Not Ready to rust est le cinquième album de ce groupe qui nous vient d’Annecy. Il est mené de main de maître depuis une dizaine d’années par le guitariste/chanteur Jean-Christophe Lefevre, connu notamment pour avoir joué avec Nightmare.

Cet album est un concentré de metal au sens large du terme, allant du heavy-rock standard, en passant par le heavy puissant et lorgnant souvent vers le thrash et le metal prog dans certains riffs saccadés à la Symphony X. Certains moments rappellent instantanément Annihilator, «Silly Little Girl», d’autres morceaux sonnent un peu comme du bon glam façon Ratt ou les premier Mötley Crüe, dans les choeurs efficaces et mélodiques surtout. Parfois un bon rock des familles se fait sentir qui nous fait instantanément taper du pied comme des furieux («Ready for the Fight»).

«Don’t Bury me so fast» pourrait devenir un hymne au bon thrash des années 80, on croirait entendre un bonus track inédit de Peace sells de Megadeth et «If god exists, it makes you sick» détient un très bon feeling heavy mélodique comme par exemple un certain Petty Maids sait parfaitement le faire sonner depuis des décennies...

Par contre, 14 morceaux, c’est long, et j’avoue que j’ai un peu décroché sur les derniers morceaux que je n’ai trouvés que peu intéressants par rapport à la première moitié du disque. Néanmoins, les musiciens sont bons, très bons, le batteur Seb est un furieux de la double pédale et aime à ajouter des syncopes dans des rythmes qui pourraient rester classiques. Sa technique est très bien suivie par la basse tenue par Abel, bien en avant, et les guitares non moins trépidantes de JC et de Dédé se taillent la part belle en nous assénant des rythmiques furieuses et des soli destructeurs et très mélodieux.

Enfin, la voix de JC, sans être vraiment charismatique, nous guide de son timbre parfois clair et grave, parfois erraillé et plus médium aigu, le chanteur aurait presque tendance à changer de tessiture à chaque chanson ; volontaire ou pas, la technique est ambitieuse et très bien sentie.

Bel album, qui nous inonde de très bon heavy-metal, un mélange de vintage et de modernité, flirtant parfois avec le gothic-rock à la Pain, qui ravira les aficionados et qui continue à donner de la fierté à la scène metal française, nous rassurant sur la qualité de nos groupes et l’avenir de ceux-ci parmi nos acolytes européens ou même internationaux.