C'est du côté de Lyon que se forme FAU'Z en 2015. A l'origine le groupe officiait sous la forme d'un quintet mais c'est finalement sous la forme d'un quatuor que le groupe enregistre cet album « Stories » paru en 2018. Depuis sa formation FAU'Z s'est séparé de son batteur et de son claviériste mais a intégré un chanteur. C'est donc Pascal FAU qui s'occupe désormais de la basse, de la batterie et des synthétiseurs de cet album.

FAU'Z a connu une évolution importante depuis sa création mais à l'écoute de ce disque on remarque un très grand professionnalisme. C'est d'ailleurs Freddy KROEGHER qui se cache derrière cette production très propre. Le son est parfaitement adapté au style du groupe, limpide et clair. Cela correspond tout à fait au style très diversifié du groupe allant du jazz au metal.

On ouvre cet album sur une touche de death metal avec « Hitchcock Melody ». La voix n'est pas encore au top dans le style. Elle me fait penser au début du style avec une petite touche de CAVALERA mais elle fonctionne très bien sur ces compositions. On note déjà des aspects techniques très prononcés. C'est fluide et pour le moins complexe dans la mise en place. Il y a là un travail à mettre en évidence durant ces 7 minutes de recherches musicales intenses. On relève aussi certaines parties frôlant le jazz façon CYNIC. Une très bonne entrée en matière qui se poursuit avec « Le Cul des Sorcières ». On note d'ailleurs qu'aussi bien à la basse qu'à la batterie Pascal FAU est réellement impressionnant. C'est un musicien hors pair, c'est évident. On passe rapidement sur la minute d'intermède que constitue « The Story of Little Grapefruit The Pirate – Part I » afin de se concentrer sur « The Story of Little Grapefruit The Pirate – Part II » qui une fois encore nous démontre tout le savoir faire de ces musiciens. Le mélange des styles est parfaitement maîtrisé. Cela devient très probant avec « L’Écume des Jours ». Les guitares acoustiques prennent le dessus sur une bonne partie du morceau tout en gardant une dynamique metal avant que celle-ci ne s'affirme pour de bon. On ressent même une inspiration psychédélique sur « Épices et Précipices ». FAU'Z ratisse large et le fait toujours avec dextérité. Pas évident de construire un morceau cohérent de plus de 9 minutes 30 et pourtant même avec des changements, le groupe garde une ambiance cohérente. On relève aussi une belle référence à « The End » de THE DOORS en fin de piste. Les musiciens vont jusqu'à utiliser du didgeridoo sur la première partie de « Metalorganic Heart » avant de s'embarquer dans un morceau nettement plus complexe sur sa seconde partie. FAU'Z expérimente un peu plus du côté de lourdeur tout en ajoutant quelques influences thrash sur certaines parties. Plutôt réussi même si à mon goût il ne s'agit pas du meilleur titre de cet album. On conclue enfin cette écoute par « Poor James » qui revient aux bases du style du groupe, à savoir, une bonne dose de death metal technique étalée sur 9 minutes de variations où le jazz n'est jamais vraiment loin.

FAU'Z fait preuve de qualités solides. Même avec des compositions longues, le groupe garde une logique implacable. Ça sent l'expérience et un travail de longue haleine.