S’il y a bien une différence entre les amateurs de musiqueS et les amateurs de musique, c’est bien l’ouverture d’esprit. Les uns sont ancrés dans leur(s) genre(s) favori(s), les autres sont amoureux des sons. Bien sûr, cette affirmation est issue d’un raisonnement assez binaire qui ne prend pas en compte les goûts et les couleurs de chacun, pourtant on ressent parfois un communautarisme pouvant être aussi valorisant qu’inutile.

Tout ça pour dire qu’être ouvert à la découverte, ce n’est quand même pas mal. Aujourd’hui, vous l’aurez compris, point de metal. En extrapolant un peu, c’est comme un retour aux sources, pas d’inquiétudes donc !
Jessie Lee Houllier et ses acolytes jouent un blues-rock moderne et accessible. Nul besoin de se compliquer la tâche en cherchant les blue-notes, en tentant de compter les tierces dans les accords, vous n’aurez pas besoin de ça ici ou de claquer ses doigts n’importe comment… Rien de tout ceci n’est nécessaire ici. Il faut juste se laisser porter par ces soli planants, ces nappes de synthé bien psychédéliques, cette rythmique entraînante… et surtout ce timbre vocal envoûtant ! Cette voix de poitrine puissante, cette voix grognante à chaque inflexion !

Il est vrai que le jazz en général n’est pas ma tasse de thé à cause du côté sectaire que les professeurs ou les universitaires mettent (volontairement ou non) en avant. Musicalement, je m’extasie devant des enregistrements de Delta blues, de Memphis blues ou de jazz New Orleans.
Jessie Lee And The Alchemists prouvent que, malgré les clichés (parfois véridiques, c’est vrai…), ces musiques devenues savantes ont aussi une âme… qui, comme celle de Tommy Johnson, seront vendues au diable pour quelques talents musicaux ?