C'est toujours frustrant de penser qu'une musique comme celle de BODIE, aussi bonne soit-elle, n'aura jamais la renommée qu'elle mérite. La faute aux radios et aux gens, surtout, pas assez curieux. Alors on va prendre le temps de vous dire pourquoi il faut écouter cette réédition du seul EP de BODIE, sobrement et simplement intitulé FIRST. BODIE c'est qui ? C'est à la base un projet solo de THOMAS NOEL, un malouin qui a finalement a su s'entourer de quelques musicos issus de la scène métal extrême française, bizarrement. Bizarrement car BODIE se place aux antipodes de cette scène extrême, dans un registre folk éthéré aux nappes sonores enveloppantes et aux vertus apaisantes loin de l'énervement d'un THE CNK par exemple.

Les éléments d'une musique (faussement) douce sont ici réunis. La guitare sonne claire, enrobée de quelques effets de delay ou reverb (ALL THESE DAY), mais parvient a éviter le piège du tout-en-arpège. Les instruments rythmiques sont beaucoup plus discrets, la partie rock laissant ainsi plus de place à l'aspect planant, instauré par les claviers. Globalement, l'espace sonore est remplit par ses nappes, qui peuvent même être l'élément essentiel d'un morceau. Sur CHURCH, les nappes donnent au morceau un côté progressif pour glisser vers un finish plus enlevé qu'il n'y parait. Le morceau fleuve THE RIVER (sans jeu de mot) s'appuie également sur ce couple synthé / choeurs. A l'opposé, le clavier permettra d'entendre de douces mélopées, à l'instar d'un glockenspiel (CHURCH) ou de cette mandoline (SO BE IT) donnant des aires de comptines à la musique du malouin.

Avant de se faire un idée plus précise du projet, on attendra bien sûr d'avoir quelque chose de plus consistant, comme le premier album. Néanmoins, la présence de musicien d'expérience, et d'un milieu totalement différent pique notre curiosité et notre impatience risque de grandi de plus en plus. Prometteur.