Mon expérience avec le groupe a débuté il y a vingt par la diffusion d'une vidéo qui m'envahit d'un choc émotionnel. Une formation bigarrée, menée par un chanteuse habitée diffuse un mélange rock, punk, funk suffisamment agressif et métallique, groovy et radio edit pour interpeller le premier venu. Depuis et malgré une pause que les musiciens se sont accordés chaque nouvelle parution est attendue et procure une certaine jubilation.

Avec six albums à leur actif, dont trois depuis la reformation de 2009, Skunk Anansie prolonge son propos avec autant d'envie, de conviction mais avec surtout plus de maturité. Conservant cette ambiguïté musicale, ce propos vindicatif, cette touche émotionnelle et mélodique.

"Anarchytecture", au titre mixte faisant référence à deux états d'esprit : l'anarchie pour son côté désordre et déstabilisant; l'architecture pour cette volonté du travail maîtrisé et ordonné, associe à nouveau ces mélanges sonores éloignés.

La lecture de cet ouvrage débute par "Love Someone Else" l'exemple type ou le morceau résumant au mieux son contenu, sa rythmique groovy tenant la structure, ses riffs percutants et ses arrangements électro en disent long sur les qualités et sur les compétences du groupe de le travail de composition et d'interprétation.

Connaissant les goûts de Skin pour les platines de mixage et l'électro, ces ambiances vont envahir la galette d'un bout à l'autre. Déclinées sous plusieurs atmosphères, on retrouve ces touches parmi le punk rock "That Sinking Feeling", le dansant "In the Back Room", l'industriel "Victim"...

Tout n'est pas danse et pop music, le quartette sait se présenter sous une étiquette rebelle, plus énervée par des titres comme "Suckers!", et "We Are The Flames". Permettant de retrouver les caractéristiques des Skunk Anansie d'antan et surtout les traits vocaux ayant faits l'identité du groupe.

Bien que les années passent, la passion des musiciens reste intacte. Dans un format court et efficace, en maintenant une ligne de conduite depuis l'origine du groupe, ce nouvel opus confirme que Skin et ses compères n'ont pas perdu de leur fougue initiale et ont encore de bons riffs à diffuser, de magnifiques compositions à dévoiler.