Supuration est mort ? Peut etre … après avoir consacré deux pleines années à sa résurrection et sorti deux albums, tout d’abord le superbe Incubation puis 9092 et sa collection de vieux titres rares ressortis à l’occasion du coffre fort du groupe, c’est au tour de S u p de revenir à la vie avec une nouvelle œuvre particulièrement riche et inspirée !

Le moins qu’on puisse dire avec Sup c’est qu’ils possèdent vraiment une identité qui leur est propre aussi bien au niveau du rendu sonore que de la qualité de leurs compositions qui si la plupart sont complexes et difficiles à appréhender, n’en restent pas moins d’une rare subtilité. Imago est déjà le cinquième chapitre de l’aventure Supurienne et certainement le meilleur ! Jamais les ambiances ténébreuses du groupe n’auront sonné aussi justes, remarquables de pureté et de justesse il est très difficile de ne pas se laisser entraîner par le tourbillon du désespoir vers lequel vous emmènent doucement mais sûrement les 12 titres qui composent ce sulfureux livre des ombres..
Je ne vois pas de concurrent sérieux dans cette catégorie, sauf peut être les géniaux Voivod… réservé à des gens capables de sentir la misère humaine au plus profond de leur etre, Imago est une longue complainte menée de main de mettre par des musiciens hors pair largement en avance sur leur époque distillant ça et là leur mélodie distordue et malsaine, appuyée par un tempo parfois lent et doomesque, parfois plus rapide, tout droit sorti des limbes étranges et glaciales de l’inconscient, à l’image du chant, maladif et dénué de tout espoir de rédemption …

Un disque rare, sombre, complexe, jamais démonstratif, fait d’émotions simples et dotées de vibrations aériennes intemporelles, dont il est à mon humble avis impossible de sortir indemne…. A écouter au coin du feu un verre d’absinthe à la main à regarder la vie tant qu’y en à … tatata …. De profundis.