Mystic Prophecy est un groupe de power metal allemand qui, après avoir quitté Nuclear Blast, se retrouve à sortir leur quatrième album Savage Souls sur le label Massacre Records. On pourrait donc penser que le groupe se retrouve relégué en deuxième division toutefois pour un groupe de cette envergure, c’est-à-dire possédant une renommée toute relative, une structure plus modeste sera peut-être plus adaptée à leurs besoins.

Même si le groupe est allemand, les influences purement teutonnes sont assez minimes et il faut plutôt se tourner vers l’autre côté de l’atlantique pour arriver à cerner et décrire leur musique. En fait, Mystic Prophecy évolue dans un registre power à tendance heavy-thrash US que l’on pourrait rapprocher d’un Iced Earth (l’excellente pochette est d’ailleurs l’œuvre d’Alex Herrmann qui a également travaillé pour IE) auquel il faudrait d’ajouter une petite touche progressive et des riffs clairement pompés sur Testament (on n’insistera jamais assez sur l’importance et l’influence de ce groupe). A noter toutefois que le chant proche de celui de Tobias est clairement heavy (on peut observer tout de même qu’un morceau comme Evil Empires commence par un grognement très typé Chuck Billy) ce qui apporte un léger contraste avec l’avalanche de riffs thrash qui caractérise cet album.
Il est assez agréable de trouver à notre époque des groupes qui n’hésitent pas à user et abuser de riffs bien catchy qui vous rentrent dans la tête dès la première écoute mais il faut bien avouer aussi que l’amateur de thrash old school y trouvera beaucoup de riffs qui lui feront penser à tel ou tel morceau de tel ou tel groupe. L’album, enregistré au Music Factory Studio et mixé au Fredman Studio bénéficie, on serait tenté de dire forcément, d’une bonne production claire et puissante.

Le groupe a subi pour cet album un sérieux changement de line-up qui ne se ressent pas énormément au niveau du style. Gus G, le talentueux mais avouons-le relativement instable guitariste, a quitté le groupe pour se concentrer sur son autre projet Firewind. Il est remplacé par Markus Pohl (Symphorce) et Martin Grimm (Headstone Epitaph). A côté de ça, le batteur Dennis Ekdhal qui a également quitté le groupe est remplacé Matthias Straub (Sacred Steel). L’album est plutôt homogène et de qualité constante tant et si bien que l’on a du mal à isoler quelques morceaux à citer en exemple (ce qui est bien entendu une très bonne chose !). On retiendra tout de même des titres comme les très agressifs et rapides Shadows beyond my soul et Evil Empires.
Même les titres a priori plus mélodiques comme Deception of Hate contiennent leur lot de riffs assassins, sans même parler de l’intro qui est tout bonnement terrible !
Bref un album excellent et presque irréprochable si l’on ne recherche pas l’originalité pour l’originalité.