L’épique désigne ce qui est propre ou qui a le caractère d’une épopée, c’est-à-dire un récit qui célèbre le côté légendaire, héroïque d’un thème particulier. Dans la musique, ce côté épique se retrouve souvent dans tout ce qui est Heavy ou Power Metal, encore une fois sous diverses thématiques. On y retrouve des héros terrassant des dragons, des créatures au travers de titres racontant un périple ou une étape de la vie de cet humain.
Même s’il n’est pas forcément précisé que tel ou tel album s’inscrit dans une logique épique dès sa conception, on peut, nous auditeurs, interpréter différemment la chose, c’est d’ailleurs mon cas avec l’album des Russes de OVERWIND. Si « I Can Do It Again » ne laisse pas passer d’indices quant à sa nature, je prends le pari de la voir comme tel à cause du « Je » du titre tout d’abord qui suggère un récit à la première personne, mais aussi à cause de la pochette rappelant le mythe d’Icare dans un monde moderne.

Mais surtout, c’est grâce à la musique que je peux réellement avancer ceci. Comme je l’ai dit plus haut, le Heavy se marie plutôt bien avec ce genre de concept, rajoutez à cela du Prog et quelques touches d’électro, et nous voici dans l’univers de OVERWIND. Cet univers est plutôt aérien, léger malgré son thème rappelant le dépassement de soi. Bien que bien composé et invitant à la liberté, le problème est que l’album sonne parfois creux comme si ce dépassement de soi n’était pas assez mis en valeur par la musique ce qui fait du coup retomber l’ambiance mise en place. Pourtant, rien n’est mauvais instrumentalement parlant, le point noir serait plus à rechercher du côté de la production. En effet, cette dernière n’est, à mon goût, pas assez puissante pour nous permettre de vraiment apprécier le produit : les guitares semblent un peu en retrait par rapport à la batterie ce qui déséquilibre un peu tout. Encore une fois, instrumentalement il n’y a rien à dire, c’est vraiment puissant, mais je n’arrive pas à vraiment rentrer dedans. Le mix me rappelle ceux des groupes Prog des années 70/80 où l’accent était mis sur la rythmique et la voix, laissant la guitare au rôle d’accompagnateur, seuls les soli étant mis en avant. Il est vrai que j’ai un peu de mal avec ce mix rétro qui accompagne des groupes et des compositions modernes qui ont évolué stylistiquement parlant…

Je n’arrive certes pas à rentrer entièrement dans l’écoute, néanmoins même d’un peu plus loin on y prend goût à cette musique ! Si peu de titres ressortent véritablement, l’ensemble est vraiment plaisant à écouter et à décortiquer car aucune limitation stylistique n’est à déplorer, au contraire, tout ce qui pouvait se prendre a été pris : Heavy, Electro, Stoner, parfois même Metalcore, Indus… On y trouve de tout et on n’est aucunement déstabilisé par cette volonté, il faut d’ailleurs vraiment se pencher sur ce « I Can Do It Again » pour en saisir toutes les subtilités tant il y a à faire !