Il est toujours intéressant de se pencher sur la carrière d'un groupe comme celui-ci. VADER existe aujourd'hui depuis plus de 30 ans et son thrash/death s'est imposé comme il se doit. Avec 11 albums à son actif, le combo polonais a su s'imposer comme une valeur sûre du metal. Certes, ses compagnons de BEHEMOTH ont depuis donné à la Pologne un autre aspect musical mais VADER est toujours resté comme une figure emblématique de ce pays. « The Empire » est aujourd'hui disponible et que les fans se rassurent, VADER est toujours là.

Comme pas mal de ses pairs, VADER nous vient d'un temps que les moins de 20 ne peuvent pas connaître. Les racines de ce groupe sont les mêmes que celles d'un SEPULTURA, d'un SLAYER... Il y avait à l'origine un groupe nommé VENOM qui a changé la face du metal avec un album nommé sobrement «Black Metal » sorti en 1982. Cette petite révolution a amené pas mal de musiciens en herbe à repousser les frontières du metal. Chacun a ensuite poursuivi sa propre voie en s'affirmant, en trouvant sa propre identité. Que reste il de tout ça plus de 30 ans après chez un groupe tel que VADER ? Je dirais un certain goût pour la vitesse, la brutalité, une imagerie forte et des riffs à toute épreuve.

« The Empire » s 'ouvre sur un « Angels of Steel » dans la pure tradition des morceaux efficaces de VADER. On y retrouve lourdeur et vitesse comme il se doit. On retrouve aussi toute la grâce de certains titres de « Litany », l'album de référence du groupe. On rentre dans ce disque par la grande porte et il s'agit bien là d'un travail d'orfèvre. « Tempest » confirme la tendance avec ses riffs rapides. On retrouve d'ailleurs sur ce morceau quelques parties en chant presque black metal. La furie qui se dégage de ce morceau est purement taillée pour le live. James STEWART à la batterie assure son rôle de manière incontestable nous rappelant le tristement disparu batteur d'origine, Docent mais dont l'héritage reste intact. « Prayer To The God of War » est le morceau typique qui vous fait headbanger dès les premières notes. VADER a toujours su gérer ses mid tempos. C'est à nouveau un très bel exemple d'une efficacité rare et d'une manufacture parfaite. Il y a beaucoup à apprendre de ce morceau pour ceux qui veulent savoir ce que veut dire simple et efficace. « Iron Reign » débute avec sa lourde introduction avant d'en venir au fait avec un tempo encore une fois assez lent mais avec des riffs à toute épreuve. Un travail intéressant a été produit avec un mélange de voix, celle traditionnelle de Peter et une plus proche du black, flirtant parfois avec le hardcore. Encore une fois un excellent titre de référence. On reprend un peu de vitesse avec le très thrashy « No Gravity » avant un flirt avec STAR WARS sur « Genocidius ». Les références sont subtiles mais reconnaissables. On retrouve donc un pont entre VADER et l'univers créé par Georges LUCAS. On sourit forcément à la référence faite sur ce disque « The Empire ». On continue cette écoute avec « The Army-Geddon » qui met l'accent sur quelques riffs en saccade mais qui ne manquent pas d'atteindre des pics de vitesse impressionnants à la batterie. VADER est le groupe typique qui part de choses de très simples mais qui en étire les idées par des arrangements complexes et rend ainsi les choses vraiment intéressantes. Même en gardant une productivité hors norme, ce groupe développe ses morceaux jusqu'à atteindre un niveau de qualité réellement impressionnant. Je pense que la recette du groupe de metal qui réussit est là, dans le travail d'aboutissement d'un morceau simple jusqu'à son paroxysme. « Feel My Pain » et « Parabellum » s'apprécient pour ce qu'ils sont, de très grands morceaux de VADER. Cet album se conclut enfin avec « Send Me Back To Hell » un morceau subtil tout en lourdeur.

VADER n'en finit pas de nous prouver à quel point on peut partir de quelque chose de simple mais qu'en le travaillant, on arrive à des niveaux extraordinaires. Ce nouvel album s'inscrit dans le top des albums du groupe. Une écoute attentive vous permettra de creuser un peu et de découvrir toutes les subtilités remarquables qui font de cet album un album de référence pour le genre.