Ne boudons pas notre plaisir... L'affluence de ce vendredi soir est celle d'un club de blues ou de jazz. La salle semble terriblement vide mais ceux qui sont venus, vont conserver un souvenir impérissable du spectacle proposé.

L'entame démarre par les franciliens de Wakan Tanka. Sous la forme d'un trio, les musiciens distillent un rock électro atypique teinté de guitares saturées et imposantes. L'atmosphère est proche du domaine stoner rock, que de celui du thrash. Le groupe envoie des assauts tout au long de son show de part son guitariste, vocaliste au jeu aussi posé qu'engagé, évoluant au gré du rythme. Ses compères organisent le mouvement part la tenue du groove et l'assistance des claviers pour suppléer à la basse absente dans le format du groupe. Ces derniers viennent enrichir les ambiances par des nappes subtiles et placées sans excès. La découverte est intéressante et demande un peu plus de maturité, toutefois le trio a parfaitement emmené le public dans son univers.

Oubliez tout ce que vous connaissez déjà, et apprenez à connaitre Sate... Venue de Toronto, la frontwoman est en mesure de vous conduire dans des univers issus de Tina Turner pour l'énergie dissipée tant dans la prestation que dans la puissance vocale, de Grace Jones par son aspcet excentrique, de Skin (Skunk Anansie) part sa contre-verse vocale pouvant mêler, moduler la rage et la douceur. Sate offre un spectacle riche et intense tout au long du set, la vocaliste sait faire le show, sait s'investir et ne conçoit pas l'économie. Pourtant la faible assistance aurait pu agir sur son comportement, mais nous sommes loin de set en roue libre. Les musiciens qui l'accompagnes suivent le même mouvement et s'associent à la prestation de Sate autant que possible. La musique proposée évolue dans une tendance rock blues rehaussée d'une atmosphère soul, funk. Comme évoqué en amont, on ressent des thèmes influencés par Tina Turner, Sly & The Family Stone, Funkadelic, Skunk Anansie... voire par instant Black Sabbath, formation qui sera reprise en fin de concert au travers de "War Pigs".
Sate a su mettre le feu et en émois les amateurs, curieux présents dans la salle. Sate demande d'être revu dans des circonstances plus fournies. Car Sate ne fait pas dans la demi mesure à l'égard des références annoncées précédemment.

Saluons avec mérite, l'Empreinte pour avoir positionnée dans son agenda cette soirée riche en couleurs musicales et en émotions. Les absents devront patienter pour découvrir une formation atypique qui réunie dans ses compositions toute la signification du mot Rock'n'roll.