Septième album de sa discographie, "Trilogy" est un projet ambitieux mené par la guitariste d'origine Serbe. Ce concept divisé en trois parties distinctes permet d'appréhender trois moments de la journée, trois émotions et sensations différentes.

"Morning" débute, en toute logique cet ouvrage, dans une atmosphère blues rock. Celui-ci intervient au plus tôt de l'activité journalière. Comme cet instant est délicat, il vient pétiller pour sortir du sommeil avec des titres dynamiques puis redevient soft pour apprécier ce moment crucial du quotidien, cette entrée dans une nouvelle aventure, comme une B.O. d'une tranche de vie. Il s'adapte aux phases liées à l'activité matinale, alternant des instants riches et calmes à des montées dynamiques, groovy et denses.

"Mid-day" prolonge l'instant blues rock dans une direction éloignée du premier volume. L'après-midi donne accès à toutes les audaces, où aucune limite n'est fixée, où tout ce qui traverse l'esprit est autorisé. Aussi, ce second volet passe sans compromis de phase dynamique à des temps calmes et feutrés. Cet exemple peut se confirmer par l'instrumental "Who's Yo' Mama?" porté par un solo d'un bout à l'autre du morceau succédé par deux moments plus intimes venant guider l'écoute par des slides guitares.

"Midnight" se distingue des deux autres supports par cet esprit jazz fusion, jazz funk. Tout au long des sept titres, le groove et le dynamisme servent de témoins, de liens emmenant l'auditeur dans un club tenu par le big band jazz dans toute sa splendeur. Le cycle voit sa fin par une succession de titres feutrés et chaleureux créant l'extinction de cette exploration musicale.

La globalité des albums délivre un ensemble groovy et dynamique, confirmant que Ana Popovic est à son aise dans tous les registres, dans toutes les formes de guitares. Que ce soit au moyen des riffs incisifs, de sons clairs et cristallins, que du coté des soli sulfureux et propres, Ana se positionne dans la liste des pointures du blues rock mais aussi des guitaristes de renom. N'oublions pas les musiciens qui l'accompagnent car le job est parfaitement assuré et ils entrent en osmose avec la virtuose.