Qu’est-ce que je peux aimer recevoir des CDs de groupes comme celui-ci !
Les groupes de Metal un peu sombre m’ont toujours attiré à vrai dire. J’ai toujours aimé faire des recherches pour retrouver des groupes dissouts depuis belle lurette ou simplement pour trouver une thématique nouvelle qui donnerait à la musique une touche de ci, de ça. Alors quel plaisir quand le groupe lui-même vient se pointer devant moi ! J’avais déjà eu cette surprise il y a deux ans quand les Américains de Pyromancer m’avaient fait confiance avec leur première démo.

Et voici que même les Français s’y mettent ! C’est au tour d’INFAMY de me présenter leur premier album. Les Lillois, après deux démos, se dont décidés à sortir « A World On Its End », condensé d’énergie Black couplée à un sens de la composition Thrash. Mais ce n’est pas tout car selon les morceaux, beaucoup de choses transparaissent.
La musique des Nordistes est plus complexe qu’il n’y parait. On oscille pendant la demi-heure que dure l’album entre un Black/Thrash traditionnel, un Black Metal dépressif (surtout avec cette voix aigüe !) ainsi qu’une sorte de Sludge/Doom Rock à la sauce 80’s. Dans tous les cas, c’est une musique qui se veut résolument old-school et surtout pas démonstrative. C’est surtout l’intériorité qui parle, il n’y a aucun sens caché, tout est donc brut. Et c’est ce point qui m’attire, car niveau instrumental on ne peut pas dire que c’est extrêmement recherché.
Cette absence de recherche et ce sentiment de primitivité collent tous deux à cette haine ambiante qui se faufilent grâce aux paroles que vomit littéralement le chanteur. Ce côté DIY est lui aussi assez attirant, rappelant les débuts des scènes Scandinaves, bien avant l’exposition médiatique dont ils bénéficient aujourd’hui. En termes de visuel et d’attitude, INFAMY me fait aussi penser à Tyranonaut, un groupe Américain de Heavy/Doom qui est aussi porté sur le old-school. Et, à vrai dire, les deux groupes se ressemblent aussi musicalement et ce surtout au niveau des riffs. Après niveau ambiance, ce n’est pas tellement ça…
Cette façon de faire, de ne pas trop savoir où l’on est est-elle une caractéristique des groupes se voulant old-school et DIY ? On peut se le demander. Et encore une fois cette façon de faire n’est pas pour me déplaire, bien au contraire, je pourrai citer je ne sais combien de formations dans ce cas-là ! Au contraire, je trouve vraiment qu’il y a un charme dans le fait d’écouter de la musique ayant une fonction d’exutoire ou de condensé d’influences comme ici. C’est comme si la musique retenait à son but premier, c’est-à-dire créer du son quelque soit le genre, le style, les influences, le background etc. Une musique qui retrouve en fin de compte son côté cathartique.

« A World On Its End » est un album sans intérêt si l’on recherche de la technique.
Pourtant, je ne peux m’empêcher de le réécouter. Bien plus que divertissant, cet album est pur et sans fioriture, ce qui permet à l’auditeur de se concentrer sur des titres simples mais non moins dénués de sens. C’est d’ailleurs ce sens qui est à l’honneur ici. « A Can In The Woods » résume parfaitement ma pensée : pas besoin de paroles, de soli, ou de technique pour pouvoir nous transporter. Seuls quelques accords accompagnés par une mélodie répétitive peuvent tout bonnement nous connecter à autre chose. C’est ce qu’INFAMY a fait comme pari et c’est amplement réussi.