Crisix ! non ! non ! ce n’est pas le nom du dernier jeu à la mode sorti sur PC ou consoles, même s’il est vrai que le nom pourrait être trompeur, mais bien le nom d’un combo de p’tits gars qui viennent tout droit du pays ensoleillé de Barcelone, lieu où on est plus habitué à entendre les guitares flamencos et les castagnettes que le gros son des grattes électriques et les vociférations déchaînées si chers à notre scène musicale. Et c’est tout naturellement qu’ils nous proposent une musique gorgée de soleil, bourrée d’énergie positive et de testostérone, surfant sur la vague du thrash old school qui fait des émules depuis quelques années avec des formations comme Havok, Warbringer ou Lost Society que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, du gros son qui défouraille de tous les côtés sans trop réfléchir pendant la quarantaine de minutes que dure ce petit « Against the odds ».

Les « espagnols » ou plutôt catalans, je ne sais pas trop quel est leur point de vue sur la question, n’en sont pas à leur premier méfait, quelques démos sous le premier nom du groupe Crysys depuis 2008 et trois albums plutôt remarquables dans ce genre. Et vous me direz « ouaih ! très bien ! mais tout ça n’est pas très original, alors qu’ont t’ils de si bien que ça, ces Crisix ! ». Eh bien, si effectivement, vous n’aurez pas la révolution musicale que plus personne n’attend depuis un bon bout de temps, vous aurez tout de même les esgourdes bien secouées et, pour ma part, je n’en demande pas plus à un album de thrash. Les morceaux sont assez variés pour ne pas provoquer l’ennui et le tout est bien efficace, bien construit, de bonne facture. Ils comptent déjà un passage au motocultor, au ressurection fest et leur avenir est plutôt bien rempli avec l’alcatraz, le hellfest et le full metal cruise et quelques dates aux États-Unis pour cette année, le planning dont rêverait beaucoup d’artistes français ou autres et qui montres que les Crisix ne sont pas les derniers des clampins.

Si vous les connaissez et que vous avez déjà pu jeter une oreille sur un de leur album, « Against the odds » suit la même ligne que ces prédécesseurs, une formule thrash qui suit les canons instaurés en Californie dans les années 80, rapide, violent, un peu crade sur les bords, mais qui déborde de puissance et d’énergie, on pourrait entendre du anthrax sur « Prince of Saiyans » ou du Testament sur « Leech Breeder ». Crisix se permet quelques incursions dans le genre thrash crossover avec quelques passages à la DRI saupoudré à droite à gauche (Get out of my head), mais toujours avec parcimonie. Un album expéditif, comme un coup de poing dans les dents, bien violent et pour les avoir vu il y a quelques temps en live, je peux vous dire qu’ils emmanchent comme il faut et qu’ils valent largement le détour. Et quand un groupe Européen sonne comme s’il était tout droit sorti d’un vieux garage Californien de la grande époque, on lève notre chapeau et on regarde quand sera leur prochaine prestation dans le secteur.

Crisix, c’est des p’tits artisans locaux qui travaillent leurs morceaux avec doigté, en les roulant sous l’aisselle. Ils travaillent bien et propose une nouvelle fois un album abouti et carré sur les bords et je ne vois pas ce que l’on pourrait demander de plus.

Line up :

Julian Baz – Chant

Javi Carrion – Batterie

Marc Busqué – Guitare

Albert Requena – Guitare

Dani Ramis - Basse



Tracklist :

1 Get out of my head

2 Leech Breeder

3 Technophiliac

4 Perseverance

5 Xenomorph Blood

6 Prince Of Saiyans

7 Leave Your God Behind

8 Cut The Shit

9 The North Remembers