Never Again « Dijon/Lyon, été 2011 – hiver 2015, R.I.P » : ce n'est pas moi qui ai inventé l'épitaphe, elle est inscrite sur la bio livrée avec le Cd Hell no  !
Chose assez bizarre que de se lancer dans une chronique alors que le groupe sur laquelle elle porte vient de rendre l'âme et que l'album, objet de mon écrit, est sorti à titre posthume...
Pour commencer donc cette chronique d'outre-tombe musicale, quelques mots sur Never again.
Never again, formation à la courte vie, est né en 2011 suite à la décision de quatre zicos originaires de Dijon et de Lyon fortement imprégnés de hardcore screamo/oldschool ayant commis des méfaits musicaux dans d'autres formations (« Who needs map », « Raincheck », « Cold seasons », « Gotha flower ») de transformer leurs bœufs hebdomadaires en groupe officiel.

« Hell no ! », dernière galette du groupe est un EP mais pas que … : c'est en fait, comme les coreux le disent eux-mêmes, une intégrale du groupe où, en plus des cinq nouveaux titres posthumes proposés, s'ajoutent les deux précédentes productions (une démo 8 titres de 2012 et un EP cinq titres de 2014).
En 18 morceaux et 44 minutes, j'ai alors pu découvrir la totalité de la discographie des enragés de Never again. Punk, punk hardcore/screamo constituent le cœur du propos même si sur les derniers titres des orientations plus mélodiques tendance post hardcore se font sentir ci et là. Les fondamentaux sont maîtrisés aussi bien en terme de fond que de forme : les compositions transpirent l'urgence d'un besoin de gueuler, d'envoyer des baffes tous azimuts en prenant le chemin musical le plus direct possible. Tempos ultra rapides, riffs abrasifs survitaminés et hurlements mêlés de rage et de désespoir constituent, dans la plus pure tradition hardcore, la base des morceaux (ne dépassant pas, pour le plus long, 3'27). La mise en forme est souvent habilement pensée avec des breaks bien trouvés qui s'enchaînent parfaitement avec le reste des morceaux structurés grâce à une kirielle de plans et de motifs mélodiques et rythmiques qui, à défaut d'être vraiment novateurs, se déroulent avec une fluidité déconcertante portant haut et fort les couleurs musicales des pères fondateurs du genre. Car si c'est bien d'un hardcore séminal dont il s'agit là. Donc pas d'innovations et d'originalités sonores intempestives.
Le seul bémol de ce nouvel EP/rétrospective est assurément la qualité de la production. Pas totalement mauvaise mais loin d'être vraiment bonne non plus. Le son est trop léger et trop plat pour donner au son la qualité qu'il mérite et soutenir comme il le faudrait les brûlots proposés par Never Again, le manque de dynamisme et de relief dans le rendu se faisant en effet cruellement sentir.

Donc, si vous affectionnez le hardcore pur jus, sans réelles surprises, nul doute que vous apprécierez Never Again, faites le détour !
Par contre, pour tous ceux à la recherche de sonorités nouvelles, passez votre chemin, vous risquez, au bout des cinq premiers morceaux de vous ennuyer ferme.
Ne pouvant te souhaiter longue vie, je te dis (en attendant, qui sait, peut-être un jour une éventuelle résurrection...) R.I.P Never Again...