Le trio Orléanais est en mesure de poser les bases de sa musique et de la conceptuelle couverture de son troisième opus "The Blackest Movie" par le premier titre, éponyme, de cet ouvrage. En vingt minutes, les musiciens expriment leurs propos par des profondeurs doom dans le traitement rythmique, des riffs stoner et hard traditionnel, des breaks mélodiques et acoustiques, des modulations vocales s'exprimant par un chant caverneux sur les thèmes principaux et clairs lors des refrains et interludes. Telle une bande-son de film, les arrangements, les bruitages, les soli exprimant des dénouements collent à l'esprit de la pochette mettant en valeur un mammouth et une collision dans un tunnel.

Avec un titre tant emblématique et alambiqué, il n'est pas simple de rebondir et de rester intéressant. Toute cette maitrise est à la portée des musiciens qui viennent proposer une série de compositions plus courtes, plus directes, conversant percussion et concision.
Ce passage s'interrompt par un interlude travaillé par des arpèges rapides et bruitages imposant une sensation de panique.

La reprise de cette mise en scène s'inscrit dans une démarche à forts engagements émotionnels, les morceaux deviennent plus lents, plus angoissants, agrémentés de soli chargés d'adrénalines. Il ne reste à l'auditeur qu'à comprendre que le prédateur est proche de succomber lorsque "Let Me Down"par sa lenteur et ses sursauts intenses et rugueux vient clore le combat.
"Final Cut" sonne l'apaisement par son introduction acoustique, puis la liesse et l'euphorie dans sa progression musicales positionnant des signes de soulagement, de victoire.

Comme tout film, il convient de finir la projection par un générique de fin. "The Wait", reprise de Killing Joke, reste dans une dynamique certaine, un effet percutant afin de prolonger l'ambiance générale du film.

Orienté dans un concept cinématographique, "The Blackest Movie : Manmoth Extinction" sait émouvoir son auditeur par ses atmosphères adaptées aux diverses scènes de ce scénario.