Nash ALBERT est un chanteur compositeur guitariste originaire de Géorgie et vivant actuellement à Moscou. Vue la situation actuelle, mettre en lumière cet artiste ayant reçu le titre de « The Godfathers of the Russian alternative scene » avec son groupe BLAST ne peut pas faire de mal. Depuis 2014, Nash a décidé de prendre son envol en solo avec un premier album « Rude Beggar » en 2015. Nash retourne en studio en compagnie de ses acolytes de SALAMANDRA, son tout premier groupe en 2019, et collabore avec Tim PALMER (PEARL JAM, U2, TEARS FOR FEARS...) qui mixe également ce nouvel album que voici, « Yet ».

C'est avec une très belle production que Nash ALBERT signe ce retour. Tout est particulièrement soigné, fin et propre. Il faut dire que l'esprit alternatif s'est quelque peu calmé pour laisser place à quelque chose de plus pop rock, du moins à la manière d'un Bob DYLAN, Sting ou Roger WATERS. Le temps passe, on prend de l'age. L'émotion n'est plus tout à fait la même. C'est l'age d'un peu plus de sérénité mais aussi de l'expérience et de la force tranquille. Du coup, cela se ressent dans cette production pour le coup parfaite.

Niveau musical, comme je l'ai dit précédemment, le rock alternatif a laissé sa place à quelque chose plus posé mais cela ne signifie pas pourtant qu'il n'y a pas une grande profondeur dans ces 11 morceaux assez diverses. On commence par « Kill The Fear » en ouverture qui ouvre cet album sur une touche de blues rock toute en finesse. La mélodie est entêtante et nulle doute qu'à une époque on aurait appeler ça un tube. Quoique certaines parties auraient pu paraître un peu trop alternatives. Les premiers moments de ce disque me font penser à Jacques HIGELIN en version peut-être un peu plus rock mais en tout cas très énergique mais avec la même intensité et le même genre de feeling. « Betting On My Fate » lui fait suite avec des airs de « Quand t'es dans le désert » de CAPDEVIELLE, ce qui personnellement me plait plutôt bien. Il y a un truc dans la voix, la mélodie... A vous d'en juger. On poursuit avec « Lost In Jerusalem » et ses accents à la David BOWIE et le très rock « Monkey Blues » ou encore « Love To Reset ». « Autumn Rain » remet l'accent sur le folk et le blues. Le feeling est vraiment la composante essentielle de cet album et on le sent très puissant dans chaque titre de cet album même si cette manière de concevoir le rock n'est pas vraiment nouvelle. C'est en tout cas particulièrement bien fait et bien senti. On se fait un peu plus expérimental avec « Cocaine Hangover » et un peu poil psychélique avec « Sun Rise ». On joue sur un peu plus de mélancolie avec « I Won't Look Back » et nettement plus épuré avec le duo guitare chant de « Marbella » avant de conclure de façon bluesy avec « And Yet... »

Cet album est une petite perle, loin du metal ou du gros rock mais peu importe. Le feeling de cet album et les qualités de composition sont particulièrement intéressants. Bref ! Écoutez donc ce disque !