Cela faisait dix années que Cor Scorpii n’avait pas donné de nouvelles. Voici chose faite !

Nouvel album, nouveau line-up aussi avec l’arrivée en 2010 de Erlend Nybø à la guitare lead qui officie dans le même temps chez Funeral.
Cela doit lui changer du doom metal, nous sommes ici en présence de tempi élevés, black metal oblige. A vrai dire, même si la batterie donne la sensation de diviser le tempo en deux lors de ces moments, cet artifice n’est là que pour permettre à la mélodie de subsister dans ces phases rapides. Malgré sa composante black metal, le groupe a vraiment décidé de miser sur une rapidité virtuose ainsi qu’une production très léchée, presque trop car devenant parfois lisse et sans saveur véritable.
Là est le réel problème de « Ruin ».

Quand je pense au black metal mélodique, je pense (peut-être à tord) à une mélodie présente, une production moins professionnelle, à des rythmiques plus posées… Tout le contraire d’ici où j’ai l’impression d’entendre sur chaque morceau des mélodies écrasées dans le mix, un son de qualité professionnelle, une virtuosité technique dans la vitesse ainsi que dans les rythmes… Quelque chose de froid. On pourrait parfois croire entendre du death moderne !
Peut-être me fais-je une représentation du genre un peu simpliste voire même clichée, dans tous les cas je n’arrive pas à accrocher à cette ambiance post-apocalyptique de la pochette.

L’album m’avait pourtant l’air prometteur : un comeback de dix années ce qui signifiait pour moi une volonté de revenir sur le devant de sa scène, un genre que j’apprécie particulièrement, un univers bien à eux… L’écoute, malgré les rythmes, riffs ou autres que j’ai appréciés, ne m’a pas particulièrement convaincu à cause des incohérences entre ce qui est sur le papier et ce que l’on peut entendre. En résumé, c’est un bon black/death mélodique, toutefois pas surprenant, mais pas un bon black mélodique, le trop plein de prod’ et de technique ayant tué cet aspect rêveur du genre. Et non, ajouter du synthé ne fera pas de votre musique quelque chose d’angélique ! Windir est bien loin…