VOIGHT KAMPFF fait partie de ces groupes qui commencent à connaître une certaine notoriété. Pourtant la formation remonte déjà à 2010. Un premier album, « More Human Than Human » a vu le jour en 2012 et il aura fallu plus de 6 ans avant qu'un successeur n'arrive. VOIGHT KAMPFF a pris son temps et on ne peut le lui reprocher à l'écoute de ces nouvelles compositions contenues dans « Substance Reve ».

Pour ceux qui se posent la question, le nom du groupe est tiré du roman de science-fiction de Philip K.DICK, « Les Androïdes rêvent-ils de Moutons Électriques ?», également dans le film tiré du livre, BLADE RUNNER de Ridley SCOTT de 1982. Cela pourrait donner un petit côté futuriste au groupe. Pourtant j'ai le sentiment qu'aussi bien du côté de la production que de la composition, c'est ailleurs qu'il faut chercher. A l'écoute de ce disque, malgré quelques aspects plus contemporains et quelques tentatives sonores, j'aurais tendance à me tourner vers les débuts du death metal en cherchant un lien dans l'histoire du metal. « Substance Reve », « Robotic Warfare » ou encore « Form Destroyer » me ramènent incontestablement vers DEATH, CYNIC ou ATHEIST. On ne peut certainement pas nier l'impact qu'ont eu ces formations sur le monde la musique. Ils ont instauré une façon de faire qui s'est tout de même relativement perdue avec le temps. La recherche des mélodies et la complexité de certains rythmes font leur retour aujourd'hui à travers cette formation française. On comprend l'intérêt des festivals à programmer ce groupe. C'est un véritable retour aux sources qui s'opère ici avec des compostions incroyablement bien construites. Si on se penche sur « Rebellion » et ses quasiment 10 minutes, je ne pense pas que l'on trouve d'équivalence dans la scène actuelle. Il faut une sacrée inspiration pour arriver à sortir un titre de cette ampleur sans tomber dans quelque chose qui dénature le propos. On reste sur une ambiance purement metal avec bien entendu un pont plus lent sur la deuxième partie du morceau histoire de caler quelques soli très bien sentis. Le niveau technique n'est pas à démontrer. Ces musiciens savent ce qu'ils font et le font avec une maîtrise parfaite de leurs instruments. Et ce qu'il y a d'agréable, c'est cette utilisation de la basse en son clair qui vient poser des lignes complexes qui me rappellent les groupes cités précédemment. On se délecte de cet album avec de très bons morceaux comme « Memories » et ses arrangements très bien trouvés. On note ici un très bon break de basse comme on en entend rarement. Après un « Fires Of Orc » bien représentatif du style, on conclue sur un titre en français, « La Dernière Rencontre ». Le groupe en profite pour s'alourdir un peu mais garde son mélange de riffs techniques et de mélodies. Le travail des deux guitares est impeccable de bout en bout.

VOIGHT KAMPFF nous livre un album riche sur bien des points. Les plus old school devraient retrouver l'esprit de certains groupes devenus cultes et les plus jeunes de trouver une porte vers ce qui a fait l'essence du death metal et de ses dérivés. Un album à écouter sans relâche afin d'y dénicher bon nombre de détails plus qu'intéressants.