Rien n’était trop grand à Grenoble semble-t-il pour accueillir la date de la tournée actuelle de KREATOR, SEPULTURA, SOILWORK et ABORTED. C’est donc au Summum qu’a eu lieu cet événement mercredi dernier 22 Février. Alors oui nous pouvons parler d’événement dans le Sud-Est avec cette affiche brutal metal organisée par nos amis de Metallian productions, cette soirée va nous le prouver.

Mais avant il faudra attendre l’heure fatidique d’ouverture des portes à 17heures 45 afin de pouvoir pénétrer dans les lieux et vite se scotcher aux barrières de sécurité car à 18heures 10 le premier groupe d’ouverture, en l’occurrence ABORTED, va lancer le débat dans un brouillard rouge sang c’est le moins que l’on puisse dire pour ces afficionados Belges du brutal death/gore.
Pas de « moules-frites » au menu mais de sombres cadavres sur scène en fond d’écran qui accueillent « Svencho » et sa bande. Aborted n’est pas venu ce soir à Grenoble pour enfiler des perles mais pour nous présenter à sa manière son nouveau « méfait » intitulé « retrogore ». Et si après un certain « adoucissement » au milieu d’une carrière de plus de vingt ans d’âge, nos bouchers belges favoris sont rentrés à nouveau dans leur « archaic abattoir » » et sur scène cela se sent, cela se ressent l’ayant déjà constaté pour ma part lors de leur prestation l’an dernier au Metaldays en Slovénie. Ce soir malgré un set assez court, Aborted ne va pas se contenter de « bourriner » avec du grind classique, mais nous faire profiter de compositions où les riffs et soli qui tuent sont techniquement éprouvés, alors nous avons dégusté dans tous les sens du terme, seul reproche les lights bien pauvres (ou leur absence) ce qui sera vrai pour le groupe suivant également.
Set-list : divine impediment, cadaverous banquet, meticulous invagination, retrogore, coffin upon coffin, termination redux, bit by bit.

Ce groupe qui prend la suite à 19heures n’est autre que SOILWORK de Suède avec une navigation dans les eaux troubles du death mélodique et du thrash, entre agressivité soudaine et voix claires mélancoliques. En vérité Soilwork même après une carrière assez longue et une discographie longue comme le bras se cherche toujours un peu, mais au final nous présente un certain metal reconnaissable entre mille qui a ses fans ultimes n’en déplaise à tous ceux (dont je fais partie) qui n’arrivent pas à adhérer pleinement à leur démarche.
Mais rendons à César ce qui est à César, ce soir les Suédois nous ont offert un show très intéressant à tous points de vue, tenue de scène, technique des musiciens et set-list bien formulée, nous n’en demandions pas tant !
Set-list : the ride majestic, nerve, rise above the sentiment, bastard chain, the living infinite, the chainheart machine, two lives worth of reckoning, late for the kill- early for the slaughter, stabbing the drama.

Et maintenant laydies & gentlemen voici SEPULTURA « do brasil » avec le géant Derrick, le guitariste Andreas (super amigos), le bassiste Paulo et le jeune prodige Eloy derrière les fûts.
Un Sepultura que l’on ne présente plus et qui fait toujours (ou pas) l’unanimité même après le départ des frères Cavalera, max et Igor, mais nous pourrions en discuter durant des lustres. Tout ce que je vois et entends continue à être bon à prendre notamment avec les titres de leur dernier opus en date « machine messiah ». A condition bien entendu d’être ouvert d’esprit car Andreas Kisser a composé du différent, de l’original qu’il faudra peut-être « digérer » par la suite.
Alors en attendant, comme ce soir, le soufflé prend (ou prend pas), la set-list nous propose du neuf, mais revient bien vite aux classiques que tout le monde connait et a envie d’écouter en live afin de se remémorer un certain passé disparu à jamais.
Moi qui est toujours été un inconditionnel du groupe depuis ses débuts, je dois avouer que ce soir le cœur n’y était pas et j’ai trouvé la prestation de nos amis brésiliens un peu fade à part les effluves d’une batterie monstrueuse, est-ce grave docteur thrash ?
Set-list : I am the enemy, phantom self, choke, desperate cry, alethea, sworn oath, inner self, resistant parasites, refuse/resist, arise, ratamahatta, roots bloody roots.

Le moment attendu avec impatience semble-t-il par le public, c’est l’arrivée des vétérans du thrash Teuton KREATOR. Une arrivée qui se fait avec l’envoi dans la salle de milliers de rubans, il neige dans le Summum ce soir. Afin de nous présenter son nouvel album « gods of violence » sur scène, la bande à Mille Petrozza a mis les petits plats dans les grands afin de nous offrir durant une heure et trente minutes un show enflammé avec fumée, pyrothechnie à tous les étages, projections violentes en fond d’écran etc, etc…
Si Kreator tiens toujours le « haut du pavé » dans le thrash Européen c’est qu’il a su nous cuisiner (sic, Mille) une recette faite de mélodies grinçantes et l’agressivité assumée de ses débuts. Et ça marche, preuve en est ce soir où le quatuor Allemand nous en a mis plein la vue (et les oreilles), la qualité étant toujours d’actualité, présence scénique en bonus, mais jusqu’où vont-il aller après plus de 30ans d’activité ?
Pas de risque de monotonie ici, leur thrash passe comme une lettre à la poste, ici monsieur on sait varier les plaisirs, c’est le grand frisson. Du coup le temps a passé trop vite, leur show actuel est tout simplement immanquable, car même après avoir vu et revu ce combo depuis des lustres vous êtes à nouveau surpris dans le bon sens du terme. Je n’irai donc pas par « 4 chemins » en vous disant que ce soir Kreator a démonté le Summum de Grenoble avec une prestation d’anthologie, un régal mes amis métalleux vous ne pourrez pas dire le contraire !
Set-list : hordes of chaos, phobia, satan is real, gods of violence, people of the lie, total death, phantom antichrist, fallen brother, enemy of god, from flood into fire, world war now, hail to the hordes, extreme aggression, civilization collapse, violent revolution, flag of hate, under the guillotine, pleasure to kill.

Après ce raz-de-marée métallique de Grenoble du 22 Février 2017, il ne me reste qu’à remercier Metallian Productions pour son « à propos », les 4 formations qui ont « brûlé » la scène du Summum (il y avait longtemps) et merci bien entendu à la fidélité du public metal cela va de soi.