Revenons 20 ans en arrière. Qui se rappelle ce qu'il faisait cette année-là ? Quelques'uns d'entre-nous seulement, furent marqués par le 22 avril. SATYRICON, groupe en devenir du black metal frappe un grand coup avec la sortie de leur 3ème album, NEMESIS DIVINA. Pour fêter les 20 ans de leur album majeur, SATYRICON réédite son album majeur, et nous, nous avons assez de recul pour constater l'influence de cet album sur la scène de l'époque, et d'aujourd'hui.

Concrètement, l'évolution sonore entre la précédente édition et celle-ci nous laisse de marbre, et l'on cherche encore. Mais réécouter cet album fait le plus grand bien, à commencer par le morceau le plus emblématique du groupe : MOTHER NORTH. Ce titre à lui seul permet de mesurer l'impact de l'album depuis, puisque ce morceau est devenu unanimement l'hymne du black metal dans son ensemble. Son intro grandiloquente restera définitivement dans toutes les têtes dés lors. Magique. Et le groupe nous prouvait déjà son aisance au riffing accrocheur, que l'on retrouvera plus tard sur NOW DIABALICAL par exemple. Et MOTHER NORTH restera l'un des 2 premiers titre black ayant eu droit à un vidéo clip.

NEMESIS DIVINA ouvre la voie à un black metal plus accessible et mélodique (entendons nous bien, nous ne disons pas qu'il en est le premier exemplaire). Ses deux premiers albums s'inscrivent purement dans la tradition TRVE BLACK, mais ce troisième album instaure un changement de cap qui continue aujourd'hui, encore plus affirmé. Dés THE DAWN OF A NEW AGE les claviers se présentent et les passages plus claires permettent d'entendre la production qui évolue considérablement, contrairement à d'autres sorties de l'époque, plus roots. Preuve en est, cette basse rutilante que l'on parvient, enfin, à entendre correctement dans un album de ce genre. Ne se limitant plus au black traditionnel, SATYR et FROST voguent entre viking metal (IMMORTALITY PASSION) et black symphonique (MOTHER NORTH) voire même avant-garde metal (TRANSCENDENTAL REQUIEM OF SLAVES) ?

Ce que le groupe produit aujourd'hui reste l'opinion de chacun. Mais le groupe a su et sait évoluer, proposant des albums toujours plus scindant et osés au public. Rendez-vous dans 20 ans, place des grands hommes. Satyr et Frost y figureront sans aucun doute. (Mais pas Julien Courbet).