Shores of null est un groupe italien difficile à caractériser : ils se définissent comme un groupe de "blackened gothique doom metal", j'ajouterai qu ils ont également énormément d influences melodeath dans leur musique. 
Réunion de plusieurs acteurs de la scène underground italienne (venant de groupes plutôt inconnus au bataillon, nommons cependant ZIPPO), ce groupe nouvellement signé chez Candlelight profite d'une production soignée et précise, parfaite pour leur style de musique. De même, leur artwork pour la pochette ainsi que leur logo sont bien représentatifs de la musique qu'ils produisent.
« Black Drapes For Tomorrow » est leur deuxième album après le premier effort tout à fait honorable qu'était « Quiescence ».
Piochant leurs influences dans des groupes variés tels qu AMORPHIS, ENSLAVED, PRIMORDIAL, OPETH, ou encore INSOMNIUM, les romains délivrent une musique massive, mélancolique et puissante que l'on s'attendrait à voir venir de pays scandinaves. 

Le titre d'ouverture instrumental, « Tributary Waters », annonce la couleur : son lourd et atmosphérique, nous ne serons pas dans du Doom manquant de pêche, sans saveur. Vient ensuite leur titre « Donau », qui a profité d'un clip magnifique soit dit en passant, introduisant le chant de Davide Straccione qui livre une excellente performance. En effet celui-ci va tout au long de l'album mélanger les genres : tantôt chant clair, tantôt growls, parfois même chant flirtant avec le black metal, ou des hurlements déchirants (« House of Cries ») l'italien est capable de moduler sa voix en étant chaque fois juste, ce qui donne une dynamique très prenante à l'album.
Les influences citées précédemment se font beaucoup ressentir, ainsi certains titres sont quasiment des hommages à certains groupes : « A Thousand Storm » et INSOMNIUM, « We Ain't Ashes » et OPETH.
Les morceaux ont tous une patte particulière, et le chant variant énormément au sein même de ceux-ci participe à faire passer les 50 minutes que comptent cet album pour un court instant.
N'oublions pas le travail des musiciens, alternant rapidité avec le mid-tempo, ambiances lourdes et riffs melodeath, un important travail de composition a été effectué et cela s'entend. On regrettera peut-être que la basse serve uniquement à accompagner les temps et suivre la guitare, mais ce serait pinailler.

Amateurs de Doom puissant et massif, parfois rapide, parfois mélancolique, foncez sur cet album, car il est impossible d'être déçu. Si la scène italienne ne rayonne pas énormément ces temps-ci, Shores Of Null va être là pour changer cela.
Pour ma part, je fonce écouter de nouveau leur premier album, et j'espère que la sortie de l'album présent leur donnera l'envie de passer par la France, car je suis curieux de voir quelle intensité ils sont capables de mettre dans un set sur scène.