Ça fait maintenant une vingtaine d'années que les Brésiliens de Nervochaos nous proposent leur death metal bestial et sombre. En avril sort « Nyctophilia », à l'artwork bien plus noir que les précédents, représentant un cimetière. La nyctophilia est une déviance sexuelle dans laquelle le plaisir sexuel est lié à la nuit. Voilà qui justifie bien la pochette. Le livret n'est d'ailleurs pas classique, il est en papier glacé.

On entre dans l'univers satanique et violent de Nervochaos dès la piste 1 « Moloch Rise », pas d'intro inutile, là le groupe te casse la tête à coups de hache. Les morceaux s'enchaînent vite, il y en a 13 pour 44 minutes. A partir de « Ad Maiorem Satanae Gloriam », la musique se veut plus « punk » avec un riffing digne d'un groupe de hardcore (ça m'a rappelé « Leave No Cross Unturned » de Darkthrone) qui donne un bon rythme à cette track et à la suivante. Puis sur « Waters Of Chaos » (oui le mot « Chaos » revient un peu partout...) on retrouve la bestialité du death, alternant blasts et tempo écrasants. En effet, le groupe nous offre vraiment du metal extrême bien propre au Brésil. Là bas, il y a beaucoup de groupes de ce style, avec une violence pure, une sorte de haine viscérale que nous proposait déjà Sepultura à leurs débuts. Ils font rarement dans la demie-mesure, que ce soit au niveau de la provocation (gore et satanisme pour le death, et croix gammée pour le black) et au niveau de la prod et des compos. Les groupes nous servent un metal un peu crade/old school avec des rythmes primitifs dont le seul but est de nous agresser. Nervochaos s'inscrit dans ce type de metal extrême, où le black et le death se mélangent un peu. Notamment grâce au chant de Lauro Nightrealm tantôt grave et tantôt criard. L'atmosphère sombre et sale se marie très bien avec le riffing lourd (« Stained With Blood ») qui s'accélère afin de teinter le death de thrash irritant.
Par contre, si vous cherchez de la technicité, passez votre chemin. Ils n'y accordent pas trop d'importance, il n'y a pas vraiment de solos, juste des changements de tempos qui évitent une certaine répétition. De plus, dans le concept rien de bien novateur vous vous en doutez, ça reste du metal extrême brésilien et c'est tout. C'est tout de même bien exécuté, et on ressent une volonté de rester intègre. Malgré l'ancienneté du groupe, Nervochaos veut garder ce côté « Do It Yourself » (il suffit de regarder la tracklist au dos du CD, rien n'est droit, la taille de la police change d'une ligne à l'autre).
Pour conclure, c'est un album qui remplit son contrat : il nous offre ce qu'il promet mais sans réel apport. Il est tout de même la preuve que la scène metal extrême old school se porte bien, c'est un groupe que je verrai bien en live !

Points positifs :
- Un album très efficace et qui passe relativement vite, on ne s'ennuie pas.
- Le mixage est vraiment bon (cette basse est jouissive par moment).
- Album assez classique mais qui reste plaisant notamment grâce à ses changements de tempo ou son riffing hardcore parfois.

Points négatifs :
- Peut-être pas très inspiré, c'est sûrement une volonté du groupe mais ne vous attendez pas à quelque chose de surprenant.
- Si vous êtes un amateur de solos violents que l'on peut trouver dans le death metal, c'est pas pour vous. Ici, pas de solos.