Ce n’est pas parce que c’est l’été et qu’on pourrait être plus à l’aise à se dorer la pilule sur la plage qu’on ne peut pas braver la chaleur d’une bonne salle de concert, surtout quand un groupe aussi prestigieux que Death Angel, vous fait l’honneur de sa présence.

Ces vieux briscards du thrash metal sont actuellement en tournée estivale marathon à travers l’Europe, tournée qui ne compte que 2 passages en France : Paris et Nantes, alors les rater aurait été franchement dommage. Surtout que les Américains sont accompagnés de deux belles formations avec les Nantais de Malkavian et les Canadiens d’Oni qui reviennent en France après leur passage remarquable en première partie de Children of Bodom en début d’année. Pour résister à ces conditions climatiques et à ce déferlement de décibels, il faut s’hydrater et rien de telle qu’une bonne bière à la main pour entamer cette soirée placée sous le signe du thrash metal.

20h30 pétante et Malkavian prend place sur la scène du Ferrailleur, ou plutôt doit jouer à Tetris pour pouvoir se positionner tant la place, en raison de la présence de la batterie de Death Angel , est limitée, ne laissant guère plus qu’un mètre cinquante de profondeur et dont le tiers est déjà occupé par leur propre set de batterie. Peu de mouvement possible donc, mais cela n’empêche pas Romeric et sa bande de délivrer un show impeccable, avec des morceaux principalement issu de leur très remarqué dernier album en date « Annihilating the Shades ».

Si le public semble un peu froid durant leur prestation, les Nantais sont bien en place et apprécient clairement d’ouvrir pour des légendes comme Death Angel.

Set list Malkavian :

Resurgence – Out of Madness – Ruins – KBA - Encryption Process – Altar of The Damned

On passe ensuite à Oni et comme je l’avais dit plus haut, ce groupe débarque presque de son Canada avec une formation en 2014 et un album pour faire une grosse sensation lors de leur tournée avec Children of Bodom. On devrait plutôt les appeler Ovni tant leur metal progressif aux accents death djent moderne vient soufflé un beau vent de fraîcheur sur le public du Ferrailleur. Il n’y a vraiment rien à dire, cette petite notoriété qu’Oni est en train de se faire est largement méritée et cela ne me surprendrait pas de réentendre parler d’eux dans les années à venir.

Une des originalités de cette formation est de compté dans ces rangs un joueur de xylosynthé, qui armé de ses quatre baguettes remplace à merveille n’importe quel claviériste. Le gars est particulièrement impressionnant et rajoute un réel plus à la prestation scénique du groupe. Et l’imposant instrument ne facilite pas la tâche des musiciens qui se retrouve à devoir jouer les uns sur les autres tant l’espace restant est exigu.

Toujours en quête de nouveauté et de groupe intéressant, Oni aura été une belle découverte pour moi et certainement pour une bonne partie du public présent. Un groupe à suivre de près.

Setlist Oni
Spawn and Feed – The Science – The Only Cure – Barn Burner – Coast to Coast

Les cervicales sont maintenant prêtes pour accueillir un des groupe majeur de la scène thrash US et heureusement car la bande de Rob Cavestany et Mark Osegueda va tout faire pour les mettre à rude épreuve. Ça commence avec un direct dans le foie avec le mix ultra violence/ evil priest qui est l’entame habituel du groupe depuis la sortie du dernier album. Un titre bien rapide et bien puissant histoire de se mettre dans le bain. Un premier morceau finalement trompeur sur la teneur de la set list proposée par Death Angel, le groupe préférant privilégier les trois dernier albums en date. Un choix qui pourrait déplaire aux fans de la première heure, mais qui est finalement assez représentatif de l’humeur et du line-up actuel du groupe. On pourra tout de même entendre quelques titres plus anciens avec « Kill as One » ou «  Seemingly endless time ».

Côté prestation, c’est impeccable. Le combo dégage une présence indéniable et prouve à toute l’assistance qu’il est clairement un des maîtres du genre thrash metal dont le talent et l’expérience ne sont pas à remettre en cause. Mark Osegueda est tellement survolté qu’il est difficile de le suivre tellement il arpente la scène de long en large, jouant régulièrement avec ces compères Rob Cavestany et Ted Aguilar. Will Carroll, maître des fûts, martèle son instrument de la plus vive des façons (et ce sera la première fois que je verrai un batteur distribuer des baguettes cassées en fin de set). Le bougre est une vraie brutasse.

Le public est chaud bouillant, applaudissant et se bousculant pendant toute la durée du show. Encore un concert, où on pourra compter ces nombreux bleus en fin de soirée.

Le temps passe très vite et c’est sans se rendre compte qu’arrive les derniers morceaux, « Relentless Revolution » de l’album de 2010 et on terminera sur « The Moth », une des morceaux phare de « The Evil Divide ».

Véritable rouleau compresseur, Les Américains n’ont pas failli à leur réputation de bête de scène, offrant aux Nantais un pur moment de thrash sans concession et donnant une bonne dose d’énergie et de bonne humeur pour le reste de la nuit. On retrouvera sûrement une partie de ce public avide de son lors du prochain passage de Death Angel, en décembre, en première partie de Testament au Stéréolux.

The Ultra-Violence / Evil Priest - Claws in So Deep - Left for Dead - Son of the Morning - Father of Lies - Caster of Shame - Thrown to the Wolves - Seemingly Endless Time – Breakaway – Lost - Falling Off the Edge of the World (Black Sabbath cover) - Kill as One - Relentless Revolution - The Moth