CHRONIQUES DE CONCERTS

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POPA CHUBBY
Avec : Dave Keyes, Popa Chubby
Date du concert : 03-02-2018  
Lieu : Les Cuizines - Chelles [ 75 ]  
Affluence :  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 13 février 2018 - Chroniqueur : KnFR - Photographe :  


Ce Samedi 3 Février 2018, la toute petite salle de spectacle « Les Cuizines » de la ville de Chelles (coin perdu dans le département de la Seine-et-Marne) était particulièrement très fière d’accueillir un artiste de renommé internationale comme Mr Popa Chubby. Arnaud le responsable de la programmation me confiait son honneur d’avoir réussi à relever le challenge. Surtout que Popa Chubby avait joué quelques jours avant au Bataclan de Paris.
Bien entendus la salle a vite affiché SOLD-OUT (266 places seulement), ce fut donc un concert très intimiste.

Grace à mon accréditation AAA j’ai pu rencontrer Popa en coulisse, discuter avec lui, et jamais en manque d’anecdotes en tout genres, il a tout d’un coup réalisé, que les Cuizines (oui il y a un Z à la place du S) signifiait Kitchen en anglais, et qu’il y avait un quartier très mal famé et qu’il a connu (jusqu'à la fin des années 70) de NYC qui s’appelait « Hell’ Kitchen » et que maintenant c’était devenu un endroit très à la mode pour sortir le soir, donc nous sommes partis sur une discussion sur la transformation de sa ville.

Pour avoir assister aux répétitions, Popa Chubby est quelqu’un d’extrêmement exigeant avec ses musiciens (un peu comme l’était Chuck Berry) et donc il n’hésite pas à leur faire refaire 6 ou 7 fois la fin d’une chanson, pour que ca retombe exactement comme il faut, il ne vise pas la perfection, il EXIGE et VEUX la perfection, et attention au groove, là aussi, il est très pointilleux.
Pour l’accompagner sur la tournée, 3 nouveaux musiciens qui n’étaient pas présent l’an dernier en juillet au Cabaret Sauvage, tout d’abord «Dave Keyes» au clavier, un new-yorkais comme lui, un bluesman dans l’âme, «Tom Curiano» un batteur ayant accompagné de nombreux artistes américains, et enfin «Antony Candullo» à la basse.

Afin de chauffer le public, c’est le claviériste «Dave Keyes» qui va nous faire un petit intermède musicale d’une 20taine de minutes, tout juste armé de sa voix, de son piano ainsi que son clavier.
De suite il va réussir à nous plonger dans l’ambiance des clubs de jazz New-Yorkais, lumière tamisé, ses yeux, son regard toujours un peu caché sous son béret, il va alterner les ambiances, des chansons boogie comme sa chanson « Boogie for Stephan » qui a permis à la magie d’opérer, et de faire immédiatement réagir en rythme le public, aux chansons plus bluezy « Travelling Riverside Blues », ou carrément une belle balade-jazzy comme « Roberta », j’ai trouvé que sa prestation était même trop courte, ou que le temps est passé trop vite, j’aurais bien voulus rester plus longtemps dans cette ambiance des vieux cabarets New-Yorkais.

Quelque minutes après, Mr Popa Chubby fait son apparition sur scène, et se dirige tout droit vers sa guitare chérie la « Hell’s Old Lady », sa mythique ‘Fender '66 sunburst Stratocaster’, qu’il branche directement sur son ampli-combo ‘Fender 65 Twin Reverb’… et pour la petite histoire, pour avoir discuté après le concert, avec l’ingé son de la salle, les sons de ses amplis n’ont pas été repiqués sur le circuit général… et malgré ça, je dois avouer que même posté à la console (pour faire les photos), le son de sa guitare était particulièrement fort… très fort. Même si c’est évidemment des amplis lampes, la puissance du Twin m’a scotché, mais il dispose également d’une tête Marshall JCM900 (avec baffle probablement 4x12) car il estime que le son du Marshall et du Fender doivent très complémentaire.

Ce soir il nous présentait son nouvel album « Two Dogs » et en quelque mots, il nous explique que le concept est grosse modo, qu’en chacun de nous sommeille un ange et un démon et que c’est une perpétuelle lutte en nous, pour que la haine ne prenne pas le dessus sur l’amour, mais que parfois il faut sortir ses griffes, pour ne pas se faire marcher dessus.

Pendant les 2 heures de concert, on sent bien que c’est lui le « boss » sur scène… ce n’est pas Tom derrière sa batterie qui donne le rythme, c’est Popa lui-même qui envois les One, Two, Three, Four… et aux musicos à se caler, sinon gare aux regards noirs qu’il peut lancer… Depuis la console c’était assez amusant d’observer tous les musiciens (disposé en arc de cercle) avoir les yeux presque en permanence braqué sur leur patron, car là est le paradoxe, autant les concerts sont à la fois super carrés, car il faut que ça tombe ou retombe pil-poil comme il faut… mais également complètement imprévisibles, car Popa passe son temps à improviser sur ses propres chansons, des solos toujours plus monstrueux, où il prends malin plaisir à monter aussi haut que possible sur son manche, pour aller décrocher des notes improbables… à essayer de toujours repousser l’impossible, et puis manifestement des idées lui viennent en tête, et il part complètement en hors-piste, laissant parfois Dave complètement médusé, ses musiciens arrêtant même de jouer, pour l’observer, l’écouter, et il commence alors à broder une trame musicale autour d’un pattern, ou d’un riff, et l’on se demande, comment il va revenir dans la chanson, et c’est là son génie, car petit à petit il réintroduit subtilement des accords, et puis la mélodie se reconstruit peu à peu, il tourne alors la tête vers ses musiciens, en leur faisant un signe… signe que ça va repartir à la prochaine mesure, et tel un chat, il retombe exactement sur ses pattes. Bravo l’artiste.
Bien sur nous aurons droits à de nombreuses chansons de son dernier album : Two dogs, Cayophus Dupree, Preexisting conditions (où il tire à boulet rouge sur le président Donald Trump) et le redoutable Chubby’s Boogie (avec son tempo à la Zz-top), sans oublier l’incontournable Hallelujah.
Mais le concert nous a réservé bien des surprises, comme un battle de batterie avec Tom, car il ne faut pas oublier que Popa à commencé la musique dans l’adolescence en jouant de la batterie, avant de tomber amoureux par la suite de la guitare au travers de Jimmy Hendrix, donc une 2eme batterie était installé à proximité de son siège, pour pouvoir jammer avec Tom.
Il s’amusera aussi beaucoup avec Dave Keyes, sur la chanson « i’ll be your baby tonight », et il se lancera dans un battle guitare / vocal avec Dave… Dave étant vocalement capable de tenir une note très longtemps, et de monter très haut, Popa devait essayer de faire des réponses avec des solos à la guitare toujours aussi haut perchés… un très grand moment de complicité et d’improvisation entre ces 2 new-yorkais.
C’est ça que j’apprécie chez Popa c’est cette spontanéité sur scène, rien n’est jamais écris d’avance, il ne savait absolument pas ce qu’il allait jouer sur scène, avant d’y monter, il n’y avait d’ailleurs aucune set-list sur scène, il fait tout au feeling, en fonction de son humeur, de la réaction du public.
Perso j’apprécie moyennement les artistes qui reproduisent en live, note pour note les titres de leur CD, et ou le moindre show est calibré, synchronisé comme un automate (Zz-Top pour ne pas les citer), au moins avec Popa, on est sur que ça sera une version totalement live de la chanson.

Un grand merci à Sophie & Amar pour les accréditations accordées à Pavillon666.






 


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