CHRONIQUES DE CONCERTS

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ORPHANED LAND
Avec : Aevum, Subterrean Masquerade, In Vain, Orphaned Land
Date du concert : 28-02-2018  
Lieu : Le Ferrailleur - Nantes [ 44 ]  
Affluence : 180  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 12 mars 2018 - Chroniqueur : Fred.Photography - Photographe : fred photography  


C’est sous la neige et frigorifié par la vague de froid sibérien de cette fin de mois de février que nous arrivons au ferrailleur et rien de mieux qu’une bonne soirée metal oriental pour se réchauffer. Il n’y a pas une minute à perdre car avec 4 groupes, la soirée va être longue et le premier groupe a déjà commencé lorsque nous arrivons dans la salle qui n’a pour l’instant pas encore atteint sa jauge maximale, alors que le ferrailleur affiche sold out depuis quelques heures seulement. Et cela pour accueillir une des références du metal israélien avec Orphaned land, qui reviennent pour la troisième fois au ferrailleur, une première fois en 2010, où j’étais déjà présent lors de ce passage et en 2015, en version acoustique. Et ce soir c’est pour la tournée de « Unsung prophets & dead messiahs » le dernier album en date que ce grand groupe revient ici. Ils sont accompagnés d’Aevum, de Subterrean Masquerade et d’In vain, une soirée bien chargée, donc.

C’est à Aevum qu’incombe la lourde tâche de démarrer les hostilités. Avec ces italiens, on est dans le metal symphonique aux influences gothiques et on est assez proche de ce que peut faire Therion depuis quelques années, entre Gothic Kabbalah et Sitra ahra et ils mettent, ce soir, les petits plats dans les grands pour séduire un public qui est plus occupé à s’installer, discuter et siffler sa bière que de faire attention au groupe qui est en train de jouer. Quand on voit qu’il n’y a quasiment personne à moins de deux mètres de la scène dans une petite salle comme le ferrailleur, on se dit que c’est loin d’être gagné. On a pourtant le droit à un show bien calibré avec des costumes dignes des plus grands spectacles d’opéra, des chanteurs qui jouent ensemble et qui en imposent et une danseuse qui reviendra plusieurs fois avec divers accoutrements. Pour ma part, j’ai trouvé le tout un peu kitch, mais pas déplaisant et on ne peut que louer les efforts faits pour animer le show et en mettre plein la vue.

Le groupe originaire de Turin et formé il y a peu, en 2014 pour être exact, viennent présenter leur deuxième lp « Dischronia » et en joueront plusieurs titres au cours de leur court set, environ 30 minutes et on aura donc pu entendre entre autres « the Elements », « Death of a virgin » ou « Sleeping venus tarantulla » qui clôturera leur passage. C’est plutôt bien foutu, avec quelques éléments électro qui viennent agrémenter le tout, mais ils auront tout de même du mal à convaincre des nantais pas dans l’humeur à apprécier ce genre de musique.

Quelques minutes se passent, le temps de la mise en place des instruments et une balance rapide et c’est à Subterrean Masquerade, un nom peu engageant, de prendre possession des lieux. Possession qui commencera malheureusement avec un petit problème technique de leurs ordinateurs qui leurs sont essentiels pour pouvoir jouer. Quelques minutes de flottements dans la salle qui seront pourtant mis à profit par un des chanteurs pour attirer l’attention des nantais, surtout en nommant les deux côtés de la salle et en chauffant bien tout le monde. Davidali Dolev, c’est son nom, n’est pourtant que le remplaçant live du chanteur titulaire Kjetil Nordhus, connu pour être un ancien membre de Tristania et de Green Carnation et celui-ci se montre être un leader convainquant. C’est sûrement la première fois que je vois ça, un chanteur live plus charismatique que le reste du groupe, pas mauvais, mais c’est lui qui fait le plus le show. Un show où se mêle orient, rock, électro, prog et metal extrême de la plus efficace des manières. Clairement la découverte de la soirée, j’écoute depuis régulièrement les albums de cet excellent groupe aux origines diverses. « Reliving the feeling » « home » ou « hymn of the vagabond » sont tout bonnement de véritable tube et je ne serai pas surpris de les revoir ailleurs un de ces jours.

