SVART CROWN fait son retour en 2020 avec un nouvel opus, « Wolves Among Ashes ». Le groupe s'est formé en 2004 du côté de Saint Tropez sous la houlette de JB LeBAIL (guitare/chant). Depuis, le groupe connait un véritable essor. Il faut préciser qu'aussi bien sur album qu'en concert, SVART CROWN apparaît comme une valeur sûre du metal extrême français. Sa façon de travailler et de sonner fait de lui un groupe à la dimension internationale, tout comme un BENIGHTED mais dans un registre quelque peu différent. SVART CROWN mélange des styles qui relève autant du death que du black façon BEHEMOTH. On se réjouit en tout cas de retrouver aujourd'hui ce groupe sur album tant la qualité a toujours été au rendez-vous chez eux.

Pour ce nouvel album, le line up a subi quelques changements. En effet, suite au départ de Kevin PARADIS pour BENIGHTED, Nicolas MULLER fait son retour derrière les futs. Il avait déjà officié au sein du groupe entre 2011 et 2014. Julien NEGRO occupe toujours son poste de bassiste depuis 2019 en remplacement de Ludovic VEYSSIERE tandis que Clément FLANDROIS revient lui aussi en tant que guitariste. Il avait quant à lui occupé ce poste de 2008 à 2015. C'est donc avec un line up rafraîchi mais aguerri que SVART CROWN a enregistré son nouvel album toujours chez Francis CASTE, que l'on peut considérer désormais comme le cinquième membre du groupe en studio. Le résultat de cette production est fidèle à l'esprit du groupe comme toujours.

On débute cette écoute avec « They Will Not Take Our Deaths In Vain ». Il s'agit d'une introduction à l'album sur laquelle on peut entendre le dernier discours du pasteur Jim JONES, fondateur du la secte « Le Temple du Peuple » avant qu'il n'ordonne à ses fidèles une ingestion de cyanure de potassium, ce qui provoqua la mort de 908 personnes. Cela donne le ton sur le sujet traité sur ce disque. JB a voulu parler de la folie humaine, ce type de discours ne pouvait pas être plus approprié. On poursuit avec « Thermagedon ». Musicalement on retrouve un groupe inspiré qui nous distille un bon nombre de riffs particulièrement bien maîtrisés. L'esprit de ce morceau va sans rappeler la bande à Nergal. On retrouve cette puissance à travers une variation de riffs issus de styles extrêmes. « Art Of Obedience » enfonce le clou toujours sur la même dynamique. SVART CROWN a toujours eu un certain savoir faire et ces nouvelles compositions ne dérogent pas à la règle même lorsque le tempo se fait plus lent comme sur ce titre implacable. Une fois encore la maîtrise des instruments est impressionnante. On alourdit encore un peu la chose avec le puissant « Blessed Be The Fools » avant de relancer la machine de guerre avec « The Altar Of Beauty ». Parfois SVART CROWN me rappelle MAYHEM dans sa façon de construire ses morceaux sur des ambiances particulièrement sombres. La production fait cependant la différence. L'intensité est en tout cas au rendez-vous sur ce titre rapide et contrasté. On change d'ambiance avec « Down To Nowhere ». SVART CROWN va dans un tout autre registre avec ce morceau en son clair. C'est assez inhabituel pour ce combo. On garde néanmoins une ambiance sombre. On pourrait qualifier ce morceau de doom étant donné son tempo. C'est en tout un morceau qui vient trancher avec l'ambiance générale de l'album et on ne peut que le souligner. « Exoria » revient à la charge avec son esprit à la GOJIRA. On mélange une nouvelle fois lourdeur et riffs rapides. Là encore la technique est au rendez-vous pour une très belle réussite musicale. On conclut enfin avec « Living With The Enemy ». Un peu à la manière de « Down To Nowhere » SVART CROWN vient une nouvelle fois donner de l'air à son album. Le son clair est de nouveau au rendez-vous, toujours sur un fond relativement sombre. Mais rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une ballade car la deuxième partie de ce titre renoue avec la brutalité des riffs que le groupe distille à la perfection.

SVART CROWN nous prouve une nouvelle fois tout son talent. Le groupe mérite toute la lumière possible. Il y a chez ces musiciens un savoir faire assez exceptionnel digne des plus grands noms du metal extrême. Et comme le groupe vient de chez nous, le soutenir est vraiment le minimum que l'on puisse faire !