Comment « renverser » le brin de Zinc de Chambéry-Barberaz trois jours avant Noël ? C’est simple, vous mettez sur scène les petits Suisses (?) de XAON, les Annéciens de DEOS et les Lyonnais de SHARKED, puis vous invitez tous les Savoyards à descendre de leurs montagnes pour remplir les lieux et l’ambiance fera le reste. Ce Samedi 22 Décembre, Minimal Chords nous avait convié à un concert metal plutôt extrême et ce fus la guerre, une guerre pacifique où tout le monde a pu s’éclater en pogos, circles-pits et wall of death, quelle claque !

Alors, nous qui croyions passer une soirée tranquille au pied du sapin installé sur le bar des lieux, nous avons été rappelés grave devant la scène avec l’arrivée de ceux de SHARKED emmenés par l’abbé S.M. revêtu d’un t-shirt de Marduk où l’on pouvait lire au dos « fuck me jesus », le ton était donc donné pour du brutal thrash-death-black et plus si affinité. Bon, la surprise des premiers titres passée le public a commencé à se déchaîner dans tous les sens du terme, gare-vous !
Comme vous l’avez compris ici on ne fait pas dans la dentelle, le son est bon, les lights aussi. Les musiciens sont bons également et le frontman mène la danse avec un certain charisme et une agitation bien étudiée qui ne laisse personne de marbre. Et ça fait mal, très mal (mais on aime ça on est maso que voulerz-vous !).
Alors, de « genocide » à « liberticide » en passant par « infanticide », tyranicide » et « not dead enough », nous en avons pris plein la g…le je ne vous fait pas un dessin. Bref, le set de Sharked a laissé des traces, musicales et visuelles, on aime !

Set-list en photo.

Et puis, les légions Romaines ont envahi le Brin de Zinc avec DEOS, formation Annécienne de black/death inspirée par l’histoire et les faits d’armes de la Rome antique. Plus épique, moins « rentre dedans » (quoique), ce groupe nous invite à participer brutalement à l’aventure des armées transalpines à l’aide de compositions extraites de leurs deux albums, « ghosts of the empire » (2015) et « in nomine romae » (2017.
Le féroce Jad Graved et sa horde de loups élevés par la louve romaine nous font entrer de plain-pied dans cette épopée, une épopée déjà tentée par Ex-Deo (groupe Canadien avec le chanteur de Kataklysm). Alors pourquoi pas, et sous la houlette SPQR nos Annéciens se fraient un chemin à marches forcées comme le faisaient les légions de l’époque. Cette époque revisitée avec passion à l’aide d’un metal extrême qui enfonce le clou puissamment et avec conviction.
Alors on adhère à leur démarche bien ficelée entre mélodies prenantes et riffs assassins sur des compositions qui nous racontent entre autre le côté belliqueux de leurs guerres (caput mundi, song for courage) mais pas que. Deos nous a donc conquit ce soir avec un savoir-faire indéniable nous faisant voyager dans un passé mouvementé à l’aide d’envois bien sentis, merci légionnaires !
Set-list en photo

Après avoir tourné en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, XAON revient nous voir en Savoie et nous offre son dark metal incroyablement complexe fait d’agressivité, de noirceur, de lamentations, le tout sur une base puissante et extrême Alors attention, dès que le frontman Rob Carson monte sur scène, c’est fini, vous n’avez plus d’échappatoire et vous aller déguster des compositions alambiquées certes, mais « direct un your face ».
Le public déjà bien « chaud-bouillant » qui s’est remué sur les prestations des deux groupes précédents va partir au quart de tour et envoyer même un photographe au tapis de la scène, c’était incroyable ! Bon, il fallait s’y attendre car Rob n’Roll en frontman charismatique ne monte pas sur scène pour enfiler des perles mais pour nous prendre à la gorge à l’aide des compositions de leur album « the drift » (2017), mais pas que ! les musiciens sont au top niveau et assurent comme des bêtes c’est sans appel.
Alors oui, du death-metal mélodique construit sur des atmosphères pénétrantes et sur des parties lourdes de conséquences et qui effleure le metal dit « moderne » on veut bien, surtout quand c’est Xaon qui nous le sers en plat principal, aargh ! Set tout bonnement excellent, mélodique, noir et surtout musclé, il n’en fallait pas plus pour animer cette incroyable soirée au Brin de Zinc.

Que dire de plus en fait ? Rien, ou du moins si, remercions les organisateurs, les musiciens, le BDZ pour l’accueil, et le public pour l’ambiance de « ouf » installée dans la sueur et la bonne humeur.