Et c'est reparti, les enragés sont de retour ! 7ème album studio pour BBA, qui, de façon aussi naturelle et simple que le nom donné à ce nouvel album, « Black Bomb A », opère un retour en force aux sources premières de sa raison d'être musicale : le hardcore.

Brutal et puissant tel un uppercut dévastateur synonyme de K.O, les onze nouveaux titres sont expédiés en un peu moins de 35 minutes. Un hommage au genre. Si le précédent album « Comfortable hate » paru en 2015 (dont j'avais écrit les louanges dans la chronique qui lui était consacrée) était déjà excellent car varié, repoussant encore un peu plus les limites sonores du groupe, le présent opus, qui se recentre sur l'essentiel, l'est encore plus.Vraisemblablement animés par un besoin de retrouver l'essence même de leur identité musicale, BBA livre un album qui ressemble à un véritable cocktail molotov où l'accalmie n'a aucune place.

D'abord les voix : toujours ce duo complémentaire qui est une des caractéristiques essentielle du groupe à savoir Poun pour les parties screamo et mélo (même si cette fois elle ne sont clairement pas nombreuses ! On peut quand même citer « Bulletproof ») et Arno pour les parties growlées et (surtout ici) hurlées. Une alternance, une superposition de hauteurs vocales toujours idoines pour servir le propos coreux qui atteignent sur « Black bomb A » une quasi perfection, marquant de façon indélébile l'ADN de la formation. Niveau instrumentation aucun doute possible, le virage à 180° direction hardcore pur et dur a donc bien été pris. Exit le métalcore (si ce n'est les exceptions que constituent « Bulletproof » et « No time to say goodbye », légèrement différents des autres morceaux, plus émotionnel ou « Brainwashed »). Des titres comme « Brand new pleasure » et « Civil war » donnent le ton. Tempos souvent rapides mais aussi très lents et lourdingues par moments, au service d'une section rythmique massive, groovy, technique et inventive. Côté cordes : accordage très bas, rythmiques pachydermiques, très sombres, malsains, mais jamais redondantes. Aussi compacts et denses que des morceaux de parpaing qui vous tomberaient sur le gueule.

Et les gonz sont assez balèzes pour manier les plans, les breaks, les riffs, les changements de rythme et les arrangements pour rester créatifs. Prouesse dans un style où l'écueil est de vite tourner en rond et de rapidement lasser. « Fight the system » ou « Wake up » (très rapide et très violent) qui clôt l'album, en sont de très bons exemples, faisant penser à de Vision of Disorder, maîtres du genre.
Avec un line-up inchangé depuis la dernière production (pour une fois!), les cinq fous furieux font donc une impressionnante démonstration de force en étalant toute la palette de leur savoir-faire niveau castagne musicale en revenant aux racines, au noyau dur de ce qui les fait vibrer. Le hardcore, somme toute, en produisant le meilleur du meilleur. Mon album préféré de BBA à ce jour.
Amateurs du style qui ne connaîtraient pas (ce qui m'étonnerait) ou mal le groupe, jetez vous sur « Black bomb A ».