Le power trio américain Sasquatch est de retour dans les bacs 4 ans après leur précédent album sorti sous le titre attendu «  IV ». Alors qu’on aurait pu s’attendre après II, III, IV à un album V, Le brainstorming pour trouver un titre ne devait pas être trop long genre : 

» Bon, après III, Comment on va appeler le prochain album ?
- Bah, IV !
-Ok, Super idée ! Allez, sors les bières, on va fêter ça !! »

C’est avec « Maneuvers » qu’ils reviennent en ce début d’été 2017. Ce changement dans leur petit train train de nom d’album pas compliqué à suivre s’explique par un changement important dans le line-up du groupe. Pour rappel, le groupe s’est formé en 2001 à Los Angeles autour du chanteur/guitariste Keith Gibbs, le batteur Rick Ferrante et le bassiste Clayton Charles. Ce dernier a quitté le groupe en 2007 pour être remplacé par Jason Casanova et vous pourrez peut-être le retrouver au sein d’Aboleth où il officie en tant que batteur live et du groupe psyché rock Ultra Electric Mega Galactic.

Et vous me direz « quoi ! Un des membres fondateurs est parti ! C’est une catastrophe ! », Et bien rassurez-vous, Sasquatch, avec ce départ, ne perd absolument rien au change. On retrouve sur les 8 pistes que composent cette galette (9, si on rajoute l’intro « Lude ») les rythmiques fuzzy et puissantes, mélange de riffs lourds et abrasifs à la Queen of the Stone age mêlés à un rock alternatif très marqué par les années 90 où la voix douce de Keith Gibbs viendra vous envoûter les oreilles par ces envolées sombres et nostalgiques. Un chant maîtrisé qui pourrait à rappelé à certain le grand Chris Cornell, l’influence de Soundgarden est assumée par le groupe, mis en valeur par la basse pesante et puissante d’un très inspiré Jason Casanova et où le nouveau batteur, Craig Riggs, marque l’ensemble de son rythme métronomique et flamboyant. Si la comparaison de Gibbs et Cornell pourra paraître un peu surfaite à certain, c’est toujours l’occasion de rendre hommage à ce grand monsieur qu’était Chris Cornell dans cette petite chronique.

Celui qui a déjà pu jeter une oreille sur les précédents travaux de Sasquatch ne seront donc pas dépaysé, Maneuvers se plaçant dans la droite ligne de IV. On pourra tout de même noter un résultat plus abouti et efficace tant au niveau des arrangements que de la production. Le groupe s’aventure même sur le terrain du blues et du rock psychédélique avec une utilisation parcimonieuse de l’orgue Hammond en particulier sur « Just Couldn't Stand the Weather » et « Drown All the Evidence ». Si ces influences ne sont pas particulièrement originales vu le nombre important de groupes qui pratiquent le genre, mais cela apporte un petit plus à sasquatch qui permet de clairement apporter des variations dans les différents titres de «Maneuvers ». Le groupe arrive aussi à composer certains de leurs meilleurs morceaux dont « Rational woman », premier single de l’album, et véritable petit bombe stoner rock qui fait clairement rentrer les américains dans la cour des groupes références de la scène.

Un cinquième album à découvrir d’urgence pour un groupe qui mériterait un succès plus important. On pourrait même se permettre de dire que « Maneuvers » est l’album de la maturité pour les américains. Ça ne veut pas dire grand-chose, mais c’est le genre de commentaire qui claque et qui vous donnera envie de jeter une oreille à ce bijou.

Tracklist

Rational Woman
More Than You'll Ever Be
Destroyer
Bringing Me Down
Just Couldn't Stand the Weather
Drown All the Evidence
Anyway
Lude
Window Pain