The Experiment N°Q, voilà un nom de groupe intriguant. Avant de vous dévoiler le genre en détail, je vais vous dire un peu le fonctionnement du groupe : Il a été formé en 2013 à Turin, en Italie par Paolo Vallerga (alias N°Q) et c'est le seul véritable membre du groupe. En fait, pour son projet musical qu'il écrit et dirige intégralement, il recrute des artistes venant du monde entier pour créer une mixité dans les compositions et varier les sonorités etc... Ce projet est donc réellement une expérience, celle de N°Q, d'où le nom du groupe. J'ai cherché le nombre exact de musiciens ayant participé sur les deux albums et j'en ai compté quatorze. Sur Metal Archives, ils sont considérés comme des membres permanents, quatorze membres c'est énorme. Je ne sais pas si Paolo laisse les musiciens composer un peu ou s'il gère vraiment tout, ça reste un projet difficile à mettre en place au vu du nombre d'artistes, sachant qu'ils viennent tous d'influences différentes.
Et que nous propose le groupe musicalement ? J'ai envie de décrire ça comme du Steampunk Metal. Le Steampunk etant une forme de science fiction retrofuturiste. Je veux dire par là que ce sujet mélange à la fois la période de la révolution industrielle (le XIXeme siècle en Angleterre) et le futur, en décrivant des machines sophistiquées mais fonctionnant à la vapeur (steam = vapeur en anglais). C'est un peu la « mode », on en retrouve notamment dans les jeux vidéos comme dans Bioshock, ou encore dans la musique avec Abney Park qui fait de « la musique steampunk », c'est plus de l'électro avec des instruments qui collent avec l'univers Steampunk.
Et donc que joue réellement The Experiment N°Q en langage « metal » ? C'est avant tout de la musique progressive, en effet, les structures sotn à l'image des rouages, objet récurrent dans le steampunk, qui est précis, minutieux et assez « mathématique ». Mais pas que, nous avons un riffing industriel, ajouté à ça des bruitages mécanique ici et là, nous plongeons dans leur univers très alambiqué. Le tout a un air opératique, notamment grâce à la présence de plusieurs chanteurs et chanteuses, diversifiant les morceaux des uns des autres. Parfois la musique sera assez lourde (pour appuyer ce côté mécanique) mais rythmant l'album, afin que l'on ne s'ennuie pas trop. Le morceau le plus accrocheur d'après moi reste la piste 9 « The Girl From The Dream », surtout avec sont refrain avec la chanteuse et son tempo assez rapide et un peu saccadé.
Parmi les instruments qui vont faire coller la musique à l'univers « Steampunk », nous avons du synthé qui va sonner très rétro et des instruments à vent, rappelant la vapeur s'échappant de tuyaux, qui ont tout l'air d'instruments folkloriques provenant d'Amérique latine, assez surprenant et original !
Mais je vais être sincère avec vous, la première fois, je ne suis pas rentré directement dans l'album. J'avais absolument rien compris, j'avais trouvé ça fade, je ne savais même pas quoi dire dessus. Alors qu'à présent, mon point de vue à complètement changé, au moment où j'écris ces lignes, j'ai presque envie de le considérer comme un coup de cœur.
En fait, je pense que cet album peut nous déboussoler, et si on ne rentre pas à temps dedans, il continue sans nous et on se retrouve perdu et on a envie de le lâcher. Par contre, je ne parlerai pas de l'artwork... ça reste dans l'esprit indus/steampunk mais les couleurs sont moches. C'est pas du tout un artwork qui colle à la musique, j'aurais plutôt vu un paysage Steampunk, avec pleins de machines fumantes, sous des couleurs plus claires et chaleureuses.

Points positifs :
- Le thème est plus qu'original ! Le Steampunk est rarement évoqué dans l'univers du metal.
- L'idée de mélanger des musiciens provenant d'influences diverses, et d'avoir plusieurs chanteurs et chanteuses.
- Les ambiances sont bien foutues, la prod aussi.

Points négatifs :
- L'artwork, qui est finalement presque hors sujet selon moi.
- C'est pas vraiment un défaut mais faut s'accrocher pour rentrer dans leur monde, ils nous y invitent au début mais si on veut pas tant pis pour nous. D'autant plus que ça reste assez « easy-listening » pour du progressif donc ça va.