De nos jours, les genres musicaux se forment à partir de tout et rien. Si une bonne partie de ces dénominations vient de la musique que la formation en question développe et aide donc l'auditeur à pousser les bonnes portes, d'autres sont assez floues, peu claires ou totalement puériles. « Crabcore », « Emocore », « Post-Hardcore », qu'est ce que cela veut dire ? Le premier genre cité est du foutage de gueule, les deux derniers ont subi de violents amalgames lors des années 2000. Autant dire qu'on s'y perd ...
Et là, EVERYTHING BEHIND débarque. Les cinq Parisiens ont cinq années d'existence et deux EP derrière eux. Leur musique ? On va au plus simple, avec des mots compréhensibles et rentre-dedans : « Metal/Hardcore/Alternatif ». Aucune bizarrerie ! C'est donc leur dernière sortie, l'EP « Man From Elsewhere » datant de 2015 que je vais analyser aujourd'hui.

Quelques harmoniques naturelles en guise d'intro, puis une vague de lourdeur nous submerge. « Hopes Run Away » vient de débuter et le moins qu'on puisse dire c'est que le groupe joue la carte du rentre-dedans. Au travers d'un son moderne mais qui est loin de tomber dans les extrêmes, EB nous montre ce qu'ils entendent par « Metal/Hardcore/Alternatif ». Pour simple, très simple même, vous voyez ARCHITECTS ? Bah voilà. Ce sont eux. Une voix ultra saturée allant plus dans les aiguës que dans les graves, une batterie aux rythmes hachés, des breaks lents... J'extrapole sûrement mais la similitude est là. Mais au lieu de se contenter d'être une pale copie du groupe Anglais, les Parisiens donnent à leur musique une touche personnelle qui ne me sera dévoilée qu'un peu plus tard lors de mes recherches. Et devinez quoi ? Cette touche c'est le Neo Metal. Il est vrai que, dans des titres comme « Will You Let Love », le genre apparaît grâce à des éléments comme la voix claire du refrain (qui est d'ailleurs très entraînant) et qui donne au morceau un côté FM sympa. Mais passé ces titres, « 13.11.15 » arrive et là c'est flagrant.
Je ne veux pas partir dans une critique comparative entre EB et ARCHITECTS, cela serait peu convenable pour les Parisiens. Seulement, plus j'avance dans l'écoute, plus les notes qui défilent entre mes oreilles, les plans et autres patterns composés par EB me semblent totalement en phase avec ce que les Anglais font. Si bien qu'en imaginant ces derniers jouer cet EP, aucune gêne ne me vient. C'est plausible.
Pour en revenir à « 13.11.15 », instrumental composé en hommage aux victimes des attentats de Paris, « An Open Letter To Myself » me vient en tête. Encore les natifs de Brighton...

Une claque. Une très belle claque comme on aimerait en avoir plus souvent. Même si ma critique a bien frôlé la comparaison point par point, les Parisiens ont quelque chose en plus. Oubliez les genres, ce n'est pas ça. EVERYTHING BEHIND ont une sincérité, un aspect brut de décoffrage et presque pas poli, que les Anglais n'ont pas (ou plus selon les avis). En gros, EB joue de la musique. Et le reste, on s'en fout.