Shob est un « bass hero » que vous avez peut-être déjà aperçu sur les scènes du Hellfest en compagnie de ETHS. Il a également collaboré avec de grands noms comme PATRICK RONDAT (G3) ou J.HALLIDAY. Il propose un mélange de rock, funk et jazz, majoritairement instrumental, toujours avec la basse mise en avant mais avec une grande variété d'instruments pour l'accompagner.

Si le terme « bass hero » me semble légitime au vu de la technicité du monsieur, il faut malgré tout apporter quelques précisions. L'appellation « guitar hero » est un terme consacré aux grands de la guitare (SATRIANI, MALMSTEEN, VAI...), cependant celle-ci cache souvent une réalité dans les compositions : tout est fait pour que l'on n'écoute que la guitare, j'entends par là que lorsque SATRIANI joue « Surfing with the alien », la ligne de basse et la batterie sont totalement accessoires, et finalement l'intérêt exclusif de l'album repose sur le guitariste.
Ici, c'est loin d'être le cas. Si en effet l'instrument principal du disque sera la basse, Shob a su s'entourer d'énormément d'instruments qui participeront à enrichir son univers, et pas seulement mettre son talent en avant. Du beatbox, des cuivres, du chant soul, tout cela sera réuni pour faire de cet album un assortiment de morceaux variés tous aussi funky les uns que les autres.

L'album s'ouvre justement sur « Hors d'oeuvre », morceau d'introduction à la basse et au beatbox avec BEASTY, donnant de suite le ton : la production est carrée, la basse est bien mise en avant, le beatbox est propre. Le troisième morceau « Except I'm 65 », introduit le chant de LAURENE PIERRE MAGNANI, délicieusement soul, qui se mêle parfaitement à l'ensemble.
S'ensuivent pendant quasiment une heure les morceaux tous plus techniques les uns que les autres (et aux titres tous plus étranges les uns que les autres...): « Right Move » utilise les cuivres et le synthé pour créer une rythmique superbe, toujours sur un riff de basse très catchy (une vraie bande son de film, voire à titre complètement personnel la BO de certains jeux point'n'click des années 80/90), « Green Elephant » avec ses changements de rythmes effrénés ou « Action Mutante » dont la partie rock ne sera pas sans vous rappeler RAGE AGAINST THE MACHINE à leur meilleur moment.

Au final, faites vous absolument un avis sur cet album, même si le funk n'est pas votre genre de prédilection, il mérite largement que l'on s'y attarde. Allez voir sa chaîne Youtube où les morceaux sont joués en live avec tous les instruments, c'est un véritable moment de communion musicale.
Pour ma part, « Karma Obscur » est un coup de cœur, une baffe technique, un enchaînement d'instruments qu'on n'a pas l'habitude d'entendre, si l'on se cantonne au genre rock/metal, tous bien liés ensemble et intelligemment maniés.