur en souhaite plein d'autres !







 


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