Comme le disent si bien les membres eux-mêmes, Crematorium est un groupe résolument fusionnel, sans pour autant vous réciter la liste exhaustive des styles qu’ils affirment avoir comme inspirations. Fondé en 1991 à Los Angeles le combo d’outre atlantique a développé son concept musical qu’il nomme «Murdercore ». Outre cette appellation l’auditeur lambda n’aura aucun mal à reconnaître les ingrédients qui ont donné le goût de leur recette, à savoir Death arrière teinté de Hardcore US et parsemé de Thrash moderne.

La dizaine de titres est introduite par « Bloodwake » qui met en œuvre un ensemble de riffs qui lorgnent sur du Death lourd en conservant ce « groove » typiquement Hardcore dans les refrains tout comme les vocalises hurlées. Les titres suivants s’avèrent d’autant plus péchus, le tempo prend soudainement un coup dans le fessier et le blast beat et les rythmiques speed apparaît rapidement de rigueur. Nous voila arrivés a «Drowning as One » une des épines dorsale de cet opus qui met sur pied un titre axé Thrash moderne qui ne renierait pas quelques inspirations made in Sweden.
En somme, suite à ce bref prologue, il est remarquable que l’ensemble est exécuté avec une fluidité indéniable et peut se targuer d’une production de très bon ton qui met parfaitement en valeur l’originalité (relative certes) de l’album, il retranscrit avec nuance et précision les alternances Death et Hardocre sans pour autant s’essouffler dans la platitude et la banalité.

Il y a une volonté de variété indéniable à travers les ambiances et les variations de chant qui offre une large palette de sonorités, guttural, chant hurlé, backing-vocals et parfois même une voix lorgnant épisodiquement sur le black, bref les capacités sont là.
Au final ce The Process of Endtime se montre très plaisant et lasse peu même après moult écoutes tant cette sacro-sainte idée de diversité nous épargne un ensemble linéaire et lassant, l’ensemble couplé a une exécution et une efficacité indubitable.
Soit, si les puristes du Death pourraient quelque peu rechigner sur les influences diverses du groupe, il s’averre très vite plaisant pour les autres amateurs du genre.