On pas ensuite aux norvégiens d’In vain, groupe qui commence à se faire un petit nom dans le milieu pour la qualité grandissante de leurs albums et de tourner un peu partout en Europe. C’est la première fois qu’ils passent à Nantes et cela a été pour moi la petite déception de la soirée. Si leur prestation est efficace et technique, en particulier au niveau on s’entremêle chant clair, guttural ou carrément typé black de manière très harmonieuse, cela ne m’a pas empêché de m’ennuyer et de ne pas rentrer dans le show, il y en a vraiment trop dans cette musique pour en apprécier toutes les nuances en live et c’est clairement plutôt le genre de groupe que j’aurais tendance à tranquillement écouter dans mon salon. Et puis passer d’une atmosphère progressive et orientale à du gros death froid et méthodique est un peu difficile à mon goût. Pas dans le mood, mais malgré tout on ne peut reconnaître que la précision et la technicité de ces norvégiens et je jetterai sûrement une oreille à « currents » le dernier album en date quand j’en aurai l’occasion.

Setlist In Vain

Against the grain – Origin – Seeker of the truth – October’s monody – Captivating solitude – Blood we shed – Image of time

Pour terminer la soirée, nous avons maintenant le droit au clou du spectacle, ceux que toute l’assistance attendait : Orphaned land. On remarque tout de suite le changement d’accoutrement de kobby fari. Terminé la robe blanche et le trip Jésus tout juste sorti de sa cabane, troqué pour une tenue de métalleux en jean plus classique avec un poing serré dans le dos, à croire que leur période peace and love est achevé et que les israéliens sont d’humeur beaucoup plus belliqueuse. Ce n’est pas pour autant qu’il ait abandonné son discours habituel d’ouverture et d’amitié, la question de la situation au Proche-Orient revenant régulièrement au cours de leur set. On se rappelle ainsi de leur passage en festival où ils brandissaient des drapeaux israéliens et libanais pour signifier que tous les peuples pouvaient se réunir et écouter la même musique.

C’est par le titre d’ouverture du dernier album que le show commencera, « the cave » sûrement le morceau le plus fort et efficace de cette nouvelle fournée et qui allie parfaitement la puissance metal de leur début et les atmosphères plus progressives de leurs derniers albums. En tout cas, nous sommes tout de suite dans l’ambiance et la ferveur ne fera que monter au cours de ce show dantesque. Le nouvel album sera bien représenté avec 5 titres et pour le reste de la setlist, on retrouvera beaucoup de classique du groupe dont « birth of the tree » et » ocean land », l’album Mabool est particulièrement mis à l’honneur pour fêter les quatorze ans de la sortie de cet opus, qui a permis à Orphaned land de passé à un autre niveau. Nous avons le droit à une très belle prestation servie par le très charismatique chanteur kobbi farhi. C’est principalement des morceaux récents qui sont joué ce soir, mais on retrouvera tout de même un de leur premier titre, le très mélancolique « the beloved cry » qui sera aussi l’occasion de rendre hommage à Holy record, le label français qui avait été les premiers à découvrir et signer les israéliens au milieu des années 90, un moment mélancolique qui plongera le public dans une certaine torpeur. Il faudra un morceau énergique pour contrebalancé cette ambiance avec un de leur titre phare qui clôture souvent leur show « Norra el norra ». Un titre pour danser sur les tables comme l’annonce le grand kobbi.

Une soirée qui se termine sous les meilleurs hospices et il est toujours agréable d’entendre des messages de paix dans un monde devenu fou. Un grand merci à la ferraille production pour l’organisation de cette soirée.

Setlist Orphaned Land

The cave – All is one – Kiss of Babylon – Ocean land – We do not resist – Let the truce be known – Like Orpheus – Yedidi – Birth of the tree – In propaganda – All knowing eye – Sapari – In thy newer ending way – The beloved cry – Norra el norra – Ornaments of gold






 


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