Dixième album pour Turbonegro, la machine à tubes norvégienne. Le contrat sera-t-il, une fois de plus, rempli ?

Je n'ai eu contact avec Turbonegro que relativement récemment : j'ignorais jusqu'à leur existence avant le Hellfest où je les y ai vu il y a de ça 4 ou 5 ans. A l'époque j'avais été voir leur show pour comprendre enfin pourquoi tant de monde portait des jeans à patchs, des casquettes et la moustache de Turbonegro. Pour avoir autant de fans hardcore, ça devait être quelque chose.
Je retiens de ce show une musique efficace, un groupe qui enchaîne les tubes avec un accoutrement plutôt original, et où toutes les chansons faisaient mouche.

Je n'ai cependant pas plus creusé à la découverte de la discographie du groupe suite à ce concert, je découvre donc ce « Rock'n'Roll Machine » avec l’œil du néophyte qui s'attend à un cargo déversant ses tubes.

Le contenant match totalement le contenu : avec ses couleurs fluos et ses éclats lumineux disséminés sur toute la pochette, le ton est donné et c'est un hommage aux années 80 que ce groupe nous propose.

L'intro fait directement penser aux claviers de Van Halen, et « Well Hello » démarre en trombe n'annonçant que du bon : les riffs sont catchys, tout comme le refrain, tout est fait pour que le titre soit le plus accessible et entrainant possible.
La suite malheureusement ne va pas suivre le même chemin, et les tubes que sont « Hot For Nietzsche » et « John Carpenter Power Ballad » se trouvent englués dans des titres moins bons.
Pour exemple, le titre éponyme avec ses voix digitalisées a beau être impregné des années 80, il ne fait pas oublier le vide relatif du morceau. Beaucoup de morceaux sont ainsi en dessous de l'effet recherché, et « Skinhead Rock'n'Roll » qui prend le parti d'ajouter beaucoup de claviers pour sonner très années 80 est finalement décevant, fade, et même épuisant à écouter tant le bourdonnement de fond des claviers fait mal au crâne. Le même problème revient avec « Special Education », d'ailleurs.
De même un titre comme « Let The Punishment Fit The Behind », s'il a pour lui de bien rendre l'effet années 80 recherché, est peu inspiré et devient assez quelconque.
Reste pour cet album les paroles toujours plutôt drôles du groupe, chose qu'on ne peut pas leur retirer.

L'écoute n'en est cependant pas pénible, au bout de dix albums les norvégiens connaissent bien la recette pour faire une musique ultra easy-listening et catchy, j'attendais cependant mieux de cet album qui reste en demi teinte, avec des titres à conseiller ( « Hot For Nietzsche » ou « Well Hello ») et d'autres qui seront beaucoup plus anecdotiques.