Après six ans d'absence, les pionniers suisses du black metal industriel sont de retour avec leur dernier album, Hegemony.
Les groupes qui peuvent se venter d'une carrière longue de 30 ans ne sont pas nombreux, et ils sont encore moins nombreux à avoir eu une réelle influence sur l'histoire du black metal.
Fondé par les frères Vorph et Xy, le groupe helvète qui avait un son dark et industriel bien à eux dès le départ, était déjà là lors des premiers balbutiements du black metal. Et ce n'est que lors de la sortie de leur quatrième album, Passages, que le son plus symphonique de Samael est né.
Ne vous attendez pas à de la nouveauté, Samael reste fidèle au chemin emprunté, mais le fait bien. Les puristes qui se sont arrêtés aux trois premiers albums de Samael (Worship him, Blood ritual, Ceremony of opposites) reconnaitront peut-être dans ce nouvel opus un léger retour aux sources. Bien que le son des trois premiers albums du groupe appartienne au passé, on peut dire qu'il y a une certaine réminiscence dans Hegemony.
Hegemony est le genre d'album que vous appréciez de plus en plus au fur et à mesure que vous l'écoutez. Les textes, ainsi que la musique, parlent d'unité, de puissance et de victoire. Ils parlent d'humanité sans entrer dans des discours politiques quels qu'ils soient. L'hégémonie de la musique est omniprésente et vous entraine dans sa course infernale.
Les riffs sont vigoureux, la rythmique est tribale et puissante, les sons synthétiques sont énergiques et bien dosés pour donner à l'ensemble une sensation d'urgence et d'intensité.
En gros, en écoutant cet album, vous aurez des images de guerriers lancés dans une course effrénée dans le désert, des vikings dévalant une colline prêts à prendre le monde d'assaut, des samouraïs s'apprêtant à mourir au combat pour l'honneur...C'est puissant, c'est intense, c'est noir et on ne s'en lasse pas.
Trève de plaisanterie, notons aussi le cover de Helter Skelter, une chanson initialement écrite par les Beatles (eh oui). Totalement remaniée et reconstruite, il est difficile de reconnaitre la mélodie, mais le titre est bien fait et c'est impressionnant de voir ce que le groupe est capable de faire avec un titre initialement si éloigné de son style. Une belle preuve de dextérité musicale.