CHRONIQUES DE CONCERTS

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PANIC FEST 3
Avec : Goatfather, le reparateur, maid of ace, landmvrks, lost society, the mahones, the arrs, still counting
Date du concert : 22-07-2017  
Lieu : Open air - St-Felix [ 74 ]  
Affluence : 680  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/PanicFestOpenAir/?pnref=story.unseen-section  
Interview :  
   
Date de la chronique : 02 août 2017 - Chroniqueur : Der.Lehrer - Photographe : Boris Thevenoud  


En Pays de Savoie, ici à Saint-Félix (74), bourgade située entre Annecy et Aix-les-Bains, qui n'a pas entendu parler du Panic ! Fest ? Cette année, on célèbre la troisième édition de cette grand' messe du rock, qu'il s'agisse de metal, de punk ou de hardcore. Les organisateurs, avec à leur tête Thibaud Marin-Cudraz, des gens passionnés dont on connaît la compétence et la rigueur, ont tout fait pour accueillir les artistes et les festivaliers dans les meilleures conditions. Tout a été prévu, calculé, aménagé et cette attention mérite d'être soulignée. Les bénévoles en T-shirt rouge se dévouent pour que chacun profite au mieux de cet événement, lequel se déroule sur une vaste pelouse avec grande buvette, stands de merchandising, vente de jetons etc.

Huit groupes ont répondu à l'appel de Thibaut et Jérémy, quatre groupes français et quatre formations étrangères. Une place de choix a été octroyée au punk-rock avec ses différentes nuances. Honneur à la Région Rhône-Alpes et à sa capitale, puisque ce sont deux groupes lyonnais qui se produiront en début de festival. Autre détail significatif et positif : les horaires prévus seront respectés.

Dès 15h 30, alors que le ciel est déjà menaçant, il appartient au groupe de stoner GOATFATHER (fondé en 2014) d'ouvrir les hostilités, devant un public certes encore assez clairsemé, mais intéressé et curieux. On observe de loin, on se rapproche de la scène et on découvre nos quatre musiciens lyonnais, des artistes chevronnés et visiblement passionnés par leur style, qui nous offriront une belle prestation d'à peine plus d'une demi-heure. La voix profonde et puissante du chanteur, homme avenant et de bon contact, convient à merveille à ce genre de musique. Le quatuor présente quelques affinités avec des groupes comme GENERAL CLUSTER, RED FANG, ELECTRIC WIZARD...Leur album s'appelle « Hipster Fister ».
En guise de conclusion, le frontman brandit un crâne de bouc avant que ne s'éteignent les lumières de la grande scène du Panic. GOATFATHER, quel bon choix pour ouvrir un tel festival ! On les retrouvera avec plaisir au Sylak, dans l'Ain, début août.

Après une pause de vingt minutes, on change de style. Ce sont d'autres Lyonnais qui vont investir la scène, à savoir le fameux duo LES REPARATEURS, adeptes du réalisme dans les textes et de la dérision dans le ton, qui rappellent un peu LES WAMPAS, bref « le meilleur groupe de punk de France ! » Thibaud et Aksel sont des rebelles, des punks, des vrais...qui savent choisir leur vocabulaire. On les aime parce qu'à deux seulement, ils sont efficaces et savent faire bouger le public et transformer la fosse en un aimable champ de bataille. De vrais keupons, vous dis-je, qui se moquent gentiment de la société, de ses travers, de ses vedettes, par exemple : »Ferme ta gueule, Charlotte Gainsbourg ! », « La justice n'existe pas... ». Les punks d'hier et d'aujourd'hui, avec ou sans crête, présents devant la scène, s'en donnent à coeur joie et ne se maîtrisent plus. Nos deux potes de LR auront réussi, en cherchant la complicité avec le public, à réunir et à souder les différentes générations. Bravo les gars !
A 17h 30, les quatre filles de MAID OF ACE, groupe de punk britannique,déclenchent dès leur apparition sur scène, une réaction proche de l'hystérie au sein du public, majoritairement masculin. Quelle présence ! Quelle énergie ! La surprise de la soirée ! « Une virilité féminine ou une féminité virile ? Comme vous voulez... » Oxymore !
On imagine la chanteuse-guitariste qui hurle ses textes, engagée dans un mouvement féministe du côté de Hastings, on l'ignore, mais quel talent et quel charisme !
Le festival bat son plein, dans la fosse désormais bien fournie, c'est la folie. On se déchaîne et, avouons-le, cela fait du bien. On se souviendra de MAID OF ACE.

Une heure s'est écoulée, les Marseillais de LANDMVRKS auront eux aussi quarante minutes pour convaincre ceux qui ne les connaissent pas encore que leur metalcore est bien le meilleur. Ils sont cinq, jeunes, très jeunes, débordant d'énergie, un véritable séisme secoue à la fois la scène et la fosse – et au-delà. Florent, le chanteur et frontman à casquette, a un talent infini et un sens rare du contact avec le public qui, en fait, et c'est mon cas, découvre cette formation dont on entendra parler. On frappe dans les mains, on ne se maîtrise plus, les moins costauds ont intérêt à s'éloigner du centre de la fosse, le moshpit ne fait pas de cadeau... »C'est ça le beat down ? Mais comment ils font pour pas se faire mal ? » s'inquiétait une spectatrice médusée.
LANDMVRKS se produiront le 5 septembre à La Marquise (Lyon).

