La troisième livraison musicale des britanniques est nommée "Anatomical Venus". La formation est connue pour pratiquer des sonorités influencées de domaines divers tels que le doom metal, le stoner rock, le heavy metal, le grunge ou encore le hard rock. Un vaste registre dans lequel chacun peut trouver son bonheur.

Ce n'est pas cet opus qui nous fera changer d'opinion sur la diversité de Black Moth. "Intra" ouvre la danse et se positionne dans ce mouvement oscillant entre dynamisme, des riffs de base intenses et des refrains mélodiques groovy. Ce schéma sera reconduit pour des expériences comme "Sisters of the Stone", "A Lovers Hate" ou "Screen Queen". Pour revenir à nos bons souvenirs, les musiciens assurent quelques instants plus profonds, plus modérés rythmiquement, l'énergie est amoindrie mais on reste malgré tout dans la direction musicale du groupe au travers "Moonbrow" et "Buried Hoards". Du doom, toujours du doom on aurait tendance à dire, ce n'est pas "A Thousand Arrows" qui s'en écarte, profitant pour l'occasion de sortir un solo apportant du corps au morceau. Dans ce prolongement abyssal, "Tourmaline" évolue dans un milieu plus romantique, dans la ballade doomesque, donnant du volume lors des refrains ou le break final.
Étonnamment, le titre de clôture se tourne vers une direction plus énergique, présentant la formation dans une activité plus intense.
Moins accessible et plus lassant de part sa durée, "Severed Grace" évolue tout en profondeur, tout en longueur, on en retient que l'héritage de Thin Lizzy par ses orientations irlandaises usitées pour le solo de cet interminable thème.

Bien qu'il soit intéressant dans son registre multi musical, "Anatomical Venus" en plus de créer une forte adhésion peut se nuire à lui même. Sa direction est parfois trop doom pour certain, trop metal pour d'autres. Chacun est libre de ne parcourir qu'une sélection de compositions mais je ne peux que vous conseiller de laisser l'ouvrage livrer ses secrets dans sa globalité.