Septième album des australiens Teramaze, «Are we soldiers» est un bel exemple de metal progressif moderne, à cheval entre ce que peut proposer Haken et The Intersphere, accompagné d’un côté vintage comme les premiers albums de Threshold ou encore Eldritch.

«Fight or Flight» démarre les hostilités et on remarque une inspiration du jeu de Vanden Plas dans les rythmiques et les saccades guitare/basse-batterie, qui se reproduira dans d’autres morceaux («M.O.N.S.T.E.R.S.», «Weight of humanity»).

Le style de metal prog de Teramaze est très actuel, très mélodique, et superbement interprété, l’homogénéité dans la répartition des différents instruments est fragrante, guitares et claviers en premier lieu. On ressent beaucoup d’influences de la nouvelle vague metal prog, Haken et Anubis Gate en tête («Are we soldiers», «Orwellian Times»), le tout est très chargé musicalement, on en a plein les ouïes et le cerveau peine parfois à suivre ce flot inlassable d’harmonies, de figures rythmiques alambiquées et de mélodies de chant très riches («Control conquer collide»). Mention spéciale au chanteur Bret, magique de justesse et doté d’une tessiture et d’un timbre impressionnants.

Malgré cette osmose instrumentale et cette profusion de notes, les refrains restent très accessibles et les mélodies entrent aisément en tête. Les morceaux s’enchaînent plus intéressants les uns que les autres et l’album se termine sur «Depopulate», gros pavé épique de plus de onze minutes, futuriste sans avoir recours à des sons électros, du metal moderne dans le sens le plus pur du terme.

Recommandé pour les fans de musique dense et intense, cet album est une belle oeuvre de groupe, où chaque membre prouve son talent dans son univers respectif et où l’inspiration artistique est toujours au rendez-vous dans cet univers très progressif.