On en est maintenant à la mi-temps. Les quatre groupes à venir bénéficieront chacun d'une heure sur scène. On ne pourra pas échapper à une averse…
Les jeunes thrasheurs finlandais de LOST SOCIETY -22 ans de moyenne d'âge- ne tarderont pas à déchaîner la foule, eux aussi. Retenez le nom de leur ville d'origine : Jyväskulä, au Nord de Helsinki, non loin du cercle polaire, berceau de nombreux groupes de metal.
Ce quatuor est impressionnant de talent et d'énergie. Une minute passe et déjà un circle-pit géant ! « Oh ! P….n, l'ambiance ! » Le chanteur, fondateur du groupe en 2010 avait 15 ans quand il eut la géniale idée de se lancer dans la musique extrême.
A plusieurs reprises, il s'adresse en anglais au public ébahi pour exprimer son plaisir de jouer en France et son amour pour notre pays. Un joli solo de batterie et un dernier circle-pit mettront un point final au set inoubliable de LOST SOCIETY, formation prometteuse. A suivre et à revoir.

Hélas, vers 21h, une forte averse vient perturber le cours des choses.
THE MAHONES, groupe binational, irlandais et canadien, indifférents à la météo, envoient leurs premières notes. D'emblée on a compris que ce quintette pratique un punk particulier, le celtic punk, avec outre les instruments classiques, accordéon, violon, flûte viennent compléter le tableau et créer une atmosphère festive et bon enfant qui durera tout au long du set. Ce groupe peu connu en France a de nombreux albums à son actif et une longue expérience derrière lui. Seul le batteur, Guillaume, semble plus jeune.
Bravant l'obscurité et la pluie, on pogote et on danse sur la pelouse de moins en moins verte. Il y a un côté plutôt émouvant à observer cette osmose, cette communion fraternelle entre musiciens et spectateurs/acteurs qui rappelle les fest-noz de Bretagne. On aurait bien continué avec THE MAHONES au-delà d'une heure. Et on espère les revoir bientôt dans la région.

Le groupe le plus connu de ce festival et que tout le monde ou presque voulait voir ou revoir s'appelle tout simplement THE ARRS. Vous trouverez ce que signifie cet acronyme. Les Franciliens dont le style a évolué depuis leurs débuts en 1998 -aujourd'hui metalcore, pour simplifier – poursuivent la dernière tournée de leur longue carrière, ils n'ignorent pas que leurs fans et amis dans cette région sont nombreux. La veille encore, ils ont partagé la scène dans l'Yonne avec PARJURE, représentants notoires du beatdown en Haute-Savoie.
Nico, le chanteur charismatique, égal à lui-même, humaniste confirmé qui met en valeur, dans ses textes, le côté positif des gens et des choses, sait se faire aimer du public par quelques phrases bienvenues sur notre société. THE ARRS ont réussi à réaliser la synthèse entre le metal et le hardcore. Nos cinq amis vont tenir en haleine, dans la fraîcheur nocturne,un auditoire acquis à leur cause. Pogos, circle-pits et slams se succèderont à l'envi pendant une heure. Quel punch et quelle gentillesse, ces gars ! Avec une certaine tristesse, on se dit : « Ils vont nous manquer. »
Leurs albums les plus récents sont : Khronos, Soleil Noir.

A minuit, le groupe allemand STILLCOUNTING, venant du Land de Hesse, jouera le rôle de tête d'affiche avec ses effets pyrotechniques, quatre grandes flammes orange sur le devant de la scène. Ce quintette germanique qui se produit pour la première fois en France interprétera à sa manière et avec son talent propre les œuvres des métalleux danois bien connus, VOLBEAT. Au premier abord, il semble qu'ils se distinguent de leur modèle par un « look plus rock » et moins de recherche dans la tenue vestimentaire. Musicalement, et c'est là l'essentiel, on est proche de la perfection, je soulignerai en particulier les qualités vocales du chanteur et la dextérité du jeune batteur. Je crains néanmoins que le public, ou ce qu'il en reste à cette heure tardive, n'ait pas apprécié à sa juste valeur les qualités de ce « Tribute To Volbeat ». Ce serait dommage.
En effet, il va être une heure du matin et des dizaines de personnes enchantées de ce qu'elles ont vu et entendu, mais fatiguées, ont déjà quitté le site du festival. La fête touche à sa fin.


On se souviendra du PANIC ! FEST 2017, selon moi, celui qui mérite la meilleure note. Il aura réussi à attirer une affluence nettement supérieure à ce qu'elle fut en 2015 et 2016 (environ 680 entrées). Ce fut aussi un succès sur le plan humain, sans le moindre incident à ma connaissance, grâce à la bonne humeur et au sens de la solidarité de tous et de chacun.
Il convient de remercier et de féliciter Thibaut et son équipe qui ont eu le souci de composer une affiche de qualité, à la fois éclectique et originale. On y a découvert des groupes prometteurs, retrouvé avec un vrai bonheur, d'autres formations plus « classiques ». Jeunes et anciens ont été dans l'ensemble ravis de ces dix heures passées au PANIC ! FEST. Des amitiés s'y sont nouées, respect et fraternité entre les gens, voilà des valeurs à entretenir !
Bravo et merci ! Vive le PANIC 2018 !






 


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