Il aura fallu attendre 5 ans pour accueillir le digne successeur de l'excellent THE QUIET RESISTANCE, 3ème album des bataves de NEMESEA. Dire que l'attente fut longue est un doux euphémisme, mais le résultat valait cette longue, loongue, loooonnnngguue attente. Continuant dans une veine rock mélodique teintée d'électro, le cru hollandais 2016 continue d'émoustiller nos tympans, toujours porté par la voix suave et puissante de la belle MANDA OPHUIS, et secondé de musiciens talentueux dans l'interprétation comme dans la composition des 36 minutes d'UPRISE.

Dans son ensemble, UPRISE conserve l'énergie des sonorités électro de THE QUIET RESISTANCE qui font maintenant partie intégrante du style NEMESEA. Alors quitte à paraitre un peu old-school (pour ne pas dire kitsch / 80's comme sur TIME TO MAKE IT ou BONES), le tout a le mérite d'être très direct et assimilable rapidement, surtout que cette fois, HENDRIK JAN DE JONG a choisi une approche plus traditionnelle dans la composition des morceaux ayant chacun ses couplets, refrains, et quelques ponts. MUSE ne rôde jamais très loin, voir s'invite carrément dans la danse, comme sur cette intro guitare de HEAR ME qui sonne très BELLAMY-esque. Non, ce n'est pas négatif du tout.

En corollaire de ce constat, certains titres ont clairement des allures de singles (FOREVER) lorsque des relents pop se font entendre (CAN'T BELIEVE IT, LIGHT UP IN THE SKY). Encore une fois, cet état de fait n'est pas à prendre péjorativement puisqu'il contribue à porter cet album, et pourquoi pas le groupe, vers une reconnaissance plus grande qu'il mérite largement. Doit-on tenir rigueur à l'utilisation un peu facile des chœurs "oh-oh-oh" sur certains titres ? De quelques ficelles un peu grossières (les descentes de toms amenant un refrain) ? De ces mélodies accrocheuses aux claviers ? Clairement non, tant chaque note, son et mot trouve sa place sur chaque morceau d'UPRISE, au point qu'H. JAN DE JONG, pour la partie composition, vole presque la vedette à sa collègue MANDA OPHUIS, pourtant à nouveau star incontestable de l'album.

Techniquement, nous avons été bluffé par le travail fourni sur la composition des morceaux. L'une des preuves que cet album a été écouté, réécouté, retravaillé, repenser sans cesse, ce sont les arrangements variés que l'on retrouve sur chaque morceaux : des astuces dans la composition, des effets aussi subtils qu'indispensables car donnant toute son identité à un morceau, malgré il est vrai quelques facilités. UPRISE fait partie de ces albums qui dévoilent des détails au fur et à mesure d'écoutes. Quelques arrière-plans fort jolis (le romantique LIGHT UP IN THE SKY) ou des sonorités plus recherchées et travaillées (à l'instar de BONES et de son inspiration orientale sur un break), voir des plans de batterie marquants (HOLD ON, CAN'T BELIEVE IT), on aime réécouter certaines pistes uniquement pour des détails. Et lorsque l'on se repasse plusieurs morceaux en boucle, c'est signe d'un grand album.

UPRISE ressemble fort à un quasi-album de la maturité se dit-on en lisant cette chronique. Après avoir cherché son chemin et tergiversé de fort belle manière à 3 reprises, ce 4ième album est beaucoup plus cohérent au global et se perd moins dans différentes expérimentations comme le faisant IN CONTROL et THE QUIET RESISTANCE. Dans l'œuvre de NEMESEA, le premier album MANA gardera toujours une place à part, mais UPRISE, dans un autre genre, parvient à l'égaler. Un grand album, tout simplement.