Allez on prend tous sa petite lame de rasoir et ses disques de Lifelover et on va s'écouter le deuxième et dernier album de Black Sin. Le dernier car le groupe split, Berith alias La Vermine De L'Art Noir (oui, ça fait très « pestenoiresque » comme blase) a annoncé récemment qu'il n'était plus dans l'état d'esprit de refaire du vrai black metal, plutôt arrêter que de faire un truc nul et sans âme. Décision plutôt cool, je préfère ça qu'avoir un album pourri. Quand on a rien à dire on se tait après tout. Dans son premier album, Berith nous parle donc de ses « souffrances infantiles/adolescentes » et ce « Solitude Eternelle » traitera de sa « descente aux Enfers » (je cite son post).
Bon... ça va être la joie quoi.
Sinon au line up, on a « . » à la basse (le mec de Pain Is...), Benjamin Marchal à la batterie (aussi chez Déluge, donc c'est mainstream (je plaisante (j'adore Deluge)) et Déhà à la guitare qui a 50000 groupes dont beaucoup que je connais pas mais dans le lot on a Maladie, Merda Mundi etc …
En guest on a un saxophoniste donc ça c'est cool ! Et un guest vocal : HaiMe, qui a fait les photos. Et sous son nom sur le livret, je reconnais un blase, qui s'est occupé du graphisme, L'Cul-Terreux Torve Du Périgord Nègre ! Le mec d'Ascète ! J'aime bien Ascète c'est du bon black médiéval, j'attends leur album prévu pour 2018 !

'Fin bref, à première vue, Black Sin, c'est un énième groupe de black français inspiré de Peste Noire. Et bien par vraiment. En fait, en ouvrant le livret, j'ai vu un gros patch sur la veste d'un des mecs de Lifelover donc direct j'ai aimé. Et au niveau dépression ça se pose là, ça me rappelle Lifelover, ou du moins j'ai fait le lien avec ce groupe. Mais en vrai, le groupe qui ressemble le plus à Black Sin, c'est Night. Déjà le chant en français, quoiqu'on en pense pour moi ça fait toute la différence. Ça commence à être pénible toutes ces formations black français qui pondent des paroles en anglais déjà entendues, il y a plus d'âme quand c'est dans notre langue. Et, je sais pas si c'est le français qui veut ça, mais quand c'est hurlé, ça rend super bien, une espèce de cri suraigu, un peu sifflé comme Night peut proposer. Et oui, Night avait le violon, Black Sin a le saxo mais par contre, il n'a pas le peu-ra au début.

Au niveau des textes, rien de particulièrement novateur, ça dégueule de haine, transpire la souffrance. Notre Berith est envers et contre tous, contre vous. Vous n'êtes que des pions interchangeables et prétentieux. Manipulables, faibles et mous. Et nous ! Des cadavres debooout ! Euh... je m'emporte en citant du Night mais faut dire que cette phrase résume bien Black Sin, l'esprit et les paroles.
Un point intéressant aussi, c'est que plus l'album défile, plus on ressent qu'on sombre dans le désespoir (et la solitude). Il n'y a vraiment plus aucune trace de vie sur la dernière piste « Solitude Eternelle ».

Black Sin nous sort donc un album plein de haine et de dépression, qui reste assez conventionnel en « black français », ce qui n'est pas pour me déplaire mais je comprends que le groupe finisse par s'arrêter à temps. On a cependant un excellent album qui est totalement dans la veine « Black Metal Crasseux de France » qui me plaît beaucoup.