Après une période d’inactivité assez importante due à mes études de Musicologie, point de
Metal, mais de belles découvertes enrichissantes : entre Satie, Mendelssohn, et autres Jean-Chrétien Bach, mon temps s’est retrouvé très amoindri sachant que des représentations de jazz et de musique vocale ont été programmés tout au long de cette année étudiante.
Mais me revoici, encore une fois, plus motivé que jamais à découvrir/redécouvrir la musique, cet « art dont se sert les âmes pour agir sur les âmes » comme dirait Hegel.
Aujourd’hui, c’est IGNIS FAATUS et son « Second Offering » qui va faire l’objet d’une critique. Sorti l’année dernière, cet album est le second du groupe Franc-Comtois, dinosaure de la scène Thrash/Death Mélo puisque créé en 1995 même si une séparation a tout de même eu raison de la formation pendant quelques années. Quatre ans après leur dernier opus, voici donc « Second Offering ».

C’est donc reparti pour un tour et dès cette introduction efficace je me sens tout jouasse à l’idée de rechroniquer des albums !
« Searching for the Light » est la première musique, si l’on excepte l’introduction, qui s’offre à nous : c’est donc une sorte de condensé de clichés du genre dans un style bien épique tout de même. Mais cliché ne rime pas avec médiocrité ici, bien au contraire, les soli, les riffs, la rythmique, tout ce joli petit monde se rassemble afin de former quelque chose d’efficace, dans la lignée de l’introduction, et qui fait bien plaisir à entendre. Petit bémol tout de même sur la voix car si elle fait preuve d’une puissance remarquable, ses passages dans le registre aigu ne sont pas aussi étincelants que ceux growlés qui se fonderaient presque dans la rythmique tellement ils sont graves et pleins de souffle.
A chaud, tout ceci rend parfaitement bien. On y voit un groupe qui connait son sujet, qui compose méticuleusement et qui sait varier les ambiances. Un petit reproche vient en tête après quelques écoutes : les palm-mutes sont tout de même assez récurrents. Alors oui je sais, c’est inhérent au genre du Thrash/Death, mais le mix semble avoir été fait de façon que ces étouffements de cordes s’entendent, se ressentent et au long terme, ça semble tout de même tourner un peu en rond. Cela n’est qu’un reproche venant dans les écoutes tardives, pas de quoi s’alarmer !
Par contre, la seconde moitié de l’album donne un visage nouveau au groupe, un visage dont nous n’avions pas connaissance jusque-là. Je pense notamment à « Beholder Of Tragedies » où l’introduction parait dansante et où les riffs principaux sont plus à chercher dans le Thrash. Avoir placé ces titres dans cet ordre fait mine d’essouffler le groupe, comme si le quintet nous avait tout donné dès le début pour ensuite souffler un peu. Mais ce n’est qu’une phase puisque même si « Excruciating Future » ou « Passion And Perversity » ont quelques passages « reposants » (on est dans le Thrash/Death, c’est assez relatif), la lourdeur musicale revient très vite repointer le bout de son museau décomposé après des années de violence. Il faut juste écouter le postlude de « PsychoMorpheus » pour s’en rendre compte : un déchaînement avant la fin du titre. Enfin, « Purity of Hades » est une combinaison de ces deux sentiments musicaux cités plus haut, un partage entre Thrash/Death classique et mélodies dansantes, joyeusement violentes. Une bonne conclusion de l’album, juste avant l’outro « The Third Moon » qui là sort totalement de tout ce que l’on a pu entendre jusqu’à présent. De l’acoustique, une blinde de réverb, quelques nappes de distorsion par-ci par-là, une grosse montée en puissance avant l’explosion, le néant de la fin.

Seconde sortie format full-length au bon goût de réussite pour IGNIS FATUUS et son « Second Offering ». En effet, l’album a échappé au réchauffé et nous montre quelques expérimentations bien sympathiques opérées par le groupe. Un petit coup de mou à la moitié de l’écoute, quelques petits défauts à mon goût, mais surtout une efficacité grandiose ! Et c’est surtout ce dernier point que l’on retiendra, cette puissance de composition générant presque un tube par titre. Un régal pour les oreilles !