MEZCLA est un groupe français formé en 2002 dont la particularité essentielle est d’avoir su apporter de subtiles influences flamenco à son death metal. Grâce aux textes qui abordent l’histoire du flamenco ainsi qu’aux origines ibériques de son chanteur, les influences se retrouvent à la fois dans la musique comme dans le chant et les paroles.
Leur nouvel opus « Metalmorfosis » décrit la transformation du groupe en un insecte quadrupède ; doit-on y voir le passage à un état adulte et plus mature de MEZCLA et de sa musique, cela sera l’objet de cette chronique.

Musicalement, MEZCLA nous propose un death metal extrêmement soigné et plutôt technique, parfois limite progressif avec de nombreuses alternances dans les rythmes notamment avec des passages speed et d’autres plus lents et lourds.
Le son met bien en avant l’ensemble des instruments et permet de faire ressortir toute la puissance du groupe.
En ce qui concerne les influences flamenco, elles sont fines et subtiles ; on les retrouve en étant attentif aux lignes mélodiques des guitares ainsi qu’au chant. Mis à part les passages acoustiques où ces dernières apparaissent très clairement, elles sont plutôt finement intégrées dans les compositions elles-mêmes. Et c’est certainement là la force de MEZCLA de ne pas proposer simplement un death metal avec de ci et là quelques passages acoustiques flamenco à la guitare. MEZCLA propose bien plus ; le flamenco coule dans leurs veines et est l’essence même de leur musique.
Niveau composition, la variété est de mise et confère à l’écoute de cet album un aspect bien agréable et non lassant.
« Mantis Religiosa » et son petit côté intrigant ; le chant est à la frontière du black et du death et l’Espagnol renforce les influences flamenco. Sur ce morceau MEZCLA me fait penser à un groupe comme ROTTING CHRIST.
D’autres titres tel « Luciernaga » sont plus rapides et plus heavy musicalement tandis que l’instrumental « Entomofobia » se fait toute en douceur avec une ambiance fantastique reflet de la métamorphose de l’insecte quadrupède qui trône fièrement sur la pochette de l’album.
« Otra Dimension » est un excellent morceau qui illustre parfaitement la qualité des compositions de MEZCLA ; l’ensemble est lourd, les riffs et rythmes variés et complexes. C’est très très plaisant.
« L’Usurpateur » est le seul titre de l’album chanté en Français ce qui explique certainement ses consonances à la LOUDBLAST ou GOJIRA.

Voilà donc un groupe et un album qui propose à la fois une musique techniquement très bien maîtrisée avec en plus une originalité certaine grâce aux influences hispaniques. Alors oui, on peut le dire : voici l'heure de la maturité venue pour MEZCLA.
Une bien belle découverte pour moi qui me donne sérieusement envie de voir le groupe en